Le porte-parole du gouvernement est cependant resté décisif sur la proposition de sa famille politique :le Rassemblement devra présenter 3 ou 5 noms au chef de l’Etat pour répondre à la pratique congolaise. Après avoir trouvé un consensus sur les postes ministériels dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre, Lambert Mende, l’un des négociateurs de... :

Le partage dernièrement du gâteau en République démocratique du Congo selon des acteurs politique del'opposition, présent au dialogue est fait, serait-on tenté de dire. A l’issue d’un conclave ce jeudi, majorité présidentielle, opposition et société civile se sont accordées sur la répartition des postes ministériels au sein du futur gouvernement.
Il a fallu attendre plus de vingt jours après la signature de l’accord de la Saint Sylvestre pour aboutir à ce consensus. Les discussions achoppaient sur les quotas à donner à chaque composante ; il a même fallu augmenter le nombre de portefeuilles ministériels pour satisfaire tout le monde, passant de 46 postes à 53. Finalement, l’accord est sur les rails.
Ainsi, la prochaine équipe gouvernementale en RD Congo sera composée de 53 membres dont 21 issus de la Majorité présidentielle, 16 du Rassemblement de l’opposition d’Etienne Tshisekedi. L’opposition signataire de l’accord du 18 octobre s’en sort avec 11 postes tandis que l’opposition républicaine recueille 3 postes et la société civile, 2 postes.
Il s’agit là d’un des pans prévus par l’accord du 31 décembre mené sous l‘égide de la Conférence épiscopale congolaise. Cet accord prévoit notamment la formation d’un gouvernement de consensus dont le poste de Premier ministre doit revenir à l’opposition.
A ce propos, les parties peinent toujours à s’accorder sur le mode de désignation du futur chef de la Primature. Le Rassemblement penche pour la présentation d’un seul nom – en l’occurrence Félix Tshisekedi, le fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi – tandis que la Majorité présidentielle exige au moins cinq noms.
L‘étape de la formation du gouvernement est cependant un grand pas pour la suite des clauses de l’accord, notamment la poursuite des mesures de décrispation et l‘établissement d’un calendrier électoral.
En ce moment pour la MP qu’est ce qui est négociable et qu’est ce qui ne l’est pas ?
Je ne peux pas vous le dire parce que c’est quelque chose qui ne relève pas de la négociation. On a pas à vous dire que telle chose est négociable et telle autre ne l’est pas. Nous sommes en train de négocier au moment où nous parlons.
Croyez-vous en la tenue des élections cette année tel que prescrit dans l’accord ?
Je n’ai pas à croire ou à ne pas croire. On a pris des décisions, il y a des instances qui sont chargées de le mettre en œuvre. Là, vous parler d’un devoir dévolu à la CENI. Il est bon de lui poser cette question. Ce n’est pas moi qui organise les élections. Donc ce n’est pas à moi de vous répondre à cette question. C’est aux techniciens de la CENI d’y répondre.
Entre-temps le premier ministre peut bloquer la machine s’il refusait de démissionner ?
Je ne sais pas si le premier ministre va bloquer ou pas. Je ne suis pas premier ministre. Posez lui cette question.
Qu’en est-il du dossier M23 ?
Tous les services de sécurité de la Communauté Internationale sur la Région de Grand-Lacs se sont déjà réunis ces deux derniers jours à Goma pour écouter nos amis ougandais sur cette question. Et nous attendons les résultats de cette réunion très importante parce que ce qui s’est passé avec la présence en arme de ses éléments qui étaient cantonnés en Ouganda pose un sérieux problème de stabilité dans la région.
Et le dossier des éléments Kamuina Nsapu ?
Le premier ministre est en route pour Kananga. Je crois qu’il va probablement annoncer des mesures et il nous dira exactement après avoir palper la réalité sur place.
Mende à propos de l’arrangement particulier : « le plus dur a été fait, reste maintenant la mise en oeuvre ».
Vous êtes tombés d’accord sur le partage de postes ministériels. Peut-on dire que le plus dur a été fait ?
Le plus dur a été fait. Il ne reste que la mise en œuvre. Toutes les décisions essentielles ont été prises. Vous savez, on peut craindre de tout sauf de rien. L’essentiel est qu’on se soit mis d’accord. Après avoir trouvé un consensus sur les postes ministériels dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre, Lambert Mende, l’un des négociateurs de...
Cette mise en oeuvre dépend notamment de la bonne volonté de toutes les parties. Est-ce qu’au niveau de la MP c’est possible que toutes les parties appliquent cet accord ?
Bien sûr s’il y a la bonne volonté. Puisqu’on a eu la bonne volonté de prendre les décisions, on doit avoir aussi le courage de le mettre en œuvre. Le plus dur c’était de prendre les décisions.
Pourquoi la MP exige toujours au Rassemblement de présenter 5 noms au chef de l’Etat pour la primature ?
Même dans la formule où le premier ministre provient de la MP, dans la pratique congolaise, le président choisit un premier ministre sur une liste parce qu’on n’impose pas au président de la république le choix de la personne qui dirige avec lui au plus haut niveau de l’exécutif. Si au niveau d’une même famille politique cette pratique s’applique, à fortiori au niveau de deux familles politiques différentes. C’est en vue de rechercher une certaine cohésion symbolique.

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