Nouvelle attaque meurtrière des inciviques ADF-NALU contre une base dela Brigade des Nations-Unies, la fois passé au Nord-Kivu, constitue « la pire attaque contre les forces de maintien de la paix de l’ONU dans l’histoire récente de l’Organisation », avait dit Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU. Jeudi soir, des présumés ADF ont attaqué une base opérationnelle de la MONUSCO située à Semuliki, dans le territoire de Beni.

Les assaillants auraient visé une base de la Monusco, le jeudi à Semuliki dans la province du Nord-Kivu, selon cette même source. La base était tenue par un contingent tanzanien.

"Il y a beaucoup de pertes de part et d'autres".
Au sujet des attaques attribuées aux ADF à Beni, deux grandes versions contradictoiress’affrontent en RDC.

Selon des sources sécuritaires, le contrôle de l’axe Mbau-Kamango est stratégique pour les FARDC, car à partir de cette route se trouvent plusieurs sentiers qui mènent vers les bastions et campements des ADF.

Alors que le gouvernement et la MONUSCO se déclarent en guerre contre le terrorisme islamiste, de nombreuses voix au sein de la société civile, l’opposition, ainsi que différentes études réalisées, y voient plutôt l’oeuvre d’une sorte de coalition du mal qui a tout intérêt à ce que le chaos perdure à l’Est du pays.

« L’armée, nos politiques, l’Ouganda, le Rwanda, la MONUSCO… on ne sait plus qui fait quoi dans cette histoire des ADF », nous confie ainsi un imam du Nord-Kivu, réagissant aux arrestations de personnalités musulmanes locales, soupçonnées de recruter des jeunes pour rejoindre les rangs des ADF. 

Pour lui, comme pour les chercheurs auteurs de l’étude publiée hier, l’idée d’une présence de combattants djihadistes au Congo est une fausse piste promue par le gouvernement et suivie aveuglément par les services de renseignements défaillants de la MONUSCO. 

Les soldats de la Mission de Nations unies au Congo (Monusco) auraient été victimes des rebelles ougandais musulmans ADF (Forces démocratiques alliées), l'un des nombreux groupes armés actifs dans la région du Kivu (Est), d'après des sources militaires congolaises.

 Après le génocide perpétré au Rwanda en 1994 et la formation dans ce pays d’un nouveau Gouvernement, près de 1,2 million de Hutus rwandais, dont certains avaient pris part aux massacres, ont fui vers le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, deux provinces limitrophes situées à l’est de l’actuelle République démocratique du Congo (RDC) (ex-Zaïre) et peuplées par d’autres ethnies, notamment des Tutsis. 

En 1996, une insurrection dans cette région a conduit à des affrontements entre les forces dirigées par Laurent-Désiré Kabila et l’armée du Président zaïrois Mobutu Sese Seko. 

Les forces de Kabila, appuyées par le Rwanda et l’Ouganda, se sont emparées en 1997 de la capitale, Kinshasa, et ont rebaptisé le pays République démocratique du Congo. «La situation reste marquée par la poursuite des combats, il fallait absolument contrôler la route Mbau-Kamango et c’est le travail qui se fait. 

Les ADF sont accusés ces derniers mois des massacres des civils à répétition dans le territoire de Beni. Depuis le mois d’octobre dernier, indiquent des sources de la société civile, environ 250 personnes ont été tuées à Beni.

Les multiples facettes d’un groupe rebelle : Les Allied Democratic Forces en République Démocratique du Congo ».

C’est le nom de la recherche menée par Kristof Titeca et Daniel Fahey, rendue publique ce vendredi 30 septembre, qui met sérieusement à mal la version officielle sur la situation dans le territoire de Beni, selon laquelle des activistes djihadistes seraient les auteurs des tueries de masses perpétrées contre la population.

Difficile de comprendre une seri d'une nouvelle attaque meurtrière des rebelles ougandais du groupe ADF, contre une position des casques dela nationalité tanzanienne le jeudi dernier 07 décembre 2017 dans la partie Est du térritoire de Beni, situé au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo.

Après quatre heures des combats entre les deux contés, même pendant la nuit, concernant le bilan, on parle de 72 rebelles ADF tués lors de l’attaque contre les casques bleus à Beni selon les FARDC. 

L’armée Congolaise (FARDC) affirme avoir tué 72 rebelles ougandais de l’ADF lors de l’attaque d’une base des casques bleus de la Monusco jeudi 7 décembre 2017 à Semuliki dans le territoire de Beni (Nord-Kivu).

Dans un communiqué ce vendredi, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sidikou, a indiqué que l’attaque a fait 14 morts et 53 blessés du côté des casques bleus et 5 morts dans les rangs de l’armée congolaise. 

Contrairement au bilan de la Monusco de cinq militaires congolais tués lors de l’attaque, le Porte-parole de l’Opération Sokola 1 Nord, le Capitaine Mak Hazukay, parle d’un mort dans le rang de l’armée. 

« C’est la position de la Monusco qui a été attaquée, nous sommes venus en renfort (…) 72 éléments ADF ont été tués et 1 militaire trouvé la mort pendant l’attaque » , a dit à ACTUALITE.CD, le Capitaine Mak Hazukay, Porte- parole de l’Opération Sokola 1 Nord à Beni.
Des sources du commandement de l’opération « Sokola1 » qui ont livré cette information à Radio Okapi indiquent que l’objectif est de neutraliser complètement ces rebelles accusés de massacres de plusieurs civils dans ce territoire du Nord-Kivu.

L’administrateur du territoire de Beni, Amisi Kalonda, demande à la population de ce territoire de ne pas fréquenter, jusqu’à nouvel ordre, l’axe routier Mbau-Kamango, en chefferie de Watalinga.

 Il justifie cette décision par la reprise, depuis mardi 17 octobre, sur cette route, des combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les présumés ADF. 

Les troupes de la brigade d’intervention de la Monusco sont engagées aux côtés de l’armée congolaise. Selon d’autres sources militaires, ces opérations conjointes consistent au nettoyage des localités et villages où se trouvent encore les ADF.

« Entre octobre et décembre 2014, une série de massacres tuant plus de 250 personnes a eu lieu dans le territoire de Beni, au nord-est de la RDC près de la frontière avec l’Ouganda, rappellent ainsi Kristof Titeca et Daniel Fahey.

Le gouvernement congolais et la MONUSCO ont rapidement identifié un groupe rebelle ougandais, appelé les Allied Democratic Forces (ADF), comme seul coupable, en dépit de solides éléments indiquant l’implication d’autres acteurs, y compris de soldats congolais ».

Dans cette étude, les chercheurs entendent« démontrer comment et pourquoi les différents acteurs » ont instrumentalisé la question des ADF, et ce que les différentes accusations émises contre ce groupe « nous disent sur les motivations politiques et économiques de chaque acteur ».

« Les ADF: Un bref historique. »

« En 1986, le National Resistance Movement (NRM), dirigé par Yoweri Museveni, prend le pouvoir en Ouganda après une guerre civile de cinq années. 

Parmi les défis auxquels doit faire face Museveni, comment gérer les profondes discordes au sein d’une communauté musulmane hautement divisée et politisée depuis la fin des années 1980.

 Les divisions au sein de la communauté ont été exacerbées par l’émergence du mouvement Tabligh, au sein duquel des religieux ougandais formés en Arabie Saoudite prônaient un islam plus strict, en opposition à la compréhension traditionnelle de l’islam de certains imams ougandais.

 Les efforts de Museveni pour contrôler la tête de la communauté musulmane ont conduit à une violente confrontation en 1991 à l’issue de laquelle 400 élément du Tabligh ont été arrêtés, parmi lesquels un leader nommé Jamil Mukulu. À leur libération en 1993, Mukulu et d’autres Tabligh fondèrent la Salaf Foundation (SF), mouvement doté d’une branche armée, l’Uganda Muslim Freedom Fighters (UMFF). 

L’UMFF aurait ensuite noué des liens avec le gouvernement soudanais. En 1995, l’armée ougandaise envahit les camps d’entraînements de l’UMFF, tuant de nombreux combattants, alors que les survivants, dont Jamil Mukulu, prirent la fuite vers la RDC (qu’on appelait alors le Zaïre). 

Avec l’accord et le soutien de Mobutu, ce qui restait de l’UMFF se reforma et constitua les Allied Democratic Forces (ADF) à Bunia, ils nouèrent une alliance en juin 1995 avec la National Army for the Liberation of Uganda (NALU). » 

« Les leaders des ADF ont constamment rappelé leur objectif, qui était de renverser le gouvernement ougandais pour instaurer un Etat islamique. Mais au cours de la dernière décennie, au moins, leurs actions n’ont pas démontré un engagement clair pour un tel objectif, le discours ayant été maintenu pour garder une cohésion au sein des membres du groupe. 

Au début des années 2000, les ADF ont établi une société bien organisée dans les forêts au nord-est de la ville de Beni, soutenus par des réseaux internationaux et des connexions locales nouées des décennies.

« NALU est né en 1986, constitué d’anciens mouvements politiques et de populations marginalisées de l’Ouest de l’Ouganda, qui unirent leurs efforts contre le nouveau gouvernement ougandais dirigé par Yoweri Museveni.

 Pour échapper à la traque de Museveni, NALU opéra en grande partie de l’autre côté de la frontière, au Zaïre, dans les territoires de Beni et de Lubero, où leurs membres partageaient des liens ethniques ainsi que des relations politiques et économiques de longue date avec la communauté Nande du Zaïre. 

Les ADF/NALU ont mené leur première attaque conjointe en novembre 1996 contre le poste-frontière de Mpondwe, en Ouganda, durant la première guerre du Congo. »

« Premièrement, l’armée ougandaise a envahi la RDC en 1998, elle y est restée comme force d’occupation durant près de cinq ans, mais à échoué à défaire les ADF pendant cette période. 

Deuxièmement, entre 2005 et 2016, l’armée congolaise a mené plusieurs opérations contre les ADF mais a systématiquement échoué à les battre. 

Troisièmement, les Casques Bleus de l’ONU ont apporté un soutien direct et/ou indirect à l’armée congolaise à chaque opération, mais ils étaient généralement plus préoccupés par d’autres groupes armés de l’Est de la RDC à cette période que par les ADF. »

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