Encore un chef coutumier tué à Bwito un village situé dans le térritoire de Rutsuru, àl'Est dela République Démocratique du Congo : Le chef du groupement Bishusha Etienne Kivu Mabwanano de la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) a été tué dans l’avant-midi de ce samedi 7 janvier 2017 ; Le chef du groupement Bishusha Etienne Kivu Mabwanano de la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) a été tué dans l’avant-midi de ce samedi 7 janvier 2017 par des hommes armés inconnus à Kingi. Bishusha est une localité située entre les territoires de Masisi et Rutshuru :

Le Kivu a longtemps été une terre d’accueil pour les migrants originaires du Rwanda. Pour rappel , au moins trois chefs coutumiers ont été tués en moins d’une année dans la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru. Moins peuplé que celui-ci, il lui a servi d’exutoire démographique : les migrations spontanées ou organisées par l’administration coloniale belge dans le cadre de la Mission d’Immigration des Banyarwandas (MIB) mise en place en 1937, ont drainé des flux de migrants estimés à 200 000 pour la période coloniale et 100 000 pour la première décennie d’indépendance. Selon des sources recoupées par ACTUALITE.CD dans la région, Etienne Kivu Mabwanano a été tué alors qu’il se rendait à Kitshanga, dans le groupement Bashali (Territoire de Masisi).
L’administrateur du territoire de Rutshuru, Justin Mukanya confirme les faits, citant les administrés de l’infortuné. Il affirme que «l’oncle d’Etienne Kivu Mabwanano serait à la base de l’assassinat».
«Le chef du groupement de Bishusha, M. Etienne Kivu Mabwanano a été abattu ce matin à Kingi, groupement Kamuronza en territoire de Masisi par des inconnus alors qu’il se rendait à Kitshanga»,a-t-il dit au téléphone d’ACTUALITE.CD.
«Selon les administrés, des soupçons sur l’auteur de cet assassinat pèsent sur son oncle paternel M. Baragumwe avec qui il se disputait le pouvoir coutumier à la tête de ce groupement. Cet oncle paternel a failli être tué ce matin par la population en colère après l’annonce de l’assassinat du chef du groupement. N’eût été l’intervention des militaires FARDC… Il se trouve présentement aux arrêts à Kitshanga sous la garde des FARDC»,a ajouté le territorial. Bien qu’il n’y ait pas eu de recensement démographique depuis 1984 et que les comptages ethniques soient l’objet de manipulations, il est avéré que les districts de Rutshuru et du Masisi sont majoritairement peuplés de rwandophones. Dans le Bwisho (au nord-est de Rutshuru) jadis dépendant du royaume du Rwanda leur présence a des racines anciennes. Au Masisi la migration n’a pris toute son importance qu’à partir du mandat belge. Les populations réputées « autochtones », c’est-à-dire installées avant l’arrivée des migrants rwandais, se sont senti progressivement dépossédées de leurs prérogatives foncières et des droits symboliques qui s’y rattachent. Les tensions se sont cristallisées autour du foncier et de la question de la nationalité. La révision en 1981 dans un sens restrictif des critères permettant de se revendiquer comme Congolais (à l’époque Zaïrois) a privé des dizaines de milliers de Banyarwanda de la nationalité congolaise 22, envenimant les relations inter-communautaires. A partir de 1990, les perspectives d’un retour à une démocratie électorale ont renforcé la crainte des autochtones, là où ils sont aujourd’hui minoritaires, de passer sous la coupe de ceux qu’ils considèrent encore souvent comme étrangers. A Kinshasa la Conférence Nationale avait d’ailleurs fermé ses portes aux rwandophones sous prétexte de « nationalité douteuse » 23. C’est dans ce contexte que les tensions interethniques au Masisi ont dégénéré en 1993 en violences armées opposant les autochtones (principalement les Hunde) et les Banyarwanda (Tutsis et Hutus) ; elle ont provoqué plusieurs milliers de morts 24. Aujourd’hui les tensions sont à nouveau exacerbées, la guerre ayant tendance à bipolariser les antagonismes entre les Banyarwanda tutsis et les groupes ethniques autochtones du Nord-Kivu récemment regroupés dans le « G7 » (Nande, Hunde, Kuymu, Nyanga, Tembo, Kano, Mbuti). La guerre en RDC témoigne du réveil d’une guerre qui couvait depuis des années. Au-delà des réactions émotionnelles que suscitent les images, toujours recommencées, des victimes civiles fuyant les zones de combat, les pillages et les viols perpétrés par toutes les forces armées impliquées dans le conflit ou celles du recrutement forcé d’enfants soldats, se posent des questions de fond. Quels sont les acteurs d’un conflit dont la durée et les rebondissements après chaque phase d’accalmie signifient qu’il est l’expression de tensions structurelles ? Enchâssé dans l’entité géopolitique des Grands Lacs, le Kivu est partie prenante, d’un système régional de conflits. La guerre qui s’y déroule constitue une sérieuse entrave à la reconstruction de la RDC, et une menace pour la stabilité de toute la région : aujourd’hui plus que jamais le Kivu est la poudrière de l’Afrique Centrale. Cet article est un état des lieux et des enjeux d’un conflit ancien qui connaît depuis janvier 2009 une certaine accalmie, mais pour combien de temps ? Quels en sont les acteurs internes ? Quelles sont les forces externes qui interfèrent dans un conflit nourri de facteurs aggravants qui participent à la fois de la dialectique ethnique, des intérêts économiques contradictoires et d’une situation démographique caractérisée par des densités élevées des conflits inter-éthnique, dépuis des années, dans cette partie, dela Répubique Démocratique du Congo, la Rdc.

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