Au Nord-Kivu, un membre du M23 a été arrêté à Kasindi, après avoir déserté, le camp d'où il vivait, avec ses d'autres compagnons, du mouvement, dépuis près de trois ans, en Ouganda, le pay voisin dela République Démocratique du Congo :

À partir du Sud-Est du térritoire de Beni en Rdcongo nous appris que, les agens de sécurité congolais on a arrêté monsieur Runiga patron du M23 à Kasindi dans la nuit du Samedi à ce dimanche 13 novembre 2016. Selon nos sources, il serait arrêté à 2 heures locale du matin à la frontière Congolo-Ougandaise. Face cette situation, les membres de la famille CRDH- une ONG de défence des droits del'homme présent aussi, dans la région de Beni, précisent que, l'heure est grave, restons très vigilants : La rébellion du M23 en huit dates
Avril 2012: affrontements dans le Nord-Kivu entre l'armée et des soldats ayant appartenu, avant leur intégration, à la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).
Mai: création du M23, composé des mutins qui exigent de rester dans leur région du Kivu et de garder dans l'armée les grades qu'ils avaient du temps où ils étaient au CNDP.
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Novembre: les rebelles du M23 prennent Goma, capitale du Nord-Kivu. Un sommet régional exige le retrait des rebelles de la ville et demande à Kinshasa de "prendre en compte leurs revendications légitimes". Kinshasa exige un retrait avant toute négociation.
Décembre: les rebelles quittent Goma. Des pourparlers démarrent à Kampala (Ouganda).
Mars 2013: une résolution de l'ONU renforce la Monusco en créant une brigade d'intervention chargée de "neutraliser les groupes armés".
Août: vaste offensive de l'armée. Les rebelles annoncent qu'ils se retirent de la ligne de front au nord de Goma.
25 octobre: l'armée lance une nouvelle offensive dans le Nord-Kivu, parvenant en quelques jours à déloger le M23 de la quasi-totalité du territoire qu'il occupait.
5 novembre: le M23 annonce "mettre un terme à sa rébellion" quelques heures après avoir été chassé des dernières positions qu'il occupait.
Mehdi Belaïd a publiéLe mouvement de libération du Congo en RDC,de la guérilla au parti politique. L'Harmattan, 2008.
Cela a par exemple permis de nettoyer le fichier informatique des éléments fictifs de l'armée. Cette victoire de l'armée est une première. Par le passé, les forces rebelles étaient souvent mieux équipées et plus disciplinées que les militaires.
En second lieu, la Monusco, la force d'intervention de l'ONU au Congo, a joué un rôle plus actif dans les affrontements, surtout après la création d'une Brigade d'intervention puis d'une force de réaction rapide, au printemps dernier. Auparavant, les casques bleus se cantonnaient à la défense de la population et au soutien logistique de l'armée congolaise.
Le M23 a aussi été confronté au ras-le-bol de la population. Il avait pourtant été accueilli avec soulagement lorsqu'il avait pris le contrôle de la région de Goma à l'automne 2012 -un phénomène récurrent dans le pays: la population est soulagée de voir un groupe armé chasser le précédent. Lors de l'arrivée du M23, une bonne partie des éléments de l'armée régulière n'étaient pas mieux considérés que les rebelles par les habitants du Kivu.
Par ailleurs, il faut noter que malgré les troubles à répétition dans la région, il n'y a pas de mouvement sécessionniste dans l'ex-Zaïre. Même les rebelles se réclament de la patrie congolaise. Le regain de nationalisme qui accompagne les combats actuels joue donc en faveur de l'Etat et par ricochet de l'armée régulière.
Quel rôle joue le Rwanda dans le dénouement actuel?
Kigali a subi de fortes pressions des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, puis de l'Allemagne et des Pays-Bas notamment, qui ont suspendu leur aide au Rwanda en 2012, afin qu'il cesse de soutenir le M23. Officiellement,le Rwanda était intervenu dans l'est du Congo pour y pourchasser les opposants hutus rwandais qui s'y étaient réfugiés. La proximité avec le M23 s'appuyait également sur le fait que le groupe rebelle prétendait défendre les communautés tutsies congolaises. Il y a eu parrallèlement ces dernières années une alternance de rapprochements entre Kigali et Kinshasa.
L'emprise de Kigali sur l'est du Congo lui a permis de tirer profit de l'extraction des ressources minières dont regorge la région. Mais désormais, le Rwanda ne peut plus intervenir aussi directement chez son voisin.
La déroute du M23 représente-elleenfin un espoir de paix dans cette région?
C'est encore loin d'être garanti. Le M23 est l'arbre qui cache la forêt. L'est du Congo abrite entre 30 et 40 groupes armés de plus ou moins grande importance.
Le gouvernement va bien sûr chercher à tirer profit de son succès militaire qui redore l'image de son armée. Cette victoire contre l'un des groupes les plus en vue pourrait se reproduire face à d'autres mouvements. Mais la stabilisation de cette région n'est pas une mince affaire. Il y a de nombreux chevauchements entre les différents groupes armés, tandis que des militaires de l'armée régulière sont impliqués dans les trafics locaux ou ont des accointances avec les hommes forts à la tête des milices il est encore trop tôt pour dire si ce succès représente un espoir de paix dans l'Est du Congo.

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