La tension interethnique reste tendue au Nord-Kivu, à l’Est de la RDC. Deux membres de la communauté Nande ont été assassinés lundi soir à Kibirizi dans le Nord-Ouest du territoire de Rutshuru , a appris mardi Actualite.cd auprès de la société civile. Rutshuru : 28 maisons brûlées et deux personnes tuées La tension interethnique reste tendue au Nord-Kivu, à l’Est de la RDC. Deux membres de la communauté Nande ont été assassinés lundi soir à Kibirizi dans le Nord-Ouest... :

« Les assaillants lourdement armés, ont tué par balle une femme et, son bébé, dans une famille, dans l’autre ; ils ont découpé, à la machette 3 jeunes qui s’en sont, tirés grièvement blessés », poursuit le bulletin.
Contacté par Actualite.cd, Hope Sabini coordonnateur de la nouvelle société civile congolaise (NSCC) dans la chefferie de Bwito dont relève l’administration de la localité de Kibirizi a confirmé le bilan.
L’enterrement de ces deux victimes a été effectué dans la mi-journée de ce mardi à Kibirizi, a indiqué le même responsable faisant état d’une accalmie précaire suite à l’intervention de l’armée et de la police après que les jeunes de la communauté aient en revanche cette matinée incendiés 28 maisons appartenant aux membres de la communauté hutu. Des sources locales renseignent également que 28 maisons ont été également brûlées. Ces tensions ont provoqué la paralysie des activités socio-économiques dans la localité de Kibirizi où des populations Hutu ont fuit vers Kanyabayonga et Kiwanja craignant pour leur sécurité car la « méfiance reste encore perceptible », conclut le Cepadho.
Des tensions entre communautés hutu et Nande nourries par des groupes armés d’autodéfenses sous couverture ethnique ont fait près de 40 morts et plus de 300 habitations incendiées depuis le réveillon de Noel passé dans le territoire de Rutshuru. « Ces deux personnes « Nande » font partie d’une famille visitée aux environs de 22 heures locales dans la nuit de lundi à ce mardi 10 Janvier par un groupe d’hommes armés assimilés aux membres de la communauté Hutu dans le quartier Rutshuru », a rapporté mardi le centre d’études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO) dans son bulletin d’informations. Le caucus des députés Hutu déplore :
L’aggravation de la situation sécuritaire de la Province du Nord-Kivu, particulièrement en Territoire de Beni avec les ADF-Nalu et qui s’est étendue progressivement sur les autres territoires de la Province avec l’implication d’autres groupes armés nationaux et étrangers ;
L’assimilation intentionnelle des Hutu Congolais aux FDLR par certains opérateurs politiques Nande, avec l’objectif d’entretenir la confusion sur l’identité des Hutu ;
la xénophobie etla terreur, particulièrement en territoire de Lubero où les populations Hutu sont systématiquement pourchassées et tuées sous prétexte qu’elles seraient complices des FDLR, depuis le dernier massacre des populations Nande intervenu dans la nuit du 06 janvier 2016 ;
Le déplacement massif et forcé des Hutu survivants des massacres vers de camps de concentration avec comme conséquences la famine planifiée, l’insécurité et le risque d’épidémies. Eu égard aux tristes événements actuellement en cours dans la province du Nord-Kivu, caractérisés notamment par des affrontements interethniques entre les communautés Hutu et Nande, le caucus des députés Hutu élus des territoires de RUTSHURU, GOMA et MASISI prend à témoin l’opinion tant nationale qu’internationale sur les risques sécuritaires et humanitaires graves qui pèsent sur les populations de cette province en général et celles du sud du territoire de Lubero en particulier. L’incapacité des forces armées déployées dans la région à contenir les groupes armés et leur passivité. La guerre en RDC témoigne du réveil d’une guerre qui couvait depuis des années. Au-delà des réactions émotionnelles que suscitent les images, toujours recommencées, des victimes civiles fuyant les zones de combat, les pillages et les viols perpétrés par toutes les forces armées impliquées dans le conflit ou celles du recrutement forcé d’enfants soldats, se posent des questions de fond. Quels sont les acteurs d’un conflit dont la durée et les rebondissements après chaque phase d’accalmie signifient qu’il est l’expression de tensions structurelles ? Enchâssé dans l’entité géopolitique des Grands Lacs, le Kivu est partie prenante, d’un système régional de conflits. La guerre qui s’y déroule constitue une sérieuse entrave à la reconstruction de la RDC, et une menace pour la stabilité de toute la région : aujourd’hui plus que jamais le Kivu est la poudrière de l’Afrique Centrale. Cet article est un état des lieux et des enjeux d’un conflit ancien qui connaît depuis janvier 2009 une certaine accalmie, mais pour combien de temps ? Quels en sont les acteurs internes ? Quelles sont les forces externes qui interfèrent dans un conflit nourri de facteurs aggravants qui participent à la fois de la dialectique ethnique, des intérêts économiques contradictoires et d’une situation démographique caractérisée par des densités élevées. Les conflits locaux et leurs origines
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Les principaux groupes ethniques qui peuplent la province du Nord-Kivu sont les Nande, les Banyarwanda (Hutu et Tutsi), les Nyanga, les Hunde et Tembo. Ces populations se répartissent aussi en deux catégories : les autochtones, d’un côté, et, de l’autre, les immigrés (ou transplantés) et les réfugiés des événements de 1959 au Rwanda.

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