Après 4 ans des combats contre les ADF en térritoire de Beni dans l'est de la Rdc, que ce qu'ont doit faire encore

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Bulletin Spécial d'Analyse et de recherche  du CEPADHO du 26 juin 2018/ publié le 06 juillet 2018 :

L'ESPACE MAYANGOSE : CE VENTRE MOU DES ADF

Depuis le dernier trimestre de l'an 2017, les ADF ont consolidé de nouvelles positions dans la partie comprise entre PK25-PK40/route Mbau-Kamango et NYALEKE-MAKISABO/axe routier Beni-Kasindi. Cet espace appelée à BENI comme l'espace MAYANGOSE est située dans la vallée de la rivière SEMULIKI, en plein parc de VIRUNGA.

En effet, avec la reconquête de leurs principaux bastions (notamment du Quartier Général de MADINA, des Camps TOPOKE 1 et 2, des Camps SANGOTE, KBG et KABILA,...), les ADF ont réussi à imposer la terreur sur les routes MBAU-KAMANGO, BENI-KASINDI et BENI-ERINGETI. Ils ont nourri l'idée de rétablir la liaison fluide entre leurs principales bases situées aux deux extrêmes, à savoir la base de MWALIKA (au sud) et celle de MADINA (au nord) et de tenir de manière permanente le contrôle. C'est pourquoi depuis octobre 2017, les ADF n'ont jamais lâché le contrôle de l'axe PK25-PK40 (route Mbau-Kamango) qui ouvre la voie à la contrée de MAYANGOSE, voire l'axe NYALEKE/Rizières et MAKISABO (route Beni-Kasindi) qui ouvre la voie à MWALIKA.

Pour couper de toute circulation la route MBAU-KAMANGO, les ADF y ont opéré des carnages, des embuscades, des kidnappings et autres actes de terreur:  le 07 octobre 2017, les ADF ont massacré 26 civils et incendié une dizaine des moto au PK40; le 18 octobre ils ont tendu une embuscade contre le Général MBANGU MARCEL (Commandant des Ops.Sukola1) au PK16; un mois après, soit le 07 novembre, les ADF ont attaqué au Pont Semuliki (PK38) le Camp des casques bleus Tanzaniens de la FIB/MONUSCO, tuant 14 d'entre eux et blessant une Cinquantaine. 

Pour les ADF, la liaison entre les deux bases MWALIKA (le grenier pour faire vivre le mouvement ADF) et MADINA (base de formation militaire/doctrinale) était rendu difficile suite:
-Au contrôle de l'axe routier MBAU-KAMANGO par les FARDC et les Contingents Tanzaniens de la Brigade d'intervention de la MONUSCO;
-Au déploiement des FARDC dans la contrée de NYALEKE/MAYANGOS (l'un des éléments ayant motivé la furie des alliés politiques des ADF contre le Général MUNDOS). 

De nouveaux Bastions ADF :
Les recherches du CEPADHO ont permis à identifier 4 bastions dans l'espace MAYANGOSE. Il s'agit de :

1) Le Camp de LAHE/MABAMBILA: situé entre MALOLU 46 et KADOU/VEMBA. Il s'agit d'une base importante où fonctionne les écoles de formation ou d'endoctrinement des combattants, des jeunes recrues et des enfants. C'est le lieu qui aurait remplacé le QG de MADINA détruit par les FARDC avant d'être reconquis.

C'est d'ici que viennent les ADF qui tiennent le contrôle de l'axe PK25 à PK40 sur la route MBAU-KAMANGO.

L'accès à ce Camp pour toute opération passe par MALOLU 46 et/ou KADOU/VEMBA.

On ne peut jamais prétendre contrôler la route Mbau-Kamango sans avoir détruit préalablement le Camp ADF précité;
2) Le Camp VEMBA 1, dit KINYAMUSEGHE : est situé entre MASULUKWEDE et VEMBA2.

Ce camp offre une particularité du fait qu'il sert d'abri ou de lieu d'évacuation pour les dépendants ADF (essentiellement les Femmes et les Enfants) toutes les fois que les FARDC envisagent d'intenses opérations d'artillerie.

Le relief et la végétation offrent des conditions favorables pour servir de cachette (vallée profondes, trous et roches bien couverts d'une forêt touffue).

C'est ici ou les ADF avaient tenté en son temps d'abattre l'hélicoptère de la Monusco en patrouille de reconnaissance. 

3) Le Camp KIDIDIWE: situé à la confluence des rivières NYALEKE et KIDIWE, au pied de la colline KIDIDIWE.

Cette position fait ouverture sur le village HALUNGUPA et MAKISABO, en Secteur de RWENZORI (d'où les ADF se ravitaille également) l'autre rive de la rivière Semuliki et permet la liaison à l'une des positions de ravitaillement des ADF, celui de KAVUGHA-VUGHA (à confluence des rivières LUME et SEMULIKI), près de 25km de la Cité de BULONGO.

Le bastion de KAVUGHA-VUGHA a toujours servi de connexion avec l'OUGANDA en passant par KASINDI-Port.

Avant la conquête de MWALIKA, les renforts en armes et munitions en provenance de l'etranger en direction des ADF passait par KAVUGHA-VUGHA pour atteindre MWALIKA ou pour atteindre MADINA (en passant par HALUNGUPA).

Ainsi, sans occuper KAVUGHA-VUGHA, la conquête de MWALIKA n'est jamais effective; 
4) Le Camp de MANGOLIKENE: est situé entre KALAU et MWALIKA, en Secteur de RWENZORI.

Il s'est consolidé après la conquête de MWALIKA. Ce camp bénéficie du ravitaillement depuis KAVUGHA-VUGHA comme celui de KIDIDIWE.

Le CEPADHO ne doute pas que les positions sus-mentionnées soient autrement dénommés par les ADF pour les cacher du grand public. Voilà qui endeuille la ville de BENI et le nord du Territoire de BENI.

De la nécessité d'évaluer les Opérations Sukola 1: 

En tant qu'organisation de la Société Civile qui suit de près les Opérations de traque contre les ADF depuis KEBA1 à SOKALA1, en passant par RWENZORI, le CEPADHO réitère son voeu de voir être évaluées les opérations en cours pour trois raisons:

1) Ces opérations ont trop duré, si bien que l'engagement de la population à les accompagner baisse d'intensité, l'ennemi donne l'impression d'être invincible et les gens perdent espoir;

2) Dans leur configuration actuelle, les FARDC et la Brigade d'intervention de la MONUSCO sont loin de relever les défis face à l'ADF;

3) La dimension régionale du problème, le caractère transfrontalier de l'ADF,  obligeant une synergie des États de la région des Grands-Lacs.

En effet, le CEPADHO en recommandant cette évaluation au Commandant Suprême voudrait que soient tirées les leçons des succès et des ratés/échecs déjà enregistrés en perspective d'une planification nouvelle qui tient compte de la réalité sur terrain.

Les expériences des uns et des autres doivent être mutualisées (actuel et ancien Commandement des Opérations Sukola1, ancien Commandement des Opérations RWENZORI et KEBA1 contre les ADF, Officiers ayant réalisé le procès contre les ADF, Etat-major général des FARDC, actuel, Ministère de la Défense, Experts de la Société Civile ayant une certaine maîtrise de la question ADF, etc.) pour une approche globale des Opérations à mener contre les ADF.

Il devra être aussi question de définir la nature de l'intervention éventuelle des États de la Région (une opération conjointe coordonnée par les FARDC mais impliquant les Armées de la Région d'où les ADF recrutent, une mise en place des unités anti-terroristes, un système des renseignements transfrontaliers, des mécanismes conjoints de lutte contre le circuit financier et de ravitaillement des ADF au niveau de la région, un centre d'observatoire contre le terrorisme, etc.).

Le CEPADHO est persuadé que l'heure est déjà venue pour que cette évaluation soit faite urgemment.

Cela pour la pacification immédiate, la sécurisation effective de la région et pour la réussite des opérations contre les ADF et leurs alliés.

Pour le CEPADHO,

Maître OMAR KAVOTA, Coordonnateur-Directeur Exécutif.


L'information c'est aussi de l'autre conté du térritoire de Beni, ce dernier temps des accrochages ont opposé les armées congolaise (FARDC) et ougandaise (UPDF) jeudi 5 juillet 2018 sur le Lac Edouard au niveau de la localité de Kyavinyonge, en territoire de Beni (Nord-Kivu). Au moins deux militaires congolais et un civil ont été blessés.

D’après le récit des FARDC, ces accrochages se sont déroulés alors qu’une délégation constituée de la force navale congolaise et des pêcheurs se rendait du côté ougandais pour négocier la libération des pêcheurs congolais arrêtés par la marine ougandaises sur le Lac Edouard.

“Il s’agissait d’une délégation congolaise composée du comité des pêcheurs, les agents de l’agriculture pêche et élevage appuyés par les forces navales qui sont allés mener des enquêtes sur les arrestations enregistrées le 4 juillet. Aussitôt sur le lieu, quelques pêcheurs nous ont alertés pour dire qu’il y a une patrouille ougandaise qui venait de traverser et a foncé de plus dans les eaux congolaises. La délégation a alors décidé d’attendre les ougandais sur place pour discuter de la question. 20 minutes plus tard avant de s’approcher de nous, les ougandais ont commencé à tirer sur l’engin de la délégation congolaise. C’est ainsi que les éléments de la force navale ont riposté et Dieu merci nous nous sommes échappés de cette façon-là avant de déplorer deux blessés dont un militaire et un civil membre du comité des pêcheurs”, a dit à ACTUALITE.CD, le Major Tsongo Jean, commandant de la force navale des FARDC à Kyavinyonge.

La société civile de Kyavinyonge affirme que les ougandais ont intercepté quelques matériels des pêcheurs congolais le mercredi dernier sur le Lac Edouard.

“Les ougandais ont poursuivi nos pêcheurs sur la partie congolaise et arrêté 7 de leurs pirogues, le mercredi ils sont encore revenus pour arrêter 18 pirogues. Alors la journée de ce jeudi nos forces navales sont partis vérifier ce qui se passait réellement sur terrain et ont trouvé les pirogues des pêcheurs congolais arrêtées par l’armée ougandaise”, a expliqué Samy Muloko, président de la société civile de Kyavinyonge.

Une vingtaine de pêcheurs congolais sur les 57 arrêtés dans la nuit du 25 au 26 juin dernier sur le lac Édouard par la marine ougandaise, ont été libérés le weekend dernier après paiement d’amendes dont les chiffres n’ont pas été révélés, avait dit Josué Mukura, président du comité des pêcheurs de la pêcherie de Vitshumbi.

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