Facebook est prêt à dépenser énormément d'argent pour démocratiser la réalité virtuelle auprès du public, mais semble changer légèrement de stratégie sur le long terme. Facebook ferme sa division Oculus Story Studio : La compagnie investit ainsi dans des projets développés en externe, comme en témoignent tous les jeux à venir pour le Rift, pour la plupart réalisés par de gros studios. En interne, la situation est quelque peu différente, puisque l'on apprend aujourd'hui que la division Story Studio va fermer ses portes, laissant sur le carreau une cinquantaine d'employés (qui devraient cependant être recasés à d'autres postes au sein d'Oculus). Créé en 2014, Oculus Story Studio était spécialisé dans la création de contenus narratifs en réalité virtuelle et avait déjà sorti plusieurs "courts métrages", commeHenry, qui avait d'ailleurs remporté un Grammy Award. 50 millions de dollars pour les studios externes :

Jason Rubin, en charge du contenu chez Oculus, explique dans un article de blogque la compagnie va continuer à investir dans des expériences narratives en VR, à hauteur de 50 millions de dollars, en travaillant avec des studios externes. Ces 50 millions seront puisés dans l'enveloppe de 250 millions de dollars qui a récemment été débloquée et qui sert également à financer les prochains jeux de l'Oculus Rift.
On a donné à Facebookà peu près tous les torts et tous les mérites dans la mutation des luttes et des débatspolitiques. Le réseau socialaurait été décisif dans le déclenchement des révolutions arabes, mais c’est aussi de sa faute si les communautés religieuses en Syrie sont si polarisées.
Il a permis à de nouvelles formes de lutte de s’organiser ( féminisme latino-américain, Nuit debout à Paris, mouvement #NoDAPL aux Etats-Unis), tout en étant tenu responsable de l’émergence des « bulles de filtres »dans lesquelles chacun trouve la petite chambre d’écho de ses opinions personnelles.
En France, entre les deux toursde l’élection présidentielle, Facebook est le lieu par excellence de déversement d’opinions souvent convenues, d’ analysesà l’emporte-pièce, d’appels à voterceci ou cela, de textes écrits trop vite lancés dans le grand réceptacle de votre timeline par vos amis et amis d’amis. Un métier non remunéré d’un genrenouveau y est né, que Rue89 a baptisé « éditorialiste sur Facebook ».
L’éditorialiste sur Facebook est à peu près aussi exaspérant que le « véritable » éditorialiste de plateau télé, dissertant à longueur de soirée électorale sur le sens du résultat. Sur France Culture, Xavier De La Portefaisait la comparaison entre ces derniers et les joutes verbales menées par des internautes« qui pensent que, parce qu’ils sont accueillis par Internet, ils sont automatiquement plus authentiques, plus justes, et débarrassés des travers de tous les éditoriaux politiques ».
Narcissisme et phrases-chocs
On peut dès lors se poserla question : dans un environnementsans limite de caractères, où personne n’a demandé un pavé de 25 lignes à lireà l’heure du coucher, peut-on encore menerun débat sain et constructif ? Ceux qui sont sincèrement tiraillés face à un choix politiquetrouveront-ils dans leur flux des éléments de réponse ? Ou juste du bruit ? La question du sexisme dans la Silicon Valley a de nouveau été mise sur la table mardi 2 mai, par un article du Wall Street Journal. Ce dernier s’est procuré une étude réalisée en interne par un membre de l’équipe de programmationde Facebook, selon laquelle les lignes de code informatique produites par les ingénieures de l’entreprise sont plus souvent rejetées que celles produites par les hommes.
Selon cette analyse— dont on ne connaît pas l’auteur, une ingénieure qui a, selon leWall Street Journal, travaillé plusieurs années pour le réseau social—, le code des femmes connaît 35 % de rejet en plus que celui des hommes. Leur code reçoit en moyenne 8,2 % de commentaires en plus, et met également plus de temps (3,9 %) à êtrerevu.
Une question de statut hiérarchique
Dans un communiqué transmis au journal américain, Facebook remet en question la légitimité de cette étude, la jugeant« inexacte », et fondée sur« des données incomplètes ». La publication de cette première analyse, en interne et à l’iniative de cette employée, avait poussé l’entreprise à lancerune étude du même type, rapporte leWall Street Journal, sans que les résultats soient rendus publics. La conclusion, réaffirmée mardi par un porte-parole de Facebook dans les colonnes du Guardian, différait :
« Toute différence significative basée sur les données complètes est à l’évidence attribuable non pas au genremais au statut hiérarchique de l’employé. En fait, cette différence réaffirme simplement un défi dont nous avons déjà parlé : la représentation actuelle de femmes ingénieures dans les postes à responsabilité, chez Facebook et dans l’ industrieen général, est loin de ce qu’elle devrait être. »
En clair, si le code des femmes n’est pas traité de la même manière, ce n’est pas en raison de leur genre, mais de leur position dans l’entreprise — dépendante, elle, de leur genre —, estime Facebook.
33 % de femmes chez Facebook
En juillet 2016, l’entreprise publiait des chiffres sur la diversitéde ses employés. 33 % d’entre eux sont des femmes, mais elles ne sont que 17 % à occuperdes postes directement liés à la technique. Elles sont 27 % à occuper des postes hiérarchiques — contre 23 % un an plus tôt, tient à soulignerFacebook. Un manque de diversité récurrent dans les grandes entreprisesdu secteur, majoritairement composées d’hommes blancs.
L’an dernier, des chercheurs avaient analyséla façon dont le code produit par les femmes était traité sur la plate-forme collaborative GitHub. Le code de ces dernières était davantage approuvé que celui des hommes... à condition que leur genre ne soit pas identifiable. A l’inverse le code produit par des femmes dont le genre est identifiable est moins accepté que de cela.

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