Organiser les élections en 2018 poussent un groupe des certains acteurs politique de l'opposition de vouloir aller dans la rue, en République Démocratique du Congo mais au conté dela majorité on précise que la police est là

Photo par : Adirodu Roger

À Kinshasa tout le monde sait que les retards accumulés rendent de plus en plus difficile le respect de ce délai. L'enrôlement des électeurs dans le Grand Kasaï commencera au mieux fin juillet et doit durer trois mois.
La loi sur la répartition des sièges au sein de l'Assemblée nationale n’a pas été adoptée non plus.
Autant de prérequis essentiels à l'organisation des élections. La principale coalition d'opposition congolaise a préconisé mardi à Kinshasa l'organisation d'une "transition de six mois" sans le chef de l'Etat Joseph Kabila en 2018, si la présidentielle n'est pas organisée au plus tard le 31 décembre 2017 en République démocratique du Congo.
"Lorsque nous constaterons au 31 décembre 2017, qu'il n'y a pas eu de présidentielle, nous organiserons une courte transition de six mois maximum sans Joseph Kabila", a déclaré Félix Tshisekedi, président du Rassemblement de l'opposition, la coalition créée par son père, l'opposant historique défunt Étienne Tshisekedi, dans un meeting.

Le week-end dernier à plusieurs reprises, Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a expliqué que les élections ne pourraient être techniquement organisées avant la date-butoir du 31 décembre 2017, comme le prévoit un accord politique signé en décembre 2016.
Cette annonce qui ne dit pas son nom a suscité une levée de bouclier de l'opposition congolaise mais aussi de la communauté internationale.

Dans l'accord signé le 31 décembre 2016, pouvoir et opposition s'étaient engagés à organiser les élections présidentielle, législatives et provinciales « au plus tard en décembre 2017 » en République démocratique du Congo (RDC).
Mais le texte leur laisse la possibilité de revenir sur cette date à une condition : si le Conseil national de suivi de l'accord, le gouvernement et la commission électorale, ensemble, décident unanimement de modifier cette date.
Dans ce contexte, la déclaration du président de la Céni qui dit ne pouvoir organiser les élections d'ici la fin de l'année n'a aucune valeur officielle. Encore moins sachant que le Conseil de suivi de l'accord n'a toujours pas été créé.
Comme le résume un diplomate à Kinshasa, cette déclaration est plutôt « un pavé dans la mare », « une façon de préparer le terrain ».
"Nous désignerons par consensus une personnalité comme président de la transition (...) mais qui ne peut être candidat à la présidentielle pour conduire le pays aux élections crédibles", a ajouté M. Tshisekedi.

M. Tshisekedi a accusé le chef de l’État d'être l'instigateur de l'insécurité (dans le centre et l'est du pays, en proie aux violences meurtrières) en vue de ne pas organiser les élections et de prendre ces événements malheureux comme prétexte pour être sollicité de "jouer au sapeur-pompier".
La RDC traverse une crise politique profonde, aggravée par le maintien au pouvoir de M. Kabila qui reste en fonction en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle entérinée par l'accord du 31 décembre 2016 signé entre la majorité et l'opposition.
Ce compromis prévoit l'organisation de la présidentielle, des législatives et des élections locales avant la fin 2017. Âgé de 46 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter.

Vendredi à Paris, le président de la commission chargée d'organiser ces scrutins a annoncé le report sine die de ces élections.
Ce jour-là, dans un tweet, M. Tshisekedi avait estimé que "Corneille Nangaa a déclaré la guerre au peuple congolais, par sa déclaration prouvant son appartenance à la Kabilie (la mouvance présidentielle)".

Le Rassemblement regroupe la majeure partie de l'opposition constitué autour de l'Union pour la démocratie et de progrès social (UDPS, parti fondé par Étienne Tshisekedi). Depuis sa mort en février, le Rassemblement a connu plusieurs défections et divisions.
Jean-Pie rre Lacroix, secrétair e général adjoint de l’ONU en charge des opératio ns de maintie n de la paix, a réagi aux récentes déclarati ons de Corneille Nangaa concern ant l’imposs ibilité d’organi ser des élection s d’ici la fin de l’année.

Les propos de Nangaa constitu ent un motif supplém entaire de préoccu pations , a dit M. Lacroix, ce mardi 11 juillet 2017, devant le Conseil de sécurité.
La position du secrétair e général adjoint de l’ONU rejoint celle de l’Opposit ion, de la société civile et de l’église sur la tenue des élection s en 2017.

Elle intervie nt dix jours après l’appel du Représe ntant spécial du secrétair e général de l’ONU en RDC.
Maman Sidikou avait invité la Commis sion électoral e national e indépen dante (CENI) à publier un calendri er « officiel et consens uel » pour l’organis ation des élection s.
« C’est à la CENI que revient la responsabilité principale d’organiser, ces élections, conformément à la Constitution et à l’Accord du 31 décembre 2016 dernier. J’appell e donc la CENI à publier sa calendrier.
Afficher plus de réactionsCette déclaration de la CENI ne met-elle pas à l’arrêt l’application de l’Accord qui appelle aux élections à la fin de cette année ?
Cette façon d’interpréter n’est pas correcte. L’Accord demande que les trois rounds des élections soient organisés avant la fin de l’année 2017. Et l’Accord ajoute – parce que je suis un des négociateurs de cet Accord – que, toutefois, la CENI, le gouvernement et le CNSA peuvent unanimement décider de ce qu’il convient de faire au cas où les problèmes peuvent s’imposer. 

Probablement nous sommes dans ce cas là et seule la CENI peut nous le dire. Mais nous attendons qu’elle nous en fasse une communication officielle. Donc l’Accord ne s’arrête pas seulement à une date. Il dit plutôt qu’en cas des difficultés, trois institutions se concertent pour gérer les difficultés.

Pourtant lors des négociations vous aviez fait la promesse au peuple qu’il y aura des élections cette année ?
Croyez-vous que les problèmes des Congolais seraient résolus quand il y aura des élections ? Arrêtez de prendre les Congolais pour des demeurés. Je vous demande de jeter un coup d’œil au Soudan. 

Il y a six ans, le monde entier avait crié que le référendum allait permettre au Sud-Soudan de faire la sécession allait résoudre tous les problèmes des Sud-Soudanais. Aujourd’hui,six ans après, les Sud-Soudanais n’ont jamais été dans une situation aussi pire que celle qu’ils connaissent aujourd’hui après avoir fait cette sécession soutenue par une certaine communauté internationale. 

Aujourd’hui, ils disent qu’ils étaient mieux quand ils étaient administrés par Khartoum. Donc il faut arrêter de tromper des gens en disant qu’une élection seule va résoudre les problèmes des gens. Le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, a déclaré, dans une interview accordée à ACTUALITE.CD ce mardi 11 juillet 2017, que le gouvernement a pris acte de la position du président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) sur la probabilité de renvoyer les élections au-delà du 31 décembre 2017.

Quelle est votre réaction après l’annonce du report des élections faite par Corneille Nangaa ? Report de la présidentielle : “Le gouvernement prend acte des propos de Nangaa” – (Mende)

Le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, a déclaré, dans une interview accordée à ACTUALITE.CD ce mardi 11 juillet 2017, que le gouvernement a pris... Le gouvernement ne peut que prendre acte de ce constat bien qu’il n’ait pas encore été officiellement informé de cette position de la CENI qui est indépendante. Donc nous ne pouvons pas porter un jugement de valeur sur une position que prend une institution dont la constitution a consacré l’indépendance. 

Nous ne pouvons que prendre acte. Nous coopérons avec la CENI en lui fournissant des moyens financiers, en lui garantissant la sécurité lorsqu’il s’agit de déploiement pour faire le travail, ça s’arrête là. Nous n’avons donc pas à nous mêler quand la CENI prend ses décisions. En outre, l’Accord du 31 décembre ne fait qu’une seule obligation : «au cas où la CENI rencontre des difficultés». Et peut-être que nous sommes dans ce cas.

 Nous le saurons lorsque nous aurons la réunion officielle avec elle puisque ce n’est pas à travers l’OIF (Office international de la Francophonie) que la CENI traite avec le gouvernement. La CENI fera une communication au gouvernement sûrement. On a demandé par les négociateurs de l’Accord du 31 décembre au gouvernement, au CNSA et à la CENI de statuer ensemble sur les mesures à prendre pour résoudre ensemble les problèmes posés par les difficultés que la CENI aura rencontrées. 

Nous avons décidé qu’il y aurait une élection en décembre 2017. Puis nous avons ajouté qu’en cas des difficultés, trois institutions se concertent pour gérer ça. Il faut plutôt lire l’accord dans sa globalité, au lieu de le saucissonner pour créer, je ne sais quelle peur dans les esprits des gens sinon nous allons connaître la situation du Soudan aujourd’hui.

Après concertation des trois institutions, si l’impossibilité de tenir les élections dans le délai s’avère, qu’est-ce qu’il faudra faire ?
Ces trois organes vont décider de ce qu’il faut faire. L’organe qui est central pour organiser les élections, la CENI, a donné des raisons selon lesquelles les élections seront impossibles dans le délai. 

Maintenant pour savoir ce qu’il faut faire, c’est quand les trois organes vont se réunir. Et le président de la CENI a eu l’honnêteté de le dire qu’il est incapable de donner les solutions sans avoir rencontré le gouvernement et le CNSA. Voilà ce qui est dans l’Accord. Il ne faut pas faire dire à l’Accord ce qu’il ne dit pas.

C’est quoi les priorités des Congolais actuellement, selon vous ?
Les priorités des Congolais aujourd’hui comme hier ou demain, c’est la paix, la démocratie et le respect de tous les fondamentaux d’un État des droits. Donc ça ne se réduit pas seulement à l’élection. C’est un ensemble des conditions dans lesquelles les gens vivent ensemble.
Elections en RDC : l'ONU appelle le Conseil de sécurité à redoubler d'efforts pour appuyer la transition
11 juillet 2017– Devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix Jean-Pierre Lacroix, a déploré mardi la mise en œuvre « largement insuffisante » de l'Accord politique du 31 décembre 2016, censée régir la transition en cours et baliser le chemin vers les élections en République démocratique du Congo (RDC).

Il y a six mois, a-t-il rappelé, le second mandat du Président de la RDC, Joseph Kabila, arrivait à son terme. Dans ce contexte, la signature de l'Accord du 31 décembre 2016 par tous les acteurs politiques a permis « d'éviter une crise grave ».
Le Secrétaire général adjoint a indiqué que cet accord « a tracé les contours de la transition en cours », en vue de la tenue des élections à la fin 2017. Cependant, a-t-il alerté, à moins de 6 mois des élections, « le consensus s'est progressivement effrité ».

Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, une plateforme réunissant des partis de l'opposition, s'est désolidarisé des arrangements politiques récents destinés à mettre en œuvre l'accord. Il est à craindre, a-t-il poursuivi, que la mise en place annoncée du Conseil national de suivi de l'Accord (CNSA) souffre également de l'effritement du consensus politique.

Face à cette situation, M. Lacroix a rappelé que le Représentant spécial du Secrétaire Général pour la République démocratique du Congo (RDC), Maman Sidikou, et l'Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands lacs, Said Djinnit, poursuivent leur bons offices en vue pour la bonne mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de l'Accord du 31 décembre.

33 millions d'électeurs enregistrés sur un total de 41 millions par la CENI
En dépit du sentiment d'impasse qui prévaut parfois, a estimé le Secrétaire général adjoint, l'avancement de l'enregistrement des électeurs dans 24 des 26 provinces de la RDC représente un motif d'encouragement

Selon lui, au 10 juillet 2017, 33 millions d'électeurs ont été enregistrés sur un total de 41 millions par la Commission nationale électorale indépendante (CENI).

Cependant, a-t-il souligné, les défis sécuritaires dans les provinces du Kasaï et du Kasaï central rendent l'enregistrement problématique, de même que les retards enregistrés par la CENI en matière de publication du calendrier électoral et l'incertitude sur le financement des scrutins.

Enfin, a-t-il dit, les récentes déclarations du Président de la CENI, concernant l'impossibilitéd'organiser des élections d'ici la fin de l'année, constituent un motif supplémentaire de préoccupations. 

M. Lacroix a par conséquent a appelé les acteurs nationaux et internationaux à se mobiliser pour remettre l'Accord sur les rails.
Hausse des violations des droits de l'homme et détérioration de la situation humanitaire
Evoquant la situation sécuritaire dans certaines régions de l'Est et de l'Ouest de la RDC, M. Lacroix a déploré la multiplication des affrontements entre groupes armés et forces de sécurité nationale.

Dans l'Est, une récente série d'attaques contre les Forces armées de la RDC (FARDC), dans la province du Nord Kivu, constituent selon lui un nouveau phénomène préoccupant, qui ajoute de la complexité dans une zone déjà minée par les violences. 

Parallèlement, des heurts entre milices ethniques du Nord Kivu se sont poursuivis, a-t-il signalé.
Par ailleurs, dans l'Ouest du pays, les violences dans les provinces du Kasaï et du Kasaï central ont atteint des niveaux très préoccupants.

EN VILLE DE BUNIA CHEF LIEU DELA PROVINCE DEL' ITURI : Un journaliste a été tué dans la nuit du mardi au mercredi, par des inconnus.

Mais d’après les informa tions recueilli es par ACTUALI TE.CD, l’expérimenté journaliste (39 ans de carrière) a été tué, par un inconnu muni d’arme blanche (dont la nature reste à déterminer) à son domicile (Quartier Salongo) alors qu’il revenait des installati ons sanitaires.

 Innocent Banga Karaba, qui laisse une veuve et 9 enfants, avait présenté l’édition du journal la veille et était programmé pour celle de ce matin. Innocent Banga Karaba, journaliste à la RTNC Bunia (Ituri), a été tué ce mercred i 12 juillet 2017 vers 4heures du matin. Sa dépouille se trouve actuelle ment à la morgue de l’Hôpital Général de Bunia.

En colère, une trentaine de journalistes ont manifesté ce matin en exigeant que l’auteur du meurtre soit retrouvé et que justice soit faite. Une journée sans radio a été décrétée par les médias locaux.

Un autre Journali ste Guylain Chanjabo travaillant pour la Radio Canal Révélati on (RCR) avait été retrouvé le 17 mai 2013 mort dans la rivière Ngezi. Ce, 12 jours après que sa famille et ses proches soient sans ses nouvelle s. Innocent Banga Karaba, journaliste à la RTNC Bunia (Ituri), a été tué ce mercredi 12 juillet 2017 vers 4heures du matin. D’après les informations recueillies par ACTUALITE.CD, l’expérimenté...
M. Lacroix a par conséquent a appelé les acteurs nationaux et internationaux à se mobiliser pour remettre l'Accord sur les rails.
Hausse des violations des droits de l'homme et détérioration de la situation humanitaire
Evoquant la situation sécuritaire dans certaines régions de l'Est et de l'Ouest de la RDC, M. Lacroix a déploré la multiplication des affrontements entre groupes armés et forces de sécurité nationale.

Dans l'Est, une récente série d'attaques contre les Forces armées de la RDC (FARDC), dans la province du Nord Kivu, constituent selon lui un nouveau phénomène préoccupant, qui ajoute de la complexité dans une zone déjà minée par les violences. Parallèlement, des heurts entre milices ethniques du Nord Kivu se sont poursuivis, a-t-il signalé.

Par ailleurs, dans l'Ouest du pays, les violences dans les provinces du Kasaï et du Kasaï central ont atteint des niveaux très préoccupants, a déploré le Secrétaire général adjoint, précisant que la milice Kamuina Nsapu avait récemment pris pour cibles des dizaines de civils et attaqué des bureau d'enregistrements d'électeurs, ainsi que des écoles et des éléments des FARDC.

La violence interethnique dans cette région est également extrêmement préoccupante, a poursuivi M. Lacroix, ajoutant qu'il disposait de rapport faisant état d'exécutions sommaires et de viols de civils, y compris par des groupes appuyés par le Gouvernement ou par les forces armées nationales elles-mêmes.

« Cette situation est en partie responsable de la hausse préoccupante des violations des droits de l'homme », a par ailleurs déclaré M. Lacroix, ajoutant que la situation sécuritaire était également la principale cause de la détérioration de la situation humanitaire en RDC. Entre mai et juin 2017, a-t-il précisé, le nombre de personnes déplacées en RDC a en effet augmenté de 26 %, pour atteindre 1,3 million de personnes. 

« Des dizaines de fosses communes ont par ailleurs été signalées » à travers le pays, a-t-il déploré, appelant à lutter contre l'impunité pour ces crimes, notamment dans la province du Kasaï, l'une des plus touchées par les violences.

La MONUSCO poursuit ses efforts d'ajustements
Dans ce contexte, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo ( MONUSCO) travaille à répondre aux défis auxquels la RDC fait face, tout en poursuivant ses efforts d'ajustements. 

« J'ai pu le constater lors de ma visite dans le pays il y a quelques semaines », a-t-il précisé, visite durant laquelle il a rencontré le Président Kabila.
Le Secrétaire général adjoint a enfin appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale, y compris les organisations régionales, à redoubler d'efforts pour appuyer la transition de la RDC, en vue de la tenue « d'élections libre, équitables et ouvertes, en accord avec la Constitution du pays ».

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