CAN 2017 : Guinée Bissau a longtemps damé le pion aux Lions Indomptables mais à la fin c’est le Cameroun qui a gagné. Le match avait commencé par un véritable coup de théâtre. Le Cameroun remporte une victoire mal engagée ; À peine un quart d’heure de jeu, l’attaquant bissau-guinéen Piqueti se lance dans une course folle d’environ soixante mètres. Il franchit la ligne médiane, Georges Mandjeck se lance à ses trousses sans réussir à le rattraper. Le temps d’un sombrero en pleine course, Piqueti entre maintenant dans la surface de vérité camerounaise se décale sur sa droite, le tandem central camerounais Teikeu - Ngadeu n’y a vu que du feu, avant d’adresser un petit bijou de tir sur lequel Fabrice Ondoa ne peut rien (1-0, 14’) :

Un but magnifique, accélération, lucidité, équilibre parfait au moment de la frappe, le plus beau depuis le début de la CAN Total 2017 et qui le restera peut-être jusqu’à la fin.
Il faudra attendre la fin de la première période pour assister à deux actions dangereuses pour les Indomptables, celle de Moukandjo stoppée en deux temps par le gardien Jonas Mendes, puis une reprise de Vincent Aboubakar qui effectuait ses débuts dans le tournoi – il était suspendu pour le match précédent – mais qu’il manqua alors que le but était ouvert.
1-à à la mi-temps pour les hommes du tranquille Baciro Cande. Il faillit bien y en avoir un deuxième sur une tentative de lob de Frédéric Mendy repoussée in extremis par Ngadeu (54’). La partie allait changer de physionomie avec la rentrée au début de la seconde période de Karl Toko Ekambi qui apportait le punch qui manquait aux siens. Le réveil se confirmait à l’heure de jeu avec le but égalisateur de Sébastien Siani sur une passe en retrait de Benjamin Moukandjo qui trompait Jonas Mendes d’un tir limpide d’une vingtaine de mètres (1-1, 60’).
Hugo Broos choisissait ce moment pour sortir Mandjeck et Aboubakar et les remplacer par Nicolas Nkoulou et Emmanuel Ndip Tombe. Les deux hommes apportaient le jus qui avait fait défaut pendant toute la première période.
Le but qui libérait définitivement les Lions Indomptables survenait à un peu plus de dix minutes du coup de sifflet final. Une passe en retrait de Christian Bassodog, beaucoup moins en vue que dans le premier match, à destination de Ngadeu, dont le tir, masqué par deux joueurs, surprenait Jonas Mendes (2-1, 79’) ;
Au sortir du terrain quelques joueurs bissau- guinéens laissaient échapper une larme, fatigue et déception. Pendant quarante-six minutes, les Djurtus avaient mené devant les Lions Indomptables offrant le spectacle d’un football simple mais juste pratiqué par des joueurs dont on sent qu’ils ont heureux d’être au Gabon et qu’ils méritent toute la considération due à un nouvel entrant.
Dans un autre match du groupe A, qui s'est joué à Libreville, le Burkina Faso et le Gabon se sont quittés sur un nul, 1-1, lors du premier match comptant pour la deuxième journée du Groupe A, tandis que dans l’autre rencontre, le Cameroun a battu la Guinée-Bissau sur le score de 2-1. Défaite interdite. Le Gabon n’a pas perdu, mais il n’a pas gagné non plus et il se retrouve dans une situation inconfortable avant de rencontrer lors de la troisième journée le Cameroun, présumé être le plus fort de ses adversaires dans le groupe A.
Contre les Etalons du Burkina Faso, les Panthères ont paru être un peu mieux que pendant le match d’ouverture face aux Bissau-Guinéens et ce but stupidement concédé à la fin du temps réglementaire. Le public espérait une sorte de réhabilitation face aux Burkinabè de Paulo Duarte. Elle n’est pas vraiment venue. Pourtant Aubameyang et les siens avaient montré d’entrée du désir. Le capitaine, dès la troisième minute, envoyait le premier coup-franc de la partie au-dessus de la cage du jeune gardien Hervé Koffi. Quatre minutes plus tard, une demi-volée de Denis Bouanga était renvoyée par la transversale. Le ballon revenait sur la tête qui, on le sait, n’est pas la grande spécialité d’Aubame. Au-dessus alors que la cage était déverrouillée.
Quelques instants plus tard, Jonathan Pitroipa qui fut consacré meilleur joueur de la CAN 2013, année de la finale du Burkina Faso, restait au sol ; Il était transporté sur la civière et dans l’impossibilité de reprendre le match. D’autres joueurs subiront le même sort dans chaque camp. Pitroipa sorti laissait sa place à Préjuce Nakoulma qui n’avait pas été aligné d’entrée contrairement au match précédent. Et c’est le joueur de Kayserispor, en Turquie, qui allait ouvrir le score pour les Etalons ; Une longue course avec à ses basques Johann Obiang et Abdoulaye Tandjigora. Un tir ou plutôt une petite pichenette dans le ballon. Didier Ovono est impuissant. Les « visiteurs » ouvraient le score (0-1, 22’).
Pour le match à ne pas perdre, cela s’annonçait mal.
Les Gabonais reprenaient espoir lorsqu’au terme d’une course effrénée, Aubameyang était mis à terre dans la surface par Hervé Koffi. Pénalty. Contre-pied. Les Panthères pouvaient souffler et reprendre espoir (1-1, 36’). Les supporters pensaient que leur équipe, avec l’avantage du terrain, ferait ensuite la différence. Il n’en fut rien avec, au total, assez peu d’occasions franches, ni d’un côté, ni de l’autre.
Pour autant la partie ne fut pas désagréable, disputée, incertaine, mais un match sans moments de haute tension devant les buts sont un peu frustrants pour les spectateurs. Après cette rencontre, Gabonais et Burkinabè sont à égalité, deux points chacun, avant d’affronter dans les ultimes rencontres les Camerounais pour les premiers, les Bissau- Guinéens pour les seconds. Suspens, suspens.
Homme du match Total : Denis Bouanga (Gabon).

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