Mardi 07 février 2017 dans la soiré, après des discussions avec la famille et le parti de M. Tshisekedi sur l'organisation des obsèques, M. Mende déclare à la télévision nationale que l’État met à disposition le Parlement "comme lieu d'exposition de la dépouille pour [...] les hommages officiels et populaires". M. Mende, annonce également la mise à disposition par l’État - "à la demande de la famille" - de billets d'avion pour Bruxelles pour un certain nombre de cadres de l'UDPS ou de parents du défunt. - 'Mausolée au centre-ville' - Mercredi, l'UDPS se fend d'une "mise au point" dans laquelle elle dit être "très indignée par [un tel] comportement récupérateur du régime en place face au deuil du président Étienne Tshisekedi". Seules "les familles biologique et politique du défunt" sont habilitées à organiser les obsèques, ajoute le parti, "ipso facto, l'UDPS n'est pas intéressée par l'offre des titres de voyage faite par l'actuel gouvernement" :

La prise en charge des frais funéraires de M. Tshisékédi incombe à ce nouveau gouvernement prévu par l'accord du 31 décembre 2016.
Le parti d'Etienne Tshisekedi exige aussi l'érection d'un mausolée pour l'opposant historique décédé en Belgique la semaine dernière.
Pour sa part, le camp du président Joseph Kabila a annoncé vouloir organiser "des funérailles dignes" du Premier ministre que fut Tshisekedi vers année 1990 : L'organisation des obsèques de l'opposant congolais Étienne Tshisekedi à Kinshasa se complique et prend un tour polémique après une succession d'exigences présentées par son parti et jugées "inadmissibles" par le gouvernement de la République démocratique du Congo.
Opposant à tous les pouvoirs depuis 1980, Tshisekedi est mort le 1er février à Bruxelles à 84 ans. Lundi, le retour de sa dépouille avait été annoncé pour la fin de la semaine.
Mais le parti de Tshisekedi, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a lié l'arrivée du cercueil à l'application d'une clause de l'accord de cogestion du pays signé le 31 décembre entre l'opposition et le pouvoir, et plus personne aujourd'hui ne se risque à avancer une date pour ce rapatriement. L'UDPS n'en pose pas moins deux conditions à la communication par ses soins des "dates du rapatriement et de l'enterrement" : "l'érection d'un mausolée au centre-ville de Kinshasa" et "la prise en charge de tous les frais liés aux obsèques par l’État congolais à travers le gouvernement de large union nationale en vue".
Car l'UDPS a un problème avec "l'actuel gouvernement" : il est dirigé par Samy Badibanga, ex-conseiller de Tshisekedi entré en fonctions la veille de la fin du mandat de M. Kabila à la suite d'une alliance politique signée avec le pouvoir en octobre.
"Ce n'est pas le gouvernement Badibanga qui organisera ces obsèques. Ça, nous ne l'accepterons jamais", dit à l'AFP Augustin Kabuya, porte-parole de l'UDPS.
"Ce sont des gesticulations, des états d'âme de ceux qui n'ont pas trouvé leur compte dans l'accord du 31 décembre", a réagi à l'AFP M. Mende pour qui "le gouvernement ne voit aucun inconvénient à ce que le mausolée soit construit hors du centre ville" de Kinshasa.
Sur Twitter, plusieurs internautes s'émeuvent que toute cette polémique n'ait qu'une seule conséquence : rendre encore un peu plus incertaine la tenue d'une présidentielle à la fin de l'année, perspective jugée déjà peu réaliste. Hommage à Étienne Tshisekedi
Le corps de l’opposant historique est retenu dans une chambre froide en Belgique, sur fond de tractations avec le régime de Joseph Kabila et d’intrigues de succession. Un homme fait son entrée dans une salle austère éclairée par des néons bleus, avec des fleurs en plastique pour seule fantaisie. Ce mardi 7 février, Johnny est vêtu d’une veste léopard branchée, porte d’épaisses lunettes de soleil, une casquette kaki et n’a pas le temps de pleurer. Il s’avance d’un pas décidé vers le cercueil d’Etienne Tshisekedi. Il se met au garde-à-vous puis tourne les talons et se retire comme s’il repartait au combat. Cet ancien militaire congolais, exilé en Belgique, a accompli ce qu’il pense être son devoir. A sa manière, Johnny a salué une dernière fois son chef, son « président », son maître : Etienne Tshisekedi.
L’opposant historique s’est éteint à Bruxelles le 1er février, à l’âge de 84 ans. Mais son corps n’a toujours pas été rapatrié en République démocratique du Congo (RDC). En attendant, il repose à Ixelles, un quartier populaire de la capitale belge, au numéro 30 d’une rue grise bordée de maisons de briques rouges et d’arbres sans feuilles. Quelques policiers montent la garde sous l’enseigne lumineuse qui clignote dans l’obscurité de cette fin d’après-midi bruineuse. On y lit le nom du lieu : Poussière d’étoiles.
« Poursuivre le combat »
C’est dans la chambre froide de ce modeste funérarium que repose provisoirement l’icône de la lutte pour la démocratie en RDC, celui qui a osé affronter, sans jamais recourir aux armes, le maréchal Mobutu Sese Seko, le chef de guerre puis président Laurent Désiré Kabila et enfin son fils, Joseph Kabila. On est à plus de 6 000 km de sa terre natale du Kasaï (centre du pays) et de son fief de Kinshasa où l’attendent des millions de militants, de sympathisants et de simples citoyens.
Ni sa famille, ni les « combattants » de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti qu’il a cofondé en 1982, n’ont pu faire leur deuil. Cela devait être une fête, une danse autour du corps pour célébrer la mémoire du leader. Mais, à Bruxelles, la procession funéraire est devenue tristement politique.
« On n’est plus maître de la dépouille de notre père, on est obligé d’attendre et de poursuivre le combat posthume, confie Jean-Claude Tshisekedi, 57 ans, l’aîné des cinq enfants. La politisation du retour du corps est inévitable. On pourrait même l’enterrer ici plutôt que de le garder comme un bagage. Mais ce n’est pas le souhait du peuple donc la balle est dans deux partie, la majorité et Op.

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