En RDCONGO : dans son adresses à la nation devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, le président Joseph Kabila annonce la nomination d'un Premier ministre dans les 48 heures. Le Président appelle également les opposants du Rassemblement à « résoudre leurs divergences », tout en réaffirmant son engagement à mettre en oeuvre cet accord. Une loi doit être rédigée par le Parlement à cet effet. Joseph Kabila demande aux deux chambres du Parlement de résoudre l’autre point de blocage de l’accord, qui concerne la présidence du Comité de suivi de l’accord. Le Sénat et l’Assemblée nationale devrait établir le profil du candidat à nommer. Après avoir fait observer une minute de silence, le président de la République a prononcé son discours, appelant à aller de l’avant. Joseph Kabila annonce également la nomination « dans les 48 heures » d’un Premier ministre dans le cadre de l’accord signé le 31 décembre dernier. Le Premier ministre sera nomé dans les 48H retour sur ce qu’a dit Joséph Kabila Kabange le président :

Depuis lundi dernier le président Joseph Kabila a initié des consultations dans le but de trouver une solution au blocage dans les discussions autour de l’arrangement particulier pour l’application de l’accord signé le 31 décembre entre sa famille politique et l’opposition congolaise. Cette initiative fait suite à la promesse du Président congolais qui a fait savoir, à travers un communiqué lu à la télévision nationale le 29 mars, qu’il allait poursuivre la médiation autour de ces pourparlers, après que la Conférence nationale épiscopale nationale (CENCO) ait officiellement jeté l’éponge.
Le Chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila a promis mercredi 5 avril de nommer un nouveau Premier ministre dans les 48 heures, dans une allocution devant les deux chambres du Parlement réunies en congres. Quant au poste de Président du Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre qui définit le partage de pouvoir entre la Majorité et l’Opposition, le président congolais a exhorté la classe politique à poursuivre les tractations pour trouver une personnalité consensuelle.
Radio Okapi vous propose les extraits du discours du président Kabila au congrès.
« La situation socio-économique, politique du pays m’oblige à m’acquitter de ce devoir constitutionnel plus tôt que prévu. »
« L’environnement macro-économique laisse la population perplexe. Les négociations du centre interdiocésain ont suscité des inquiétudes sur les deux points qui achoppent : la nomination du Premier ministre et du président du Conseil national de suivi de l’accord. »
« Au Kasaï, des actes de barbarie inacceptables ont été commis : profanation des édifices publics, des lieux des cultes, des morts enregistrés dont deux experts de l’ONU. Pour toutes personnes qui ont perdu leurs vies. Et pour le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, je vous invite à observer une minute de silence. »
« Le premier trimestre a été marqué par une évolution encourageante de la situation sécuritaire dans l’Est du pays grâce aux efforts des forces de sécurité et des notabilités locales. Ces actions doivent se poursuivre. Le temps de se réjouir, l’épicentre de l’insécurité s’est déplacé au centre du pays où un conflit coutumier s’est mué en violence aveugle. Une situation au cœur de nos profondes préoccupations. »
« Face aux atrocités commises sur les victimes innocentes et en raison de persistance de troubles, nous devons rétablir l’autorité de l’Etat par tous les moyens légaux. Une série d’ordonnances signées pour créer un centre opérationnel dans les Kasaï. Le gouvernement a été instruit pour accentuer sa présence dans ces milieux pour résoudre les nombreux conflits coutumiers. »
« Sept militaires des FARDC déjà aux arrêts répondront de leurs actes. Les crimes commis par les miliciens sur la population et les agents des Nations unies ne resteront pas impunis. Ils devront être sanctionnés conformément à la loi. Les enquêtes ont été ouvertes. En attendant, je lance un appel au calme dans le Kasaï Central et j’invite les jeunes engagés dans des aventures sans lendemain à déposer les armes et à cesser leurs aventures criminelles. »
« Je me fais le devoir de rappeler la fragilité des fondamentaux de notre tissu économique tourné vers le secteur tertiaire et marqué par l’importation des biens de première nécessité et l’exportation des matières premières, source principale du financement de notre mais dont nous ne contrôlons pas les prix. Si nous ne changeons pas ce paradigme, notre économie restera fragile. Tant que notre système fiscal sera lourd, le climat d’affaires ne sera pas propice à l’investissement et nous ne pourrons pas mettre fin à l’incivisme fiscal.»
« L’option est levée de soutenir le secteur privé productif en soutenant les PME, notamment celles engagés dans l’agro-industrie. Il faut produire ce que nous consommons. Cependant, ces assises de Joseph Kabila n’ont pas connu l’unanimité attendue. Le Rassemblement, principale coalition de l’opposition, a boycotté la rencontre prévue à la clôtures des entretiens. La coalition dirigée par le fils d’Étienne Tshisekedi accuse le Président d’être à la fois juge et partie.
Néanmoins, Joseph Kabila dont les services ont confirmé l’invocation de l’article 77 de la Constitution, lui permettant de convoquer les deux chambres du parlement en Congrès, a reçu toutes les autres plateformes de l’opposition, y compris la dissidence du Rassemblement dirigée par Joseph Olenghankoy. En absence de l’aile Félix Tshisekedi – Pierre Lumbi, le groupe du président du FONUS a fait savoir qu’il été disposé à « donner » au Président une liste de trois candidats Premier ministres, résolvant ainsi ce point de blocage au niveau du Dialogue.
Joint au téléphone par POLITICO.CD, Tryphon Kinkiey Mulumba, président du parti Kabila-Désir et cadre de la Majorité Présidentielle, estime que le Président avait « tout ce qu’il faut » pour nommer « immédiatement » un Premier ministre. Vers la nomination d’un autre Premier ministre que Félix Tshisekedi ?

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