Facebook a encore réalisé un très bon trimestre, grâce à ses revenus publicitaires. Néanmoins, il se pourrait que cette croissance perde de la vitesse puisque le réseau social estime arriver à une certaine limite. Facebook a multiplié ses bénéfices par troisentre 2015 et aujourd’hui. La publicité, poule aux œufs d’or du réseau social, y est pour beaucoup. Celle-ci a généré plus de 6,2 milliards de dollars au deuxième trimestre 2016 — soit un milliard de plus que sur le trimestre précédent. C’est gigantesque. Mais la croissance du site communautaire dans ce domaine pourrait bien montrer quelques signes de fatigue dans un avenir plus ou moins proche, car la place exploitable commence à manquer sur le fil d’actualité des utilisateurs pour y afficher de la publicité :

Facebook se penche sur la désinformation sur sa plate-forme
Un rapport publié par le réseau social souligne le rôle de « faux amplificateurs » dans la diffusion de contenus faux, sensationnalistes ou propagandistes. Le réseau social peut aussi chercher à améliorer les performances de ses publicités pour les vendre à un prix plus élevé aux annonceurs. La diffusion d’annonces sur Messenger ou WhatsApp est, en outre, une possibilité très envisageable. Il faut en effet noter que ces deux applications comptent chacune une communauté d’un milliard de membres. De la publicité, sous une forme ou sous une autre, fera logiquement son apparition.
L’arrivée de la publicité sur Messenger et WhatsApp pourrait servir de relais
Dave Wehner a prévenu les investisseursqu’il n’est pas prévu d’augmenter le nombre de publicité pour ne pas submerger les utilisateurs. Il a ainsi rejeté l’idée des formatspre-rollsavant le lancement d’une vidéo ( à l’image de YouTubepar exemple). Dans cette optique, il a tenu à préciser que la croissance future des revenus provenant de ce secteur pourrait être moins importante qu’en ce début d’année.
Quoiqu’il en soit, si vous trouvez qu’il y a un trop grand nombre d’annonces sur votre fil d’actualité, sachez que, normalement, vous ne devriez pas à en voir plus. C’est toujours ça de gagné. Le ciblage publicitaire Facebook est souvent mis en cause
Contacté par The Australian, un représentant de Facebook a présenté ses excuses et précisé : « Nous avons ouvert une enquête pour comprendre l’erreur de procédure[…]et nous prendrons les mesures nécessaires, notamment disciplinaires. » L’entreprise s’est en revanche gardée de préciser si ces recommandations techniques de ciblage sont aussi suggérées dans d’autres pays.
Les ciblages très précis de Facebook, d’un intérêt crucial pour les annonceurs qui disposent potentiellement d’1,8 milliard de cibles publicitaires sur le réseau social, font depuis quelques années l’objet de critiques régulières.
Ils ont notamment valu à l’entreprise de Mark Zuckerberg d’être poursuivie par plusieurs utilisateurs pour discrimination, après que ceux-ci ont constaté que les annonces publicitaires de logement pouvaient exclure certains « groupes ethniques » — selon les paramètres permis par le réseau social — et donc de ne viser que certains utilisateurs selon leur couleur de peau. Parmi les leviers dont elle dispose, la société peut compter sur une hausse du nombre d’inscrits, qui va se traduire mécaniquement par une augmentation de ses revenus issus de la publicité.
Pas de souci à se faire de ce côté-là : Facebook a dépassé les 1,7 milliard d’utilisateurs mensuels actifslors du deuxième trimestre 2016. C’est une hausse de 60 millions par rapport à la fin du mois de mars. Comme le fait observer Re/Code, cela revient à dire que Facebook s’apprête à atteindre sa capacité maximale d’affichage sur les fils d’actualité de ses utilisateurs. Il pourrait certes aller encore plus loin, mais l’entreprise doit éviter l’écœurement de ses membres. Un dosage reste nécessaire. Du coup, elle va devoir explorer d’autres chemins si elle veut continuer à accroître ses revenus publicitaires. Il faut savoir lireentre les lignes, pour déchiffrerle rapport, publié jeudi 27 avrilpar Facebook, sur les « opérations de désinformation » sur le premier réseau socialau monde. Non pas que le texte, cosigné notamment par Alex Stamos, le réputé responsable de la sécurité de Facebook, soit technique ou complexe, mais parce qu’il est tout en allusions.
Un exemple parmi d’autres : revenant sur la diffusion d’informations trompeuses sur Facebook pendant la campagne électorale américaine, le texte évoque« des acteurs malveillants ayant utilisé des médiasclassiques et des réseaux sociauxpour diffuserdes informations volées, comme le contenu de boîtes e-mail, dans le but de causerdu tort à des cibles politiques ». Une longue circonlocution qui fait référence, sans jamais les nommer, à WikiLeakset à la publication de courriels de John Podesta, le directeur de campagne de Hillary Clinton.
De même, le rapport n’évoque jamais directement le rôle de la Russie, accusée d’avoir tenté d’influer sur la campagne américaine. Le rapport note toutefois, dans une formulation là encore alambiquée, que si« Facebook n’est pas en position d’attribuer de manière définitive l’origine de ces activités »,« nos données ne contredisent pas l’attribution donnée par le directeur des services de renseignement des Etats-Unis dans son rapport du 6 janvier 2017 » –rapport qui accusait nommément la Russie.
« Faux amplificateurs »
Au-delà des allusions voilées, le document détaille.
La place manque
En effet, Dace Wehner, le directeur administratif et financier de Facebook, a affirmé lors d’une conférence avec les investisseurs que le nombre total de publicités que le réseau social peut diffuser auprès de ses utilisateurs ne sera plus vraiment un facteur très déterminant pour prédire la progression future des gains du réseau social de plu.

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