DÉCLARATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE SUR LA DÉGRADATION DE LA SITUATION SECURITAIRE DANS LES TERRITOIRES DE LUBERO ET DE BENI ET DANS LES VILLES DE BENI ET DE BUTEMBO, VERS L' EST DELA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, PRONVINCE DU NORD-KIVU : Réunie à Butembo en date du samedi 17 juin 2017, la Société Civile des villes de Butembo et Beni et des territoires de Beni et Lubero met en alerte l’opinion publique tant nationale qu’internationale sur la dégradation de la situation socio-sécuritaire dans les territoires de Beni-Lubero et dans les villes de Butembo et de Beni. Il est à retenir, en date du 11 juin 2017 à 15h30’, 936 détenus et prisonniers se sont évadés de la prison centrale de Kangbayi dont la majorité sont des criminelles de haut chemin. Des militaires, des policiers, des rebelles de l’ADF Nalu, des Maimai, et des civiles aguerries dans la criminalité bourreaux de la population sont Désormais libres et constituent un danger pour la quiétude sociale. Ainsi, le silence de l’Etat congolais serait coupable :

La population civile de Beni et de Butembo craint qu’il y ait la régénérescence des massacres suite à cette évasion.
La Société Civile regrette encore une fois du rendez vous raté dans le rétablissement du droit de vérité, du droit de justice et de la réparation des préjudices causées aux victimes des massacres de Beni.
En réaction, le gouverneur de la province du Nord-Kivu à la même date a décrété un couvre feu sur l’étendue des villes de Beni et de Butembo et du territoire de Beni. Malgré ce couvre feu , nous sommes iniquités que la situation, va de mal en pis. Nous enregistrons :
les attaques répétitives des localités situées sur l’axe Butembo-Beni précisement à Mukulia, Kabasha, Kalunguta, respectivement en date du 14, 15, 16, et 17 juin 2017 causant ainsi le déplacement massif des populations, les coupures intempestives du trafic routier et des pertes en vies humaines, etc.
Pendant les patrouilles, certains éléments de la police et des FARDC se livrent impunément aux arrestations arbitraires, l’extorsion des biens (téléphones, les cartes d’électeur, monnaie, etc.), séquestrations des populations civiles et exigent la libération moyennant le payement des rançons.
Les incursions nocturnes et cambriolages des boutiques et des maisons dans les villes de Butembo et de Beni, suivi des crépitements des balles. Les cas parlant sont ceux de Butembo ; Monsieur Mathe Mukosasenge Sage jeune conducteur de motos taxi a été retrouvé mort dans le bosquet des pères croisiers en cellule Kihate au quartier Mutiri, commune de Bulengera en date du 14 juin 2017 ; les crepitement des balles dans les quartiers de Bwinongo et de Katwa(cellule Vuhika et cellule Kavisa) en commune Mususa.
Dans le territoire de Lubero, nous dénonçons avec énergie les attaques sélectives des FARDC à l’encontre des groupes armés sans passer outre le mariage contre nature entre les FARDC et les rebelles des Nduma Défense of Congo. Ces derniers y ont imposé la loi et tenu un meeting populaire à Bingi chef lieu de la chefferie des Batangi et d’autres localités environnantes en date du 16 juin 2017. Dans le territoire de Beni, nous déplorons l’incursion des rebelles apparentés aux ADF-Nalu en date du 16 juin 2017 dans les villages de Muziranguru et Kafeza qui environnent la localité de Kainama ou ils ont apporté des bétails et plus de 55vaches des populations civiles.
RECOMMANDATIONS
Eu égard à ce qui précède, la société civile des territoires de Lubero et de Beni, des villes de Beni et de Butembo:
Exige au gouvernement congolais de prendre ses missions régaliennes en mains notamment la sécurité, l’ordre et la justice en rétablissant l’autorité de l’Etat dans les espaces assiégées par les groupes armés.
Exige la démission immédiate du vice premier ministre et ministre de l’intérieur, les ministres d’Etat de la justice, et le ministre de la défense.
Demande au gouvernement central d’assurer sans condition les droits des prisonniers en améliorant les conditions de détention et de renforcer la sécurité des milieux carcéraux.
Interpelle les autorités militaires de ne plus faire les attaques sélectives des groupes armés en territoire de Lubero sous peine de haute trahison de la nation pour complicité avec les ennemis.
Encourage les forces de l’ordre dans la traque des groupes armés étrangers et nationaux qui sèment terreur et désolation dans les localités en proie de l’insécurité dans les villes de Beni et Butembo et les territoires de Lubero et de Beni.
Appelle le gouverneur de la province du Nord-Kivu de préciser la durée du couvre feu qui doit être courte et définir les mesures de son encadrement pour permettre aux forces de l’ordre de mettre une célérité dans le rétablissement de la sécurité afin que la population reprenne ses activités vespérales.
Mobilise la population civile à accompagner les efforts de la paix et de la sécurité et de dénoncer les cas suspects.
Fait à Butembo, le 17 juin 2017
Pour la société civile des territoires de Beni et de Lubero, et des villes de Beni et de Butembo.
La situation est restée confuse l’avant-midi de ce samedi 17 juin 2017 dans la localité de Kabasha, à environ 30 km de la ville de Beni (Nord-Kivu). A la base, l’incursion des miliciens Maï-Maï en provenance des collines environnant Kabasha, Tabuka et Kalunguta. Au moins treize personnes ont été tuées, ce matin du samedi 17 juin, dans la localité de Kabasha, à 25 km de de Beni. D’après les sources militaires, il s’agit de douze miliciens et d’un élément FARDC qui ont péri dans les affrontements opposant les Maï-Maï à l’armée sur l’axe routier Beni-Butembo. Débutés vers 6h du matin, les combats se sont poursuivis dans l’après-midi. L’armée affirme avoir pris le dessus sur les miliciens bien qu’ayant perdu son chargé des renseignements au cours des opérations Sokola 1 Sud, tué la veille. Plusieurs sources contactées dans la région indiquent que, les miliciens ont procédés aux fouilles des véhicules reliant Butembo et Beni, ou ces miliciens auraient attaqués l'armée.

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