"Les funérailles du président Tshisekedi dépassent le seul cercle familial ou du parti parce que les hommages doivent-être à l'échelle nationale voire internationale", a ajouté M. Kabuya. Tshisekedi est mort mercredi après-midi à Bruxelles, huit jours après avoir quitté le Congo en pleines négociations sur la mise en place d'une transition politique destinée à sortir pacifiquement de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Joseph Kabila. Le mandat de M. Kabila est échu depuis le 20 décembre 2016, mais le chef de l'État reste à son poste en attendant la tenue d'une élection permettant de désigner son successeur :

Et qu'il ait 84 ans ce jour-là ne changeait rien. « On veut lui, pas Félix ! Notre Moïse, c'est lui, pas l'autre ! » hurlaient-ils. Félix Tshisekedi, bombardé en politique, n'a d'autre légitimité que d'être le fils de son père. « L'autre », c'était Moïse Katumbi, l'ex-gouverneur du Katanga, écarté par Joseph Kabila et exilé en Belgique parce qu'il était un opposant trop crédible à une éventuelle présidentielle. Katumbi a eu beau se placer sous son patronage, « Tshitshi », comme l'appellent les Congolais, restait le seul « Moïse », capable de guider son peuple vers la liberté. Aujourd'hui, les Congolais sont en deuil. Tshisekedi est mort, dans une clinique de Bruxelles, d'une embolie pulmonaire.
Tshisekedi, le début de son parcours
Étienne Tshisekedi est un luba, né le 14 décembre 1932 dans le Kasaï. En 1961, il est le premier diplômé en droit du Congo belge, sorti de l'université de Lovanium, à Kinshasa. Mobutu Sese Seko vient de prendre le pouvoir par un coup d'État. À 27 ans, il entre dans le gouvernement comme commissaire adjoint à la Justice. Proche collaborateur du « Maréchal-Président », il gravit peu à peu les échelons, obtenant de nouveaux portefeuilles, dont le ministère de l'Intérieur, tandis que la terreur s'installe dans le pays. Le 1er juin 1966, il est au gouvernement lorsque quatre hommes politiques, « les martyrs de la Pentecôte », accusés de complot, ont les yeux crevés puis sont pendus dans le stade de Kinshasa. En 1967, il est l'un des rédacteurs de la Constitution. "Le chef de l’État a instruit le gouvernement afin que tout soit coordonné avec la famille et le parti du défunt dans l'organisation des différentes étapes des funérailles", a ajouté M. Mende.
A l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l'emblématique opposant décédé à 84 ans, la commission qui devra "entrer en contact avec le Rassemblement (la coalition d'opposition formée par M. Tshisekedi) et les institutions "sera mise en place aujourd'hui vendredi", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Augustin Kabuya. Tshisekedi était entré en dissidence en 1979-1980 en dénonçant l'arbitraire du régime du dictateur Mobutu Sese Seko, après avoir accompagné son ascension à l'indépendance du Congo belge, en 1960.
Il a ensuite incarné l'opposition au tombeur du "Léopard", Laurent-Désiré Kabila, arrivé au pouvoir par les armes en 1997, puis à son fils Joseph Kabila, qui lui succèdera après son assassinat en 2001.
A Lubumbashi, deuxième ville de RDC, dans le Sud-Est du pays, les autorités municipales ont interdit la célébration d'un messe à la mémoire de Tshisekedi qui avait été demandée à l'Eglise catholique locale par l'opposant Gabriel Kyungu wa Kumwanza.
Le maire, Jean-Oscar Sambuza a déclaré à l'AFP avoir pris cette décision par crainte de "dérapages" en marge d'un tel office et par le fait qu'il n'avait pas encore reçu le "programme officiel" du gouvernement central pour les obsèques de l'opposant. Les autorités de la République démocratique du Congo veulent organiser "des funérailles dignes" pour l'opposant historique Étienne Tshisekedi décédé à Bruxelles où il s'était rendu pour des soins médicaux, a-t-on appris vendredi de source officielle.
"Une commission est à pied d’œuvre au ministère de l'Intérieur pour des funérailles dignes d'un ancien Premier ministre et ancien vice-président de l'Assemblée nationale que fut M. Étienne Tshisekedi", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende.
L'opposant historique, qui aura résisté à Mobutu puis à Kabila, laisse le Congo orphelin à un moment crucial. C'était la mi-décembre, Étienne Tshisekedi était assis à son bureau, dans sa maison de Limete. Bien calé, l'éternelle casquette posée sur la tête, appuyé au dossier. Il parlait lentement : « Quarante ans de lutte, il faut bien que je voie le résultat de tout ça… ». Le résultat, pour lui, c'était d'accéder enfin au pouvoir. Dehors, dans son petit jardin où les visiteurs attendent sur des chaises en plastique que « le Vieux » leur accorde une audience, les proches accrochaient des banderoles et disposaient des tables sous le préau. Ce soir-là, on allait fêter ses 84 ans. Dehors, comme tous les jours sauf le dimanche, les « Parlementaires debout », les « Combattants » de Limete commentaient les négociations. Le corps d'Etienne Tshisekedi, décédé mercredi soir dans la capitale belge, sera exposé à Bruxelles, au Palais 2 du Heysel. Il s'agit d'un grand centre d'exposition mis à disposition des proches de l'opposant historique congolais par la ville de Bruxelles. Trois veillées funéraires sont prévues dès ce vendredi soir.
Les soutiens d'Etienne Tshisekedi attendent pas moins de 1 000 personnes chaque soir pour venir rendre hommage à l'opposant historique. Il fallait donc un espace suffisamment grand pour accueillir ceux qui souhaitent saluer la mémoire du leader. Des prières seront organisées lors de ces veillées funéraires. Certaines personnalités feront aussi des discours en l'honneur de...

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