Google lance "Perspective", un outil informatique basé sur l'intelligence artificielle qui aidera les médias à modérer automatiquement les commentaires en ligne en bloquant les messages haineux, a annoncé le groupe américain jeudi. Cette API (interface informatique), proposée gratuitement, permettra aux éditeurs de créer des programmes qui noteront la "toxicité" des messages envoyés sur leurs forums, et de régler à leur guise le seuil toléré avant publication. "Perspective" est testé avec plusieurs éditeurs dont le New York Times, The Guardian et Wikipedia, avec un apprentissage automatique (machine learning) à partir des messages jugés haineux ou hors sujet par des modérateurs humains. Le but est de faciliter la tâche des équipes de modérateurs, souvent débordées par le flot des commentaires haineux qui empêchent les discussions, ce qui a poussé de nombreux journaux à fermer leurs pages de commentaires :

Google crée une arme d'intelligence artificielle anti-trolls. L’industrie de la création et les moteurs de recherche ont conclu une trêve au Royaume-Uni. Après des années de désaccords et de négociations tendues, ils ont signé lundi 20 février un accord visant à mieux contrôler les sites qui publient des contenus piratés.
Google et Bing, le moteur de recherche appartenant à Microsoft, se sont engagés à suivre à partir du 1erjuin un « code de conduite volontaire ». Objectif : rendre moins visibles les sites ayant des contenus piratés, et en particulier ne pas les afficher sur la première page des résultats d’une recherche.
L’accord est conclu avec trois groupes représentant l’industrie de la création au Royaume-Uni : la British Phonographic Industry (BPI) pour la musique, la Motion Picture Association (MPA) pour le cinéma, et l’Alliance pour la propriété intellectuelle (AIP), qui chapeaute plusieurs secteurs (jeux vidéo, droits du football, édition, design…). Il a fallu l’intervention du gouvernement, en la personne de Jo Johnson, secrétaire d’Etat à l’innovation, pour trouver un terrain d’entente. Celui-ci a menacé les moteurs de recherche de recourir à la loi s’ils n’obtempéraient pas.Rétrograder des sites entiers
Que les amateurs de vidéos de football sur Twitter ou de contenus dérobés sur YouTube se rassurent : l’accord signé ne les concerne pas. Ces sites grand public ont leur propre système de vérification interne, et les contenus illégaux n’y restent généralement pas longtemps.
Le nouveau code de conduite vise les sites qui sont entièrement consacrés aux contenus illégaux. Aujourd’hui, ceux-ci apparaissent trop facilement lors d’une simple recherche Internet, selon l’industrie de la création.« Nous visons les gens qui ne cherchent pas de contenus illégaux et font une recherche neutre, par exemple sur un artiste,explique Eddy Leviten, directeur de l’AIP.Actuellement, ils peuvent tomber sur un site avec du contenu illégal sans le vouloir. Nous souhaitons que les moteurs de recherche rendent ces sites moins visibles, en les repoussant plus loin dans la liste des résultats. »
Depuis 2011, l’industrie de la création au Royaume-Uni a pris l’habitude d’alerter les moteurs de recherche quand un site publie des contenus illégaux. La BPI à elle seule a signalé 450 millions d’adresses Internet suspectes à Google et à Bing. Ces derniers agissent alors en conséquence et rétrogradent le lien. Mais il suffit au site illégal de changer très légèrement... "Les médias veulent encourager les discussions sur leurs contenus, mais trier les millions de commentaires pour repérer ceux qui les trollent leur coûte beaucoup de temps, de travail et d'argent", a souligné sur le blog de Google Jared Cohen, président de Jigsaw, l'incubateur de Google qui a construit l'outil.
Le logiciel est disponible pour les médias membres de la "Digital News Initiative" de Google, mais aussi à toutes les plateformes de réseaux sociaux, dont YouTube, Twitter et Facebook.
L'algorithme de Perspective devrait aider à filtrer les messages bien plus vite que les équipes humaines
Avant Google, Twitter a également annoncé début février qu'il allait s'attaquer aux messages haineux, souvent anonymes, en permettant d'identifier leurs auteurs et de les empêcher de recréer des comptes, ou en les masquant dans les recherches des internautes.
Et Google, Facebook, Twitter et Microsoft ont signé l'an dernier un "code de bonne conduite" avec la Commission européenne où ils s'engagent à examiner dans les 24 heures la majorité des contenus haineux signalés par les utilisateurs, afin de les supprimer si nécessaire. La rationalisation des investissements fait une nouvelle victime chez Alphabet, la maison-mère de Google. Vendredi 3 février, la société de Mountain View a confirmé la vente de Terra Bella (ex-Skybox Imaging), sa division fabriquant des satellites, à Planet, une start-up de San Francisco qui a déployé une constellation de nanosatellites photographiant la terre depuis l’espace. Cette décision symbolise la politique de contrôle des coûts mise en place depuis deux ans. D’autres initiatives pourraient ainsi connaître le même sort.
INTERNET SPATIAL
Le coût de l’opération n’a pas été dévoilé mais il est probablement inférieur aux 500 millions de dollars dépensés en 2014 pour racheter Skybox. Cette acquisition s’inscrivait dans le cadre de vastes ambitions spatiales. Google avait notamment recruté Greg Wyler, ancien responsable d’O3b Networks et désormais à la tête de la jeune pousse OneWeb, pour diriger ses efforts. Le moteur de recherche souhaitait notamment utiliser de petits satellites pour fournir une connexion à Internet dans les régions qui en sont encore dépourvues.

Commentaires