Massacres en ville et térritoire de Beni dans l'est de la RDC ! Et qui sont les vrais hauteurs

Selon les Archives de Rodriguez Katsuva notre source : Les vrais auteurs de massacres à Beni sont attribués aux différents groupes armés qui déstabilisent souvent Beni-Ville et térritoire en proie des carnages dépuis octobre 2014 à nos jours.

Dans la région de Beni au Nord-Kivu, ce sont bien plus de 800 personnes, des civils inoffensifs, qui ont perdu la vie du fait de tueurs à la machettes qui, jusque-là, s’attaquaient aux villages alentour de la ville de Beni, difficiles à protéger par les troupes des Fardc et de la Monusco, pourtant nombreuses dans la région.

Selon la mission des Nations-Unies en RD Congo et les Fardc, les tueurs de Beni ne sont autres que des résidus des rebelles ougandais de l’ADF, plus ou moins défaits après plusieurs opérations d’éradication menées depuis 2014.

Réduits à leur plus simple expression, qui n’en demeure pas moins meurtrière hélas, ces ADF n’ont plus d’autres ressources qu’une tactique de guérilla : s’attaquer, le plus souvent de nuit, aux populations civiles qu’elles tuent à l’arme blanche avant de prendre le large.

L’enfer dure depuis près de deux ans maintenant, donc. Et ne semble pas prêt à se muer en purgatoire.

Probablement parce que les crimes de Beni profitent aussi bien à leurs auteurs qui s’adjugent des pans juteux de carrés miniers aurifères situés dans les zones qui se vident de leurs habitants qu’à quelques complices locaux.

Qu’il faut identifier.

Les massacres continuent à Beni

Les jours passent et se rassemblent à Beni. Depuis plus de six mois, ce territoire du Grand Nord, dans l’est de la RDC, est le théâtre de fréquents massacres attribués aux rebelles ougandais islamistes de l’Armée de résistance du seigneur (LRA). Et mercredi 15 avril, une nouvelle tuerie a été perpétrée.

En ville et térritoire de Beni, selon la population, ce sont six différents groupes qui organisent les massacres, mais il n’y aurait « aucun djihadiste ». Tel est le constat du journaliste et blogueur Rodriguez Katsuva. Il raconte.

Apres avoir lu l’article du chercheur Thierry Vircoulon dans le journal Le Monde, mais aussi après avoir interrogé Daniel Ruiz, chef de la Monusco du Nord-Kivu sur l’accalmie apparente à Beni, j’ai tenu à faire parler enfin les populations de Beni.

Le chercheur Thierry Vircoulon déclare que ce n’est pas une menace djihadiste, Daniel Ruiz soutient que c’est une affaire mafieuse.
Pour moi, les deux ont raison.

Je m’en vais les compléter ici en donnant ce que la population sait de ces massacres de Beni.

Selon les habitants de cette ville, il y a six groupes de tueurs impliqués dans les massacres à répétition.

Parmi eux, des militaires ougandais de l’UPDF, des Hutu rwandais ou encore des hommes d’un colonel « congolais » dissident Richard Bisambaza. Peut-être, nul n’avait encore entendu cette vérité.

En mai 2016, une équipe de douze députés du Nord-Kivu s’est rendue à Beni.

Pendant trois jours, ils ont rencontré différentes couches de la population dans la salle « Papa Nico » au centre commercial de Oicha.

Des chefs coutumiers, des cultivateurs, des témoins, des rescapés des massacres, des membres de la société civile…

Tous ont été entendus par ces députés provinciaux.

Objectif : parvenir à identifier les vrais tueurs des populations de Beni, afin d’envisager des pistes de solution.

Après moult hésitations, les populations ont fini par cracher des vérités aux députés, espérant  que ces élus trouveraient  une solution définitive.

Dans une émission de deux heures sur Kivu 1, j’avais moi-même reçu le député Simon Kazungu toujours en ce mois de mai 2016.

Il revenait justement de cette mission parlementaire à Beni. Puis-je vous avouer que toute l’émission était remplie de révélations !

« Les habitants se méfiaient de nous au début, raconte alors le député.

Ils ne voulaient rien nous dire, car selon eux, il n’y avait aucune réaction du gouvernement chaque fois qu’ils lui livraient des informations sur les auteurs de massacres.

Mais lorsque nous avons rassuré les habitants, les langues se sont déliées. Ce qu’ils nous ont dit nous laisse tous sans voix » se souvient l’élu Simon Kazungu.

Et d’ajouter : « Des témoins directs et des rescapés ont pointé du doigt six groupes d’individus qui sont responsables communs de ces tueries. Ce n’est pas l’œuvre d’une seule bande. »

Les six groupes armés, les vrais tueurs de Beni
Selon le député Simon Kazungu, les six groupes armés ci-après sont ceux qui sèment la mort et la désolation à Beni :
D’abord, il y a des résidus ADF, notamment  ceux qui avaient échappé à l’offensive des FARDC lancée par feu le général Bauma Ambamba.

Ce reste des ADF essaie de se venger, mais c’est un petit nombre de personnes.

C’est devenu un groupe sans force de nuisance.

Les résidus ADF seuls ne peuvent pas tuer autant de personnes à eux seuls.

Des personnes qui s’expriment en kinyarwanda.

Des Hutu (mêlés aux FDLR) qui quittent le sud du Nord-Kivu pour la province voisine de l’Ituri, sous prétexte d’aller chercher des terres cultivables.

Certains parmi eux ont été surpris avec des armes et des machettes.

Et leur mode opératoire rappelle celui utilisé pendant le génocide rwandais de 1994.

« Ces Hutu seraient à la solde du Rwanda, Kigali gagnerait beaucoup si les enquêtes finissaient par inculper ces rebelles FDLR.

Ce serait un moyen de plus pour Paul Kagame de refuser tout dialogue inter-rwandais réclamé par les FDLR avant leur retour au Rwanda », affirme Simon Kazungu.

Beaucoup de rescapés se souviennent des phrases en kinyarwanda que leurs bourreaux s’échangeaient.

Les soldats ougandais de l’UPDF (Uganda People’s Defence Force).

Des hommes de Richard Bisambaza, le colonel tutsi qui avait fait défection dans les rangs des FARDC en 2012 avec plusieurs hommes sous ses ordres dans les forêts de Beni.


Massacres des civiles à Beni : L’armée appelle la population à l’apaisement « pour ne pas faciliter l’infiltration de l’ennemi »

Face à à cette situation, le Capitaine MAK HAZUKAY, porte-parole des opérations SOKOLA1 Nord a assuré que, toutes les batteries sont mises en marche  afin de venir à bout de la nébuleuse ADF.

MAK HAZUKAY indique que les forces armées de la RDC, dans la trousse des égorgeurs ce mercredi 28 mars 2018 ont appréhendé un groupe d'assaillants à hauteur de NYALEKE RIZERIE à plus ou moins 12 kilomètres à l'Est de Beni sur la route BENI-KASINDI.

« Nous comprenons leur émotion, mais sinon la situation ne permet pas de faire des pareilles choses parce que cette agitation risque d’aider les ennemis à aller commettre encore autre chose.

Heureusement, nous sommes prudents, mais en tout cas, il faut choisir le bon moment, c’est-à-dire qu’il faut avoir un peu de réserve.

Au moment où les gens sont en train d’agiter la ville, nous devrions être tous concentrés sur la situation », a-t-il pensé.

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