RD Congo : l'Eglise demande de plus à l'ONU de soutenir l'accord de sortie de crise ; L'évêque qui a aidé à négocier un accord de cogestion de la République démocratique du Congo jusqu'à l'élection d'un successeur au président Joseph Kabila en a appelé mercredi à l'ONU pour aider à concrétiser cette conciliation. L'accord du 31 décembre, négocié sous l'égide de l'épiscopat, vise à sortir le pays de la crise politique née du maintien du président Joseph Kabila, 45 ans, à la tête de la RDC après l'expiration de son mandat. Les parties ont convenu de maintenir M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat, à la tête du pays jusqu'à la tenue d'une présidentielle prévue "fin 2017" :

Le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Marcel Utembi a appelé les participants aux travaux sur l’arrangement particulier relatif à l’accord politique du 31 décembre 2016, ouverts mercredi à Kinshasa, à travailler avec « diligence et célérité » pour terminer ces travaux d’ici le samedi 14 janvier.
Le prélat catholique les a exhortés à privilégier, au cours de leurs échanges, l’intérêt supérieur du peuple congolais qui veut aller rapidement aux élections et voudrait voir sa situation sociale s’améliorer.
L’arrangement particulier permettra d’établir la feuille de route qui va reprendre les différentes étapes à franchir jusqu’à l’organisation des élections en commençant par la mise en place du « Comité national de suivi » et du gouvernement, le calendrier électoral, etc.
Aussitôt après leur ouverture officielle, ces travaux ont été suspendus pour reprendre demain jeudi, le temps de permettre aux délégués de la Majorité présidentielle et de l’opposition de se pénétrer des documents de travail qui leur ont été remis par la CENCO.
L’accord politique conclu le 31 décembre 2016 en RD Congo prévoit, dans ses grandes lignes, que le président de la République actuel reste en fonction jusqu’à l’élection de son successeur au plus tard « fin 2017 » et que la primature soit dirigée, pendant la transition, par la plate-forme de l’opposition le « Rassemblement ».
Il est également prévu, pendant cette même période, la mise en place du «Conseil national de suivi de la transition » qui sera dirigé par le président du conseil des sages du « Rassemblement » et président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS – opposition), Etienne Tshisekedi.
Mais le leader de l’autre grande plate-forme de l’opposition, le « Front pour le respect de la constitution », Mme Eve Bazaïba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC. Après la rencontre entre l'Eglise et la classe politique, l'église catholique via l'un de ses évêques, Marcel Utembi, a demandé mercredi, l'aide du Conseil de sécurité de l'ONU pour l'application de l'accord signé le 31 décembre 2016. L'archevêque Marcel Utembi a déclaré hier devant ses collègues, la classe politique et les représentations diplomatiques, que le peuple congolais compte sur le soutien international pour transformer l'accord signé, en réalité.
Selon le responsable religieux il faut aider le peuple congolais à assurer le succès de cet accord.
De la mise en œuvre de cet accord dépend l'organisation des élections présidentielles conformément au calendrier convenu.
Le chef du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Herve Ladsous, a lui estimé que ''la mise en œuvre de l'accord sera difficile sans la participation de tous." L'accord a été conclu après des mois de violences et pourrait ouvrir la voie au premier transfert de pouvoir pacifique en RDC depuis son indépendance en 1960.
L'évêque Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo, qui a aidé à négocier l'accord, a dit devant le Conseil de sécurité que le peuple congolais comptait sur l'appui de la communauté internationale pour que l'accord devienne réalité.
"Le peuple congolais a salué avec grande satisfaction et joie la signature de l'accord politique et global", a noté Mgr Utembi, qui s'exprimait devant le Conseil par vidéo-conférence.
"Je demande une chose à la communauté internationale: elle doit aider à tout faire pour garantir le succès de cet accord dans sa mise en application jusqu'à l'organisation des élections présidentielle et législatives dans le délai convenu", a-t-il dit.
Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a pointé différents obstacles qui pourraient survenir, des groupes d'opposition qui doivent encore parapher l'accord jusqu'aux réserves exprimées par le parti de M. Kabila.
Sans le soutien de toutes les parties, "l'application de l'accord sera difficile et aura des conséquences nocives sur les plans politique et sécuritaire", a souligné M. Ladsous.
Celui-ci s'est notamment inquiété des récentes violences dans ce vaste pays riche en ressources naturelles, gouverné depuis 2001 par Joseph Kabila, quand il a assuré la succession de son père Laurent, assassiné.
Au moins 40 civils sont morts dans ces affrontements entre manifestants de l'opposition et forces de l'ordre les 19 et 20 décembre, selon M. Ladsous.
L'ambassadeur français aux Nations unies, François Delattre, a mis en avant "une dynamique très positive" avec l'accord du 31 décembre et a noté que le Conseil devait tout faire pour l'appuyer.
"Je pense que c'est la responsabilité du Conseil de sécurité de promouvoir cet accord concernant la nomination d'un nouveau Premier ministre, la définition d'un nouveau calendrier électoral et concernant le respect des droits de l'homme", a-t-il dit.
L'ONU dispose environ de 20.000 Casques bleus en RDC, sa plus grosse mission de maintien de la paix.

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