Tractations pour la mise en œuvre du dernier accord politique en République Démocratique du Congo ; Les tractations pour la mise en œuvre de l’accord politique en RD Congo, signé entre le pouvoir et l’opposition, le 31 décembre dernier, vont reprendre mardi, après la trêve que se sont donnés, le week end, les évêques médiateurs pour des visites pastorales dans leurs diocèses respectifs. Les évêques, membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont été exhortés par le président Joseph Kabila Kabange, au cours d’une entrevue qu’il a eue avec eux mercredi, de tout faire pour mettre en œuvre l'accord politique du 31 décembre 2016. Ce compromis politique prévoit, dans ses grandes lignes, que le président de la République actuel reste en fonction jusqu’à l’élection de son successeur au plus tard « fin 2017 » et que la primature soit dirigée, pendant la transition, par la plate-forme de l’opposition le « Rassemblement » :

Badibanga, Ruberwa, Makila et Bussa contre l’accord du 31 décembre 2016, signés dernièrement entre les acteurs politique en Rdc. Il est également prévu, pendant cette même période, la mise en place du « Conseil national de suivi de la transition » qui sera dirigé par le président du conseil des sages du « Rassemblement » et président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS – opposition), Etienne Tshisekedi.
La CENCO doit aujourd’hui amener les signataires de l’accord du 31 décembre 2016 à conclure un « arrangement particulier » pour la mise en œuvre dudit accord. Mais le vice-président de la CENCO, Mgr Fridolin Ambongo, déclarait samedi sur radio Okapi que cet « arrangement particulier » est la partie la plus difficile des discussions.
« C’est la partie la plus difficile parce qu’il s’agit de
mise en application d’un accord. Ça signifie donner des postes à des plateformes politiques. Ça signifie aussi mettre des noms sur des
postes. Quand on commence à toucher à des personnes, les susceptibilités montent en surface et aussi les intérêts égoïstes », a-t-il notamment expliqué.
Cependant, pour la direction de la primature réservée au « Rassemblement » par l’accord, des problèmes majeurs ne devraient pas se poser dès lors que l’autre poids lourd de cette plate-forme, le « G 7 » (regroupant autour de Moïse Katumbi des anciens dissidents de la Majorité présidentielle) a accepté que le président Etienne Tshisekedi de l’UDPS puisse désigner le prochain premier ministre. On attend également de savoir, au sujet de la composition du gouvernement proprement dit, comment les ambitions, nombreuses et diversifiées, seront gérées par les évêques.
On annonce que le prochain gouvernement d’union nationale comprendra tout au plus 50
membres contre 64 dans l’actuel cabinet dirigé par le premier ministre Samy Badibanga Ntita.
La mise en place du prochain gouvernement est attendue après les négociations autour de l’arrangement particulier relatif à l’accord
politique du 31 décembre 2016. Quelques personnalités de l’opposition politique signataire de l’accord du 18 octobre à la Cité de l’Union africaine n’adhèrent pas à l’accord de la Saint Sylvestre issu du dialogue inclusif tenu au Centre interdiocésain. Il s’agit notamment de Samy Badibanga, Azarias Ruberwa, José Makila et Jean Lucien Bussa. Ils reprochent à ce texte entre autres le manque de précision sur les dates des élections.
Samy Badibanga, Azarias Ruberwa, José Makila et Jean Lucien Bussa ont exprimé leur refus à travers une correspondance adressée lundi 9 janvier au président de la Conférence épiscopale nationale (CENCO) au lendemain de leurs entretiens entre les évêques catholiques.
« L’accord [du Centre interdiocésain]devait résoudre la crise en donnant un chronogramme très précis, très clair, des élections. Ce qui n’est pas le cas à ce jour», affirme Jean-Lucien Bussa, actuel ministre de Budget.
Autre raison évoquée, «un accord politique n’est pas destiné à résoudre un problème des deux individus. Enfin, l’accord ne doit pas être taillé sur mesure, parce qu’il satisfait le positionnement politique du Rassemblement et non les besoins d’un pays à pouvoir accéder aux élections le plus vite possible», explique encore Jean-Lucien Bussa qui a participé aux discussions de la CENCO sous le label de l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre. La Majorité présidentielle (MP) a officiellement lancé lundi 9 janvier à Kinshasa sa « centrale électorale ». C’est une cellule technique chargée de préparer les différents partis de cette plateforme de soutien à Joseph Kabila aux futures élections.
Pour le secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, cette cellule technique devra consolider toutes les stratégies pour permettre à l’actuelle majorité de gagner les futures élections « du sommet à la base ».
En attendant que la Commission électorale nationale indépendante fixe les dates fixes pour l’organisation des élections, la MP se prépare sur les plans politique, financier, matériel et même psychologique, a affirmé Aubin Minaku.
« Il y a déjà deux accords qui tablent sur un compromis électoral. Les échéances électorales sont très proches et on doit se préparer parce qu’on se prépare aux élections avant et non après », a renchéri le président de la ligue des jeunes du PPRD, le parti présidentiel, Patrick Kanga.
Un dauphin ? « Ni le moment ni le contexte »
Au sujet de la désignation d’un probable dauphin de l’actuel chef de l’Etat, Aubin Minaku a fait savoir que ce « n’est ni le moment ni le contexte ».
Le mandat de l’actuel président Kabila s’est achevé le 19 décembre dernier.
A l’issue des discussions entre les signataires et les non signataires de l’accord du 18 octobre, un compromis politique a été signé le 31 décembre dernier. Ce texte prévoit entre autres l’organisation des élections présidentielle et législatives avant fin 2017. Le président Kabila ne devra plus briguer un troisième mandat au terme de la période de la transition, selon ce même accord.

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