Insécurité grandissante et la guerre de plus en plus, au Kivu, défraye à nouveau, la chronique pour l'instabilité dela vie social, dela population : avec son cortège de souffrances, ses victimes civiles, ses cohortes de réfugiés, sa confusion militaire et la désespérante passivité de la mission des Nations Unies pour le Congo (MONUC) dont les « soldats de la paix » assistent en spectateur aux malheurs qui s’acharnent sur la région des Grands Lacs. Le réveil d’une guerre qui couvait depuis des années était inéluctable dans la mesure où aucune des causes d’un conflit multidimensionnel 2n’a disparu. Au-delà des réactions émotionnelles que suscitent les images, toujours recommencées, des victimes civiles fuyant les zones de combat, les pillages et les viols perpétrés par toutes les forces armées impliquées dans le conflit ou celles du recrutement forcé d’enfants soldats, se posent des questions de fond. Plus précisément sur les hautes terres de la crête Congo-Nil qui constituent la partie orientale des deux provinces du Nord-Kivu (capitale Goma) et du Sud-Kivu (capitale Bukavu) :

En lisant le texte du Cadre stratégique pour la région des Grands Lacs, j’ai compris que, l’épicentre du conflit dans cette région est la frontière orientale de la RDC qui la sépare de ses voisins du Burundi, de l’Ouganda, de la République Unie de Tanzanie et du Rwanda. C’en est bien l’épicentre mais non la zone exclusive pour deux raisons principales. La première est que les développements intérieurs aux Etats ont un impact aux niveaux transfrontalier et régional ; ainsi les récents affrontements entre la milice du chef coutumier Kamuina Nsapu au Kasaï central (au centre de la RDC) pourraient voir leur onde de choc s’étendre jusqu’à la capitale Kinshasa et se répandre par la suite sur le reste du territoire. La seconde est que cette frontière est extinguible ; ainsi la milice qui polarise les attentions aujourd’hui à l’est de la RDC est celles des ex-gardes de Riek Machar, arrivés en RDC en septembre 2016, reléguant les plus de 70 autres qui écument cette partie du pays au second plan. C’est même actuellement le seul facteur d’union entre toutes les parties qui sont opposées, pour toiut le reste en RDC.
Ma présentation va porter, successivement sur les derniers développements sécuritaires dans les pays de la région en me focalisant sur les groupes armés, les dynamiques transfrontalières et les avancées et les opportunités.
Situation sécuritaire ce dernier temp dans la sous-région :
D'où la partie orientale de la RDC, notamment les provinces de l’ex-Kivu, l’Ituri dans l’ex-province Orientale et le Tanganyika dans l’ex-Katanga continue à être sous l’emprise des groupes armés, au grand dam des populations qui assistent, impuissantes, à ce qu’elles considèrent comme leur abandon par l’Etat congolais (qui a les yeux ailleurs) et une Communauté internationale (apparemment dépassée par les attentes qu’elle suscite).
La défaite du Mouvement du 23 mars (M23) le 5 novembre 2013 grâce à l’intervention décisive de la Brigade d’intervention de la MONUSCO, après près de deux ans d’occupation d’une partie du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Quels sont les acteurs d’un conflit dont la durée et les rebondissements après chaque phase d’accalmie signifient qu’il est l’expression de tensions structurelles ? Enchâssé dans l’entité géopolitique des Grands Lacs, le Kivu est partie prenante, d’un système régional de conflits. La guerre qui s’y déroule constitue une sérieuse entrave à la reconstruction de la RDC, et une menace pour la stabilité de toute la région : aujourd’hui plus que jamais le Kivu est la poudrière de l’Afrique Centrale.
Les (bonnes) résolutions concernant le désarmement des groupes armés illégaux ne sont jamais allées au-delà de l’effet d’annonce. Un communiqué commun signé à Nairobi par la RDC et le Rwanda le 9 novembre 2007 visant notamment le désarmement des milices est resté lettre morte. Du 6 au 23 janvier 2008, une « Conférence sur la paix, la sécurité et le développement », réunie à Goma après de graves revers des forces armées congolaise en décembre 2007 a initié le processus dit « Amani » (paix en swahili) auquel adhérèrent 22 groupes armés. Cette conférence qui s’est à nouveau prononcée sur le désarmement de toutes les milices 4s’est avérée tout aussi vaine que les initiatives précédentes, ce qui donne l’impression que chaque réunion vouée à la recherche de la paix est comme le prélude à une recrudescence des combats. Ce qui se joue derrière l’orchestration médiatique des conférences relève d’une diplomatie de poker menteur. Les déclarations conjointes des belligérants et leurs embrassades, ne sont que des mises en scène masquant la réalité brutale d’une guerre qui risque de durer encore longtemps. Amani bien vite oublié, la guerre a repris de plus belle en août 2008 pour redoubler d’intensité en octobre, faisant fi de l’embargo sur les armes annoncé par le Conseil de Sécurité de l’ONU quelques mois plus tôt. Les troupes du CNDP après s’être emparé de Rutshuru se sont approchées de Goma, avant de se replier à une quinzaine de kilomètres de la capitale du Nord Kivu. Le statu quo actuel – provisoire sans aucun doute – est mis à profit par l’ONU pour tenter une nouvelle médiation confiée à l’ancien Président du Nigeria Olusegun Obasandjo, secondé par l’ancien Président de la Tanzanie Benjamin Mpaka. Cette initiative aura-t-elle plus de succès que les précédentes ? Rien n’est moins sûr, tant la situation est complexe, les acteurs nombreux, les intérêts multiples, les haines empilées sous l’effet du malheur et de son exploitation politique. Les toutes dernières résolutions adoptées le 22 décembre 2008 par le Conseil de Sécurité traduisent toutefois une inflexion de l’ONU qui semble décidée à rendre plus robuste le mandat de la MONUC et à la doter de moyens supplémentaires.
Un court article ne permet pas, d’explorer, à fond toutes les facettes du drame humain qui se déroule au Kivu. J’essayerai d’en donner quelques clés de compréhension en dressant l’état des acteurs et des enjeux.

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