KINSHASA :Vital Kamerhe vient de sortir de la rencontre avec Kabila. Il n’a pas été bavard devant les rares journalistes présents au Palais de la nation. Il a affirmé que le Président de la République a promis le début de l’application de l’accord politique pour ce lundi avec la nomination du nouveau Premier ministre. Le Président de l’UNC a réaffirmé sa volonté de travailler avec Joseph Kabila pendant la période transitoire. Interrogé sur le fait qu’il devrait être nommé à la tête de l’exécutif, Vital Kamerhe a affirmé que c’était prématuré de le dire et que c’était au chef de l’Etat de nommer. « Il faut préserver l’intérêt de la Nation. Nous allons gérer ensemble pour organiser les élections, » a dit Kamerhe. Joseph Kabila recevra par la suite une délégation de la société civile et le facilitateur du Dialogue Edem Kodjo :

Le Rassemblement persiste: « le 19 décembre 2016 à 23h59, Kabila devra quitter le Palais de la Nation »
Dans un communiqué de presse parvenu à Politico.cd, les opposants du Rassemblement réitèrent leur exigence de voir le Président Joseph Kabila quitter le pouvoir à l'issu de son dernier mandat, tout en se facilitant de la visite des membres du Conseil de Sécurité à Kinshasa. Le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange s’exprimera ce mardi 15 novembre 2016 devant les deux chambres du parlement. L’information a été donnée par une source du bureau du Président de l’Assemblée nationale. C’était après la fin de la rencontre avec le bureau politique de la Majorité présidentielle au Palais de la nation. Toujours à la présidence, Joseph Kabila reçoit en ce moment les représentants de la composante opposition ayant participé au Dialogue politique de la Cité de l’Union africaine. En principe, c’est ce lundi que le Président de la république devra nommer un nouveau Premier ministre comme il l’avait signifié aux membres du Conseil de sécurité le weekend. « [Le Rassemblement] salue cette initiative [la visite des membres du Conseil de Sécurité à Kinshasa], qui concourt à créer les conditions favorables à la tenue, entre le Rassemblement et les signataires de l’accord de la Cité de l’UA, d’un Dialogue politique inclusif conforme à la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité, en vue de résoudre la crise artificiellement créée par Monsieur Joseph Kabila pour tenter, en violation de la Constitution, de s’éterniser au pouvoir « , déclare ce communiqué signé par Etienne Tshisekedi, président de l’UDPS et du Conseil des sages du Rassemblement.
Aujourd' hui en Afrique, le Tigre ne proclame jamais sa tigritude mais il saute sur sa proie et la dévore sur place : Vingt-un jours sont passés sans que le gouvernement dit d’union nationale prévu par l’article 17 du Compromis politique du 18 octobre, n’ait été mis en place. Rien n’est donc sacré au Congo hélas! À quand alors le prochain gouvernement? La tâche est revenue au trio Alexis Thambwe Mwamba pour le compte de la Majorité présidentielle, Vital Kamerhe pour le compte de l’Opposition et Maguy Kiala pour le compte de la société civile de fixer l’opinion quant à ce. Les 3 personnalités se sont voulues rassurantes quant à la mise en œuvre de l’Accord de la Cité de l’UA spécialement la formation du gouvernement, une mesure phare de l’Accord politique.
Au cours d’une conférence de presse ténue à Pullman Hôtel le mardi 8 novembre, le ministre de la Justice a dit que le gouvernement sera formé au plus tard le lundi 14 novembre. Selon Thambwe Mwamba, le délai de 21jours pour la formation du nouveau gouvernement court, non pas depuis la signature de l’Accord politique (18 octobre), mais plutôt à partir de la réception du document par le chef de l’État (21 octobre). Le délai de computation devient le 21 octobre au lieu du 18 octobre. C’est tout simplement du sophisme. C’est comme si Néhémie Mwilanya, directeur de cabinet du président et chef de la délégation de la Majorité au Dialogue national, comptait pour du beurre. Dire que le compte à rebours de 21 jours pour la formation du gouvernement sera décompté à partir de la cérémonie de remise de l’Accord à Kabila est une sorte culte de la personnalité, car prétendre fait dépendre l’application d’un accord politique à la réception officielle par le chef de l’État alors que son directeur de cabinet avait signé bien avant en son compte, c’est tout simplement pitoyable. Ça ne fait pas sérieux. Ce qu’a dit Alexis Thambwe Mwamba n’a pas convaincu la presse qui a réagi par un brouhaha. Arrogant, Thambwe Mwamba a dit qu’il n’était pas venu discuter avec les chevaliers de la plume. Une arrogance à deux balles pour quelqu’un qui s’est toujours battu pour exercer des fonctions publiques sans aucun mandat électif. Au demeurant, les propos de Thambwe n’ont surpris personne.
Car bien avant lui, un ballon d’essai dans ce sens avait été lancé par le député Patrick Kakwata. Thambwe Mwamba a réaffirmé la volonté du président de la République d’appliquer entièrement l’Accord politique. Pour Kamerhe, l’essentiel est ailleurs. Les dates importent peu. L’essentiel c’est la paix qui passe par l’application de l’Accord et la recherche d’un plus large consensus prévu par ce compromis politique. Mais pour les observateurs, il s’agit de la violation pure et simple de l’Accord par le président. Les explications tirées par les cheveux de Alexis Thambwe ne vont convaincre que les naïfs. Y en a marre de prendre des congolais pour de canards sauvages.« Il sera procédé dans les 21 jours de la signature du président accord à la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale» dit l’article 17 point c. Il n’y est pas dit « …formation du gouvernement 21 jours après réception par le président de la République». Pas besoin d’être savant pour le comprendre monsieur le prétentieux.

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