Rélation entre la RDC et la Belgique est très tendu encore de nouveau : les deux parties ne sont pas sur la même longueu d'amitié, comme ça se faisait, dans le passé ; aujourd' hui, Kinshasa et Bruxelles sont en couteau tirée, après que, les autorités de Kinshasa la capital dela République Démocratique du Congo, ont suspendu, leurs coopération militaire avec la Belgique suite aux récurrents reproches de l’ancienne puissance coloniale sur l’application de l’Accord politique du 31 décembre. Les deux pays qui connaissent des rapports souvent difficiles avaient réchauffé leur partenariat dans le cadre de la réforme des Forces Armées de la RD Congo (FARDC) en mars 2009 par le biais d’une déclaration d’intention signée entre M. Pieter DE CREM et M. Charles MWANDO NSIMBA, respectivement Ministre de la Défense du Royaume de Belgique et Ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants RDC de l’époque. Cette déclaration d’intention s’était traduite en juin 2009 par la signature d’un nouvel arrangement technique entre les deux pays. Ce nouvel accord remplaçait l’arrangement technique entre la RDC et la Belgique d’avril 2008. Jason Stearns : « La suspension de la coopération avec la Belgique est un signe de la détérioration des rapports entre la RDC et les bailleurs » :

La suspension de la coopération avec la Belgique n’est pas une bonne nouvelle. On se rappelle que la coopération britannique avait suspendu l‘appui de DFID dans la formation des policiers et l’union Européenne a avait mis fin à sa mission Eupol. Jusque-là, il n’y a pas vraiment une grande coopération que la RDC bénéficie en matière de sécurité et défense. Ce n’était pas opportun pour Kinshasa de rompre la coopération militaire avec la Belgique même si Bruxelles nous interpelle par rapport à l’organisation des élections.
Quel est à ce jour le poids de cette coopération militaire par rapport à d’autres partenaires de la RDC ?
C’est un poids important lorsqu’on compare cette coopération avec d’autres pays comme l’Afrique du Sud et les Etats-Unis. Ce n’est pas comme à l’époque du Zaïre parce que là on avait des coopérations bilatérales très fortes et efficaces avec la Belgique, Israël et la France. On n’a pas beaucoup de coopérations avec des partenaires extérieurs. C’était dans l’intérêt du Congo de sauvegarder ces quelques partenariats qui nous restent. Le Zaïre était respecté grâce notamment à ces coopérations militaires. Puisqu’un partenaire nous interpelle, de plus nous montons au créneau pour rompre le partenariat. Il faut souligner également qu’en interne l’on n’a pas aussi des ressources suffisantes avec un budget de 5 milliards de dollars américains et que la part du secteur de la défense tourne autour de 400 million des dollars. Selon l’exercice passé, le budget de la défense tournait autour de 400 millions de dollars américains dans le budget national qui était de 8 milliards de dollars américains. Celui qu’on va examiner d’ici-là est celui de 5 milliards de dollars, avec ce budget il y a de risque que la part allouée à la défense soit moins de 400 millions, sauf si on optait d’opérer des coupes ailleurs pour agrandir le budget au niveau de la défense. Cependant, C’est difficile d’estimer combien vient de l’extérieur. L’appui qu’ils nous apportent relève plus de la formation, c’est plus un apport qualitatif. Ce qui fait qu’il est difficile de le quantifier.
Cependant ce partenariat entre les deux pays battait déjà de l’aile. C’est ce que révèle Jason Stearns, ancien expert de l’ONU qui dirige actuellement le Groupe d’étude sur le Congo, dans un entretien avec ACTUALITE.CD.
Juvénal Munubo, député national et membre de la commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale regrette la suspension de la coopération militaire entre la RDC et la Belgique.
Se confiant à ACTUALITE.CD ce 14 avril 2017, Juvénal Munubo a estimé que cette suspension ne bénéficie en rien au Congo, qui a, en plus, un budget de la défense déficitaire.
Comment évaluez-vous l’impact de la coopération militaire entre la Belgique et la RDC ?
C’est vrai qu’on n’est pas à l’époque de la deuxième République où la coopération militaire bilatérale était avancée entre Bruxelles et Kinshasa. Cependant, il faut noter ces dernières années l’appui de Bruxelles dans la formation des brigades d’intervention rapide dont certaines se sont bien illustrées dans la poursuite de M23, il y a deux ans. C’est une coopération qui portait des fruits et je souhaite que cette coopération se consolide. « La coopération militaire entre la Belgique et le Congo était essentiellement orientée vers la formation des officiers et des bataillons des FARDC. Certaines de ces bataillons ont joué un rôle clé dans les opérations dans l’Est, surtout contre les rebelles du M23 en 2012-2013. Cependant, depuis longtemps, on a remarqué des vrais problèmes dans cette relation. Ces bataillons ont souvent souffert de l’absence de paie et ont été reconstitué par la hiérarchie FARDC. En effet, il s’est avéré difficile de reformer les FARDC bataillon par bataillon. Il faut penser à une réforme de l’appareil entier, »dit Jason Stearns.
Jason stearns pense que la suspension de la coopération militaire entre la Belgique et la RDC révèle l’état de la dégradation de la relation entre la RDC et les partenaires étranger.
« Je pense que cette mesure est donc plutôt symbolique. C’est un signe très important de l’enlisement de la relation entre les bailleurs de fonds et le Congo suite à l’impasse politique dans le pays »
Dirigé par Jason Stearns, le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) est basé au Center on International Cooperation à New York University. Il mène des recherches et publie des rapports sur la crise politique, sécuritaire et humanitaire en RDC.
Ces réformes étaient réclamées non seulement par des experts, mais aussi par la communauté internationale en vue de permettre la stabilisation de la sous-région.
« Ces reformes des services de sécurité n’avancent pas depuis des années. L’armée s’est limitée à créer des nouvelles zones de défense et des secteurs opérationnels, mais n’a pas mis en œuvre des réformes nécessaires au niveau de l’administration et de la justice. Tout cela c’est pour dire que la coopération sécuritaire belgo-congolaise était assez limitée dans son impact.  

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