Dernier carnage successivent des civils dans la région de Beni àl'Est dela République Démocratique du Congo, quelques gens nous faire croire dans l'ignorance que, les ADF sont plus forts que le M23 :

Un rapport de force qui pose question.
Alors que plusieurs rapports, dont le projet Enough, situaient les effectifs du M23 entre 1 500 et 1 700 hommes, les combattants ADF étaient quant à eux estimés entre 100 et 260 hommes environ d’après un rapport du groupe d’experts des Nations Unies publié en 2015. Moins nombreux mais plus coriaces que le M23 donc, les ADF opèrent depuis plus d’une décennie dans le Ruwenzori et n’ont jamais pu être totalement délogés de la région par les FARDC, malgré l’appui de la MONUSCO. Comment des combattants si peu nombreux peuvent-ils résister depuis si longtemps à une armée régulière ? À cette question, Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu, répond que les ADF connaissent la forêt mieux que quiconque, et qu’ils disposent d’une capacité importante à se ravitailler et à recruter de nouveaux éléments. Annoncés à l’agonie après les décès consécutifs du Colonel Mamadou Ndala et du Général Lucien Bahuma, tombeurs du M23, les rebelles ougandais se sont régénérés à l’automne 2014, en inaugurant un cycle de massacres aveugles contre les civils des territoires de Beni et de Lubero.« Chaque fois qu’on a pensé qu’ils étaient au bord de l’extinction, ils sont revenus encore plus forts,nous confie ainsi Nyonyi Bwanakawa, le maire de Beni.Ils se ravitaillent et recrutent on ne sait pas trop comment, c’est pourquoi je ne préfère pas crier victoire même quand ils sont beaucoup moins actifs », tempère-t-il, alors qu’une légère accalmie est observée depuis deux mois, avec l’explosion du phénomène Maï-Maï dans les régions de Beni et surtout Butembo.
Mobilisées dans le cadre de l’opération Sukola I, les troupes loyalistes, qui s’étaient illustrées en balayant en moins de deux ans seulement les combattants du M23, rencontrent toutes les peines du monde à éradiquer des ADF pourtant trois fois moins nombreux. Chaque fois qu’ils sont interpellés sur ce point, les hauts-responsables des FARDC rappellent que les modes opératoires des deux rébellions sont diamétralement opposés, et que la guérilla pratiquée par les combattants ougandais désoriente les forces de sécurité congolaises.« Il faut comprendre que nous sommes face au terrorisme, expliquait l’ex-Premier Ministre Augustin Matata Ponyo après le massacre perpétré à Rwangoma au mois d’août 2016. Ce ne sont pas des actes qui s’inscrivent dans une logique classique de banditisme, ni même de guerre, car c’est du terrorisme. C’est un mode opératoire exceptionnel, nous faisons face à une guerre asymétrique, qui n’est pas étudiée dans le cadre de l’académie militaire. »
Le M23 était composé de vrais militaires.
Contrairement aux ADF, ou présumés-ADF qui opèrent actuellement dans le territoire de Beni, la rébellion du M23 était constituée de véritables soldats, bien entraînés, équipés, habitués aux exigences du front. Issus du CNPD de Laurent Nkunda, ces mutins étaient à l’origine des éléments des forces loyalistes congolaises, appuyés par le Rwanda et l’Ouganda, deux Etats particulièrement impliqués dans la déstabilisation de l’Est de la République Démocratique du Congo. Bunagana, Rumangabo, Rutshuru, et surtout Goma, le M23 aligne les conquêtes significatives et s’affirme comme une force hautement crédible aux yeux de l’Etat congolais, qui accepte d’ouvrir des pourparlers avec le mouvement.
Du côté des ADF, Jamil Mukulu, mis hors d’état de nuire en 2015, n’est pas un militaire. Engagé dans une lutte contre le pouvoir ougandais, il forme en 1995 une armée de combattants dans les forêts congolaises avec l’espoir de rentrer un jour en Ouganda pour renverser le président Yoweri Museveni. Au fur et à mesure des arrestations des partisans de la rébellion ougandaise, les profils de ses combattants étonnent : des femmes, des villageois ougandais, des musulmans et des chrétiens, des étudiants à qui l’on a promis un emploi bien rémunéré, des rwandais, mais aussi des congolais, notamment des membres de l’ethnie Nande, pourtant victime principale des tueries commises depuis octobre 2014. Opérant sans uniformes, ou avec des tenues dérobées aux FARDC, les présumés-ADF n’ont que très peu recours aux armes à feu et signent la quasi-totalité de leurs massacres à la machette. Cette préférence pour les armes blanches serait, dit-on, due à une volonté d’économiser des munitions. Celles-ci semblent en revanche exclusivement réservées aux FARDC. Ce sont en effet des tirs de kalachnikov qui ont causé la mort d’un certain nombre de militaires congolais, alors qu’aucun bilan officiel n’a pour l’heure établi avec exactitude le nombre de soldats tombés face aux rebelles.
Les revendications : le jour et la nuit.
Plus résistants que le M23, les ADF semblent animés par des convictions dont eux seuls ont le secret.

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