En 2017, le réseau social compte devenir un lieu plus sécurisé et dévoile ses armes contre le harcèlement. En tout, trois outils vont permettre d’une manière la plus efficiente possible « de donner aux personnes plus de contrôle sur ce qu’ils voient sur Twitter. » La première fonctionnalité a pour but de mettre fin à la création dite abusive de nouveaux comptes par des internautes déjà bannis définitivement du réseau social et qui sont difficilement repérables puisqu’ils changent la plupart du temps d’adresse mail, de numéro de téléphone ou d’adresse IP pour arriver à leurs fin. Twitter lance de nouveaux outils anti-harcèlement et anti-trolls L’objectif, abattre les discours de haine et les agressions visant ses utilisateurs :

Discours haineux : Twitter reconnaît sa « lenteur », mais promet de « ne jamais déposer les armes »
Le réseau social a vu propagande terroriste et mouvements haineux proliférer. Il vient de mettre en place de nouveaux outils pour lutter contre ces discours et a récemment banni des utilisateurs abusifs très influents. « Notre objectif est de nous assurerque Twitter reste une plateforme ouverte où chacun peut s’exprimer librement, souligne Sinead McSweeney.La ligne que nous traçons, c’est que la liberté d’expression ne doit pas permettrede viserquelqu’un pour son appartenance à une race, religion, orientation sexuelle, sexe, etc. »
Deux ans après le forum 4chan, qui s’est tardivement converti à la modération de ses contenus après la polémique du GamerGate(des journalistes et développeuses de jeux vidéovictimes de harcèlement en ligne), Twitter entend donc mettre en application de manière plus systématique ses conditions d’utilisation, qui interdisent les agressions verbales basées sur l’appartenance raciale, sexuelle, religieuse, ou l’orientation sexuelle. Et s’il changeait ? Twitter, le réseau social, critiqué pour sa passivité face à la propagation de discours haineux et de propagande terroriste, promet vouloirse montrerplus ferme, sans renierla liberté de parole qui a fait son succès.
Mardi 15 novembre, le géant du Web a annoncé de nouvelles mesures: filtres permettant aux utilisateurs de masquerles tweets contenant un mot non-désiré, système de signalement plus fin des tweets problématiques, et programme de formationdes équipes de modération aux particularités culturelles de chaque pays.
En parallèle, le réseau social a lancé une vague de suppression de comptestrès suivis liés à l’« alt-right », ce mouvement d’extrême droite américain qui a soutenu Donald Trumpet multiplié, pendant la campagne présidentielle, incitations à la haine raciale et « shitposting », ces messages volontairement provocateurs.
« Vousavez raison de soulignernotre lenteur à mettreen place ces mesures. Cela a été tout un périple », reconnaît Sinead McSweeney, directrice des relations publiques et de la communication de Twitter Europeet Moyen Orient, interrogée parLe Monde.« C’est un travailque l’on mène depuis longtemps, on n’a pas été assez rapides, on n’est pas allés assez fort. C’est vrai », admet Audrey Herblin-Stoop, directrice des affaires publiques et philanthropiques chez Twitter France.
Néanmoins, Sinead McSweeney assure que cette lenteur cache une réelle détermination :
« Si cela pouvait êtrefait de manière rapide, on l’aurait fait rapidement. Mais nous avons besoin de toute une boîte à outils, qui inclut un code de conduite, un renforcement des équipes de modération, et des fonctionnalités pour les utilisateurs. Cela aurait pu – et nous devrions – allerplus vite, et il y a encore beaucoup de choses à faire, mais nous ne déposerons jamais les armes. »
Difficile numéro d’équilibriste
Le réseau social est tenu à un difficile numéro d’équilibriste : assumerson positionnement de plateforme neutre malgré son utilisation comme outil de propagande et de désinformation par de nombreuses communautés provocatrices.
Celles-ci sont promptes à crierà la censure dès qu’un message haineux est supprimé, et à plus forte raison quand un utilisateur est banni. Dans une vidéo sur YouTube, le suprémaciste blanc Richard Spencer, récemment exclu du service, a dénoncé« une purge »visant« les gens en fonction de leurs opinions ». L’entrepreneur Martin Shkreli suspendu par Twitter pour avoir harcelé une journaliste
Connu pour ses multiples provocations, Martin Shkreli s’en est pris à Lauren Duca, qui venait de publier une tribune à charge contre Donald Trump. Ils ont posté le pire, Twitter les a bannis
Depuis quelques mois, le réseau social a décidé d’interdire des comptes pour propos injurieux, racistes ou sexistes. Un entrepreneur américain vient de voir le sien suspendu pour harcèlement. Il succède à d’autres figures. Pour se faire, Twitter va avoir recours à un programme intelligent d’apprentissage automatique qui analysera tous les comptes en question ainsi que tous les signaux permettant d’identifier les utilisateurs récalcitrants beaucoup plus rapidement. S’en suivra une suppression immédiate.
Sécuriser les recherches et la navigation
La deuxième mesure consiste à donner la possibilité aux utilisateurs de masquer toutes images violentes ou choquantes via une option par défaut, désactivable dans les paramètres. Les recherches n’en seront que plus sûres.
Enfin, Twitter classera les tweets par ordre d’intérêt. Seront relégués en bas, "les tweets potentiellement abusifs ou de moindre qualité pour que les conversations les plus pertinentes soient mises en avant", explique le réseau social à l’oiseau bleu.
En espérant que ces outils permettent à Twitter de devenir moins « nul pour gérer les abus et les trolls » comme l’a avoué en 2015, Dick Costolo, ancien PDG de la plate-forme.

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