Toutefois, un premier contact informel entre le gouvernement instruit par le chef de l’Etat [Joseph Kabila] d’organiser des obsèques officielles pour le vieil opposant, le parti et la famille avait déjà eu lieu quelques jours après le décès de celui-ci. Samedi dernier l’UDPS avait mise en place un comité d’organisation des obsèques d’Etienne Tshisekedi. Composé de 32 personnes ; le quota de ce comité généralement constitué par des cadres de l’UDPS sera revu à la hausse avec l’ajout de quelques personnalités du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, la plate forme que dirigeait l’illustre disparu :

Les derniers réglages relatifs à ce programme interviendront dès le retour de Félix Tshisekedi à Kinshasa, probablement ce jeudi 9 février courant.
La police nationale congolaise a quant à elle, renforcé son dispositif sécuritaire dans la ville de Kinshasa de manière à prévenir tout débordement. La dépouille de l'opposant historique congolais Étienne Tshisekedi, décédé mercredi à Bruxelles, est attendue à Kinshasa "au plus tôt" en fin de semaine, a-t-on appris lundi auprès de son parti.
"Le corps du président Tshisekedi pourrait être rapatrié à Kinshasa au plus tôt vendredi", a déclaré à l'AFP Valentin Mubake, un des dirigeants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) chargés de l'organisation des obsèques.
"Avec l'arrivée du corps le programme définitif [de l'hommage national à Tshisekedi] sera connu", a ajouté M. Mubake, indiquant que si la dépouille arrivait vendredi, l'enterrement pourrait avoir lieu dimanche.
Le gouvernement congolais a annoncé vouloir organiser "des funérailles dignes" du Premier ministre que fut Tshisekedi au début de la décennie 1990 pendant la période d'ouverture démocratique sous la dictature de Mobutu (1965-1997).
Selon des sources concordantes, la famille, l'UDPS et les autorités discutent actuellement de la façon d'organiser au mieux ces obsèques susceptibles de réunir une foule immense dans la capitale.
Lorsqu'il était rentré à Kinshasa en juillet, après deux ans d'absence, Tshisekedi avait été accueilli par des centaines de milliers de personnes à l'aéroport et le long de son trajet, dans ce qui reste la plus grande manifestation à caractère politique en RDC depuis les élections de 2011.
Dans un climat politique très tendu du fait de la crise liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, la question de la façon dont les autorités pourraient honorer la mémoire de celui qui a été qualifié après sa mort par tous de "père de la démocratie congolaise" n'a pas encore été tranchée.
L'UDPS et le pouvoir disent vouloir éviter que les funérailles donnent lieu au moindre débordement, alors que certains ultras du parti refusent aux autorités le droit de pouvoir rendre hommage à leur champion.
Tshisekedi est mort à Bruxelles mercredi à 84 ans, huit jours après avoir été transporté du Congo, alors que la coalition du "Rassemblement" de l'opposition, créée en juin autour de sa figure tutélaire, négociait avec le pouvoir la mise en œuvre d'une période de transition politique jusqu'à l'élection d'un successeur à M. Kabila.
Ces négociations ne devraient pas reprendre avant l'enterrement.
Dimanche, le cercueil de Tshisekedi a été exposé à Bruxelles, où des milliers de Congolais de la diaspora venus de toute l'Europe lui ont rendu hommage. Le gouvernement congolais, la famille politique et biologique d’Etienne Tshisekedi vont bientôt se concerter pour les obsèques de ce dernier décédé 1er février dernier à Bruxelles en Belgique.
« Il s’agira d’une harmonisation du programme » a déclaré à ACTUALITE.CD Jean Marc Kabund secrétaire général de l’UDPS.
Aucun programme pour cette prise de contact n’a encore été décidé par ces deux parties, a précisé Kabund.
Le Potentiel renseigne à ce sujet que depuis le roi des Belges jusqu’au gouvernement conduit par le Premier ministre, Charles Michel, le Royaume de Belgique a prouvé qu’elle était, avec la mort d’Etienne Tshisekedi, aux côtés du peuple congolais en ce moment où toute une nation pleure son icône, une figure de proue du combat pour l’instauration en RDC d’un Etat de droit.
« Hommages à Tshisekedi. Bruxelles défie Kinshasa », titre pour sa partLe Phare.
Après deux journées de recueillement sans corps, vendredi 3 et samedi 4 février, marquées par des vagues de Congolais, d’Africains, d’Européens, d’Américains et des Asiatiques au Palais du Heysel, la journée de dimanche 5 janvier a été celle d’une démonstration de force.
La marée humaine qui s’est signalée au Palais 2 de Heysel a été perçue par les observateurs, comme un terrible défi à la ville de Kinshasa et à ses habitants. Il appartient au comité d’organisation des obsèques d’Etienne Tshisekedi au pays ainsi qu’aux millions de Congolaises et Congolais de Kinshasa comme de provinces de démontrer au monde extérieur que l’illustre disparu était un « grand » parmi les grands dans l’univers politique non seulement congolais, africain mais aussi mondial, écrit le quotidien, pour qui, « Bruxelles a révélé une dimension internationale de Tshisekedi jusque-là très mal perçue par ses propres compatriotes ».
Le Phare rappelle que le Palais 2 de Heysel est étroitement lié à l’histoire de la Belgique et du Congo : « C’est ici en effet que de jeunes politiciens, intellectuels et chefs coutumiers du Congo/Belge s’étaient retrouvés en 1958, à l’occasion d’une exposition culturelle universelle où ils étaient invités par la métropole. Ce forum leur avait permis de s’ouvrir au monde et de s’imprégner des idées nouvelles sur l’émancipation des colonies d’Afrique ».

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