Par ailleurs, la communauté Yira déplore, • La persistance de l’insécurité, des cas des massacres des populations en répétitions en territoire de Beni (Nord-Kivu) et Irumu (Ituri), des tueries, des incursions nocturnes et des braquages en ville de Beni et Butembo, de kidnapping des civils (le cas illustratif étant celui de Jean Baptiste Kasereka, membre du conseil culturel de Mambasa) ainsi que des attaques des centres d’enrôlement des électeurs et des camps militaires… • La résurgence et l’activisme des groupes armés, nationaux et étrangers sur le sol congolais, semant ainsi la désolation dans le chef de la population ; • La délinquance de certains éléments Fardc envoyés en mission dans les villages de Beni-Lubero pour traquer les miliciens, mais détournent leurs missions en se livrant au pillage et à l’extorsion des biens de la paisible population, aux viols des femmes et des enfants, ainsi qu’au payement des taxes illégales sans en être inquiétés :

Eu égard à ce qui précède, nous recommandons :
1. A la communauté internationale :
De faciliter l’ouverture des enquêtes internationales et indépendantes sur les massacres de Beni, en vue d’une justice internationale de la CPI qui n’est pas seulement destinée aux grands politiciens mais concerne également les crimes commis à l’endroit des civils;
2. Au gouvernement congolais,
• De restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de la république sans en sacrifier un seul mètre carré ;
• De déclarer comme zone sinistrée les villes de Butembo et Beni ainsi que les territoires de Beni et Lubero qui continuent à endurer les affres de la guerre.
3. Au gouvernement provincial du Nord Kivu et de l’Ituri
• De continuer la modernisation des voiries urbaines (Butembo – Beni) et l’entretien des routes de dessertes agricoles dans la province et de faciliter la collaboration harmonieuse entre les bami et les animateurs de différents vyaghanda;
• D’appuier les initiatives de réhabilitation des ponts de Bunzumu en Groupement Batangi Mbau ; de Loulo en Groupement Madiwe et de Karagho en Chefferie de Baswagha ;
• De résoudre les problèmes de grèves des cultivateurs de Cacao pour multiplication des Taxes en province de l’Ituri et celui des Bouchers du Grand Nord Kivu qui pèsent sur les paisibles populations.
4. Aux politiciens congolais
• De privilégier l’intérêt général en trouvant le plus rapidement possible une issue favorable à leurs divergences sous la facilitation de la CENCO;
• De cesser d’attiser le feu de la haine tribale au détriment de la pauvre population innocente.
5. Aux membres de la communauté Yira
• De renforcer la valorisation de leur culture dont entre autre l’apprentissage de la langue yira (Oluyira) et la vulgariser sous d’autres cieux ;
• De s’approprier le processus électoral en cours en s’enrôlant massivement à l’interieure comme a l’extérieure du pays;
• De ne pas céder à la manipulation des politiciens véreux qui ne visent que leurs intérêts égoïstes.
Enfin, dans le cadre des préparatifs de la 10ème Conférence Internationale Culturelle, Economique et Sociale Yira, Rwenzori 2017, nous annonçons la tenue du prochain conseil culturel qui aura lieu à Bulongo du 30 avril au 1mai 2017.
Fait à Maboya, le 12 février 2017
Pour le Conseil Culturel
Le président du Kyaghanda Maboya Pour le Conseil Culturel
MUHINDO VALIHALI Alphonse PALUKU BWANAKAWA Martin
Président Premier Vice-Président.
A ce qui concerne la réapparition du phénomène maï-maï dans le Beni-Lubero, nous condamnons les propos de certaines autorités qui attribuent ce mouvement à la communauté Yira et identifient tout membre de cette dernière aux maï-maï. Nous tenons à rappeler que l’infraction est individuelle.
En conséquence, tous ceux qui s’enrôlent dans les milices le font pour leur propre compte et doivent être traqués par l’armée régulière et punis conformément aux lois du pays par la justice congolaise.
Par contre, nous attirons l’attention de l’opinion nationale et internationale qu’il existe certains politiciens en mal de positionnement qui ne cessent de multiplier des stratégies pour lever les communautés ethniques, les unes contre les autres et ainsi créer une autoroute pour la balkanisation du pays.
• Le déplacement massif des populations obligées d’abandonner leurs villages et leurs champs craignant pour leurs sécurités ; ils vivent dans des conditions difficiles sans assistance adéquate.
Au sujet de l’assassinat du feu père Vincent Machozi, ancien président mondial de la communauté Yira, notre inquiétude est grande de constater qu’au bout d’à peu près une année, la justice n’ait pas réussi à rendre son jugement ;
Quant aux massacres de Beni, les participants au conseil se désolent de constater que la communauté internationale hésite encore d’amorcer les enquêtes indépendantes et de déclarer de crime de génocide ces massacres visant à exterminer les Yira. Bien au contraire, elle laisse au gouvernement congolais la responsabilité d’enquêter et de juger les présumés auteurs, alors que l’accusation de complicité pèse sur certains officiers congolais, à en croire plusieurs rapports. Notre crainte est que cette stratégie soit une autre façon de minimiser la gravité de ce crime contre l’humanité et de faire porter aux victimes leur propre malheur en subordonnant témoins et présumés.
À BENI : Le renseignant SAAMBILI BAMUKOKA a donc été retenu comme prévenu. Il sera entendu sur procès-verbal pour son rôle présumé dans les contacts avec les ravisseurs de 3 prêtres assomptionnistes enlevés le 19 octobre 2012 à la paroisse Notre Dame des Pauvres de Mbau et le ravitaillement des ADF.
24 heures avant, l’autorité coutumière de Watalinga comparaissait comme renseignant dans la cause qui oppose le Ministère public au colonel David Lusenge. Il est poursuivi dans cette même affaire pour détention illégale d’armes, association des malfaiteurs, violation des consignes et collaboration avec des bandits experts en destruction des coffres-forts des Banques.

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