Le territoire Lubero situé, dans la partie Est dela République Démocratique du Congo, au Nord-Kivu, déclaré « zone sans armes :

En 2007 et 2008, le Nord-Kivu est le théâtre d'affrontements entre l'armée et des soldats insurgés ralliés à l'ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda. A la tête de la rébellion du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), soutenue par le Rwanda, Nkundamet l'armée en déroute dans la région en 2008 et menace de prendre Goma, la capitale régionale.
Début 2009, à la suite d'un retournement d'alliance, les armées congolaise et rwandaise lance une opération sans précédent contre les rebelles des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) - regroupement de hutus rwandais supplétifs des forces gouvernementales congolaises pendant la guerre - alors que le tutsi congolais Nkunda est arrêtéau Rwanda.
Le M23 fauteur de troubles
Le groupe rebelle, qui s'est donné pour nom Mouvement du 23 mars(M23), est formé principalement d'ex-combattants de la rébellion tutsi congolaise du CNDP(Congrès national pour la défense du peuple), intégrés dans l'armée de la RDC depuis 2009.
Le M23, dirigé par le colonel Sulutani Makenga, est composé d'un millier d'hommes, jadis regroupés autour de Bosco Ntaganda, un ex-général accusé de crime de guerre, qui se trouve sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale ( CPI). Dernièrement, la mutinerie du M23 a de nouveau embrasé une région chroniquement instable peuplée de Hutus, de Tutsis et de Maï Maïtoujours prêts à en découdre.
La province - riche en ressources agricoles, mais aussi en ressources naturelles, principalement minières, en particulier le coltanindispensable à l'industrie des composants électroniques - constitue le principal foyer de conflits du pays et de tensions dans la région des Grands Lacs africains.
Frontalier du Rwanda, du Burundi, de l'Ouganda et de la Tanzanie, Le Kivu s'est trouvé au cœur des tragédies de la région : rivalités communautaires et politiques, conflits fonciers, exodes massifs en 1994de près d'un million de réfugiés rwandais hostiles au régime de Kigali, présence de milices tribales, de miliciens rwandais hutu et de rebelles burundais et ougandais. Le Gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku a, au terme de la visite de compassion ce mardi 29 novembre, déclaré le territoire de Lubero« zone sans arme » à la suite de récents massacres d’une trentaine de personnes, par les miliciens de mai mai Mazembe-Guidon, dans la partie la partie Sud de ce territoire.
Sur place à Luhanga, l’Autorité provinciale, avec dans sa suite les membres du comité provincial de sécurité et le Chef de Bureau de la Monusco-Goma, a transmis le message de compassion à la population après des explications fournies par le Responsable militaire.
Julien Paluku a réitéré sa ferme condamnation pour ces tueries sauvages avant de rassurer les rescapés et les familles des victimes que ces actes barbares ne resteront pas impunis. Il a surtout des mesures sécuritaires parmi lesquelles le renforcement en effectifs militaires et policiers pour traquer et neutraliser les tous les détenteurs illégaux d’armes.
Dans une mise au point par un message à l’issue de la descente effectuée ce jour à Luhanga, Julien Paluku a tenu à confirmer qu’il s’est agi d’une attaque perpétrée par un groupe par un groupe des mai-mai appelés « Mazembe ». Les premiers éléments fournis par les populations victimes des massacres renseignent qu’il ne s’agit pas d’une ethnie qui s’affronte contre une autre mais d’un groupe identifié d’hommes armés. Il confirme un bilan provisoire de 30 personnes tuées dont 1 combattant mai mai tout en annonçant l’arrivée sur le lieu du drame d’une unité de Police militaire pour renforcer la sécurité des personnes et de leurs biens.
Tout en annonçant la poursuite des opérations de traque contre tous les groupes armés dans la région, le Gouverneur Julien Paluku « déclare le Sud du territoire de Lubero zone sans armes, c’est-à-dire, seuls les éléments des Forces armées de la RDC (Fardc) et de la police nationale congolaise (PNC) sont autorisés à détenir une arme. A toute personne détenant une arme, il lui sera appliqué la mesure la plus forte pour décourager cette pratique».
A la population, le Gouverneur demande à tout un chacun « de vaquer librement à ses occupations habituelles » tout en appelant les Fardc et la PNC de sécuriser, avec l’appui de la Monusco, les populations dans leurs zones de retour.
Enfin, Julien Paluku « lance un appel à tous les acteurs politiques et sociaux de s’abstenir de toute déclaration d’incitation à la haine tribale et/ou à la violence. Par conséquent, l’Autorité provinciale demande au Procureur Général de faire, le cas échéant, application de loi ».
A noter qu’à la suite de ces tueries survenues dans la nuit du 26 au dimanche 27 novembre, dans la bourgade de Luhanga au Sud du territoire de Lubero, les membres du Gouvernement provincial du Nord-Kivu, réunis en conseil extraordinaire, ont arreté une batterie de mesures après une autopsie du problème et monter des stratégies pour endiguer le mal une fois pour toutes.

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