Après avoir condamné, dernièrement, à mort les imams de Butembo, Hamza Baguma et Djibril Muhindo, la cour millitaire opérationnelle de Beni-Butembo, a entendu, le vendredi, 09 février 2017, un nouveau religieux musulman, l’imam Ongala Baruani, de Kisangani. Beni-Ville : les procès des complices des massacres dans la région de Beni se poursuivent juscqu' à ce jours précisement, dans l'Est dela République Démocratique du Congo, au Nord-Kivu : Ainsi, l’imam Ongala Baruani de Kisangani à son tour accusé de recrutement pour les ADF :

Dépuis l’automne 2016, une vague d’arrestations et de condamnations frappe les élites musulmanes de l’Est du pays, soupçonnées de connivence avec les présumés-ADF. Si les imams Shaykh Nuru Djamanda de Butembo et Idrissa Muzzammil de Goma ont été libérés et mis hors de cause après des semaines d’incarcération, Hamza Baguma et Djibril Muhindo ont eux été condamnés à mort avant d’être transférés, le mois dernier, à Lisala, dans l’ex-province de l’Equateur. Cela fait un peu plus d’un mois que l’imam de Kisangani a été arrêté et transféré à Beni. Accusé par le ministère public d’agir en tant que recruteur pour les présumés-islamistes des ADF, Shaykh Ongala Baruani a comparu dans le cadre du procès des rebelles auteurs présumés des massacres à Beni et Lubero depuis plus de deux ans. Il a été sommé par le lieutenant-général Mukutu Kiyana de répondre aux accusations de recrutement de jeunes hommes musulmans à qui il fournissait des« feuilles de route »pour rallier le territoire de Beni sans être arrêtés. D’après la radio Kivu1, l’imam a été invité à s’expliquer sur un document de recommandation signé en faveur d’un certain Jean-Pierre Limeta, lui permettant de s’inscrire dans une école coranique de Zanzibar. Sauf que le jeune homme a été retrouvé par les militaires à Beni, où il a été arrêté avant d’être lui aussi envoyé sur le banc des accusés de la cour militaire. Pour sa défense, Shaykh Ongala Baruani a crié au complot en déclarant que la signature figurant sur le document n’était pas la sienne. Dernièrement, dans le même procès, les juges de la cour militaire opérationnelle de Beni ont condamné Hamza Baguma et Djibril Muhindo à la peine de mort pour « participation à un mouvement insurrectionnel ».
Jugés depuis près de deux mois à Beni, les imams Hamza Baguma et Djibril Muhindo avaient été désignés par d’autres prévenus, ayant reconnu leur appartenance aux « ADF », comme idéologue et recruteur du groupe rebelle à Butembo. Face au manque d’éléments probants et au vide du dossier, les juges avaient eu à repousser leurs délibéré, après avoir toutefois condamné 10 premiers présumés-ADF à mort. Un procès aux fortes allures de mascarade, selon la plus part des musulmans. À la surprise générale, c’est le même verdict qui a été prononcé contre les deux imams ultra-populaires de la ville de Butembo, alors qu’un troisième religieux, Shaykh Nuru Djamanda, a pour sa part été libéré, faute de preuves.
À l’origine de l’arrestation de l’imam Hamza Baguma, le dénommé Kassim a également été condamné à mort. Il avait été soupçonné de chercher à régler ses comptesen désignant les deux grandes figures de la communauté musulmane de Butembo, qui avaient signalé aux autorités ses agissements jugés suspects, et avaient ainsi provoqué son arrestation. Pour beaucoup, Kassim avait cherché à se venger en impliquant les deux imams dans ses déboires judiciaires, en évoquant des prêches et la diffusion d’un discours djihadiste dans leur mosquée.
Sonnés par la décision de la cour militaire, les proches des deux imams ont fait savoir qu’ils étudieraient rapidement les recours qui s’offrent désormais à eux. À chaque fois, les imams accusés, auront clamé leur innocence et auront bénéficié du soutien total de leurs fidèles. Beaucoup des Imams sont réconnus, coupables de « participation à un mouvement insurrectionnel » et « crime contre l’humanité », les imams Hamza Baguma et Djibril Muhindo ont été présentés par le tribunal militaire opérationnel de Beni comme les deux têtes pensantes des ADF en République Démocratique du Congo. Le Général Akili Mundos Muhindo, lui, continue à couler des jours heureux.
Leurs condamnation à mort, en plus de susciter la colère et l’incompréhension dans les rangs de la communauté musulmane congolaise, qui flirte entre les 15 et 20% de la population totale, soulève un certain nombre de doutes sur l’absence de nombreuses personnalités récemment associées aux massacres de Beni. C’est ainsi qu’alors-même qu’un rapport de l’ONU le désignait comme un élément-phare de la collusion entre certains militaires et les rebelles d’origine ougandaise, le Général Akili Mundos Muhindo n’aura jamais été interrogé par le tribunal de Beni, tout sauf une surprise en réalité. En effet, dès l’annonce du jugement des auteurs présumés des massacres en territoire de Beni par une cour militaire, les espoirs de ceux qui espéraient une comparution du Général se sont vite évaporés. Au final, ni lui, ni aucun de ses hommes n’aura été inquiété par l’institution militaire. Commandant de l’opération Sukola entre août 2014 et juin 2015 dans le Grand Nord, ce proche du président Kabila avait été cité, dans le fameux rapport onusien, pour son rôle présumé de recruteur et de fournisseur en armements auprès de groupes rebelles assimilés aux ADF, à qui il communiquait ensuite une feuille de route avec les cibles civiles à atteindre dans la région. Sur le théâtre des opérations au début du phénomène des massacres de masses dans le territoire de Beni.

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