L' Instabilité dela situation sécuritaire en Beni-Ville et térritoire de Beni risque de ralentir le processus dela riposte contre maladie à virus Ebola dans cette partie de la Rép Dém du Congo

Nord-Kivu: L’attaque des ADF a impacté négativement les activités de la riposte contre Ebola dans la région de Beni en République Démocratique du Congo en proie des massacres à répétition.


Selon le rapport présenté tard ce dimanche 21 octobre 2018 par la cellule de communication du ministère national de la santé, les activités de vaccination et de sensibilisation ont été négativement impactées par les récentes attaques ADF comme les activités de surveillance communautaire qui ont fonctionné au ralenti au courant de la journée.

Les équipes de prise en charge ont travaillé au centre de traitement d’Ebola (CTE) et 5 enterrements dignes et sécurisés ont pu être réalisés dans l’après-midi.

Ce rapport ajoute que la majorité des agents de la riposte ont dû passer leur journée dans leurs hôtels respectifs. Les premières équipes qui étaient sorties avant 8 heures du matin se sont réfugiées à l’hôpital général de référence de BENI en attendant la fin des hostilités et des manifestations.

À titre de rappel, plusieurs centaines d’habitants étaient descendus dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol face aux attaques répétées des présumés rebelles ADF, dimanche 21 octobre 2018. Cette marche de colère a paralysé la circulation et plusieurs autres activités.

Au cours de cette manifestation dispersée par la police et l’armée, les protestataires avaient saccagé des bureaux administratifs, dont celui de l’hôtel de ville, des postes et télécommunications et de l’ordre des médecins. L’hôpital général de référence de BENI où est localisé le CTE n’a pas été touché.

À ce jour, 237 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 202 confirmés et 35 probables. Sur les 202 confirmés, 118 sont décédés et 63 sont guéris. Les autres sont hospitalisés dans les autres centres de traitement d’Ebola installés, 33 cas suspects en cours d’investigation, 2 nouveaux cas confirmés à BENI; 1 nouveau décès de cas confirmés à BENI ; 2 nouvelles personnes guéries à BENI et 5.518 contacts à suivre ce jour.

Depuis le début de la vaccination le 08 août 2018, 20.789 personnes ont été vaccinées, dont 9.823 à BENI, 4.391 à Mabalako, 1.663 à Butembo, 690 à Masereka, 434 à Bunia, 355 à Tchomia, 240 à Komanda,160 à Musienene,121 à Oicha, 105 à Kalunguta et 50 à Mutwanga.

L’Armée se montre prudente et a promis de renforcer son dispositif dans la zone. Des troupes de la brigade d’intervention de la MONUSCO, la mission de l’ONU, qui étaient en soutien à l’Armée lors de la riposte, continuent les patrouilles comme d’habitude.  Du côté justement de l’ONU, on se dit davantage préoccupé étant donné que parmi les victimes il y a quatre femmes et un enfant.

Dans la ville, la situation est toujours tendue.

La majorité de ceux des habitants de la Commune de Rwenzori qui se sont réfugiés au centre de Beni n’ont pas encore regagné leurs domiciles craignant d’autres incursions des présumés combattants ADF.

Un calme précaire était observé dans l’après-midi du dimanche après les manifestations particulièrement violentes. Le bâtiment de la mairie ainsi que le bureau local de la Poste ont été caillassés. La police et l’armée ont tiré pour disperser les manifestants. Plusieurs jeunes présumés auteurs de ces actes de casse ont été interpellés.

Dès le lendemain de la déclaration de l’épidémie mortelle à virus Ebola au Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, le premier août dernier, la Mission des Nations Unies dans le pays s’est activée pour appuyer la riposte du gouvernement congolais.

« Avec une riposte contre Ebola, il est très important d’avoir une réponse rapide et cela exige aussi une logistique rapide et notre ‘avantage comparatif’, ici en RDC, c’est notre dispositif logistique.  Nous avons beaucoup d’avions, d’hélicoptères, et d’autres moyens très robustes », a expliqué le Représentant adjoint de l’ONU dans le pays, David Gressly, lors d’un entretien avec ONU Info.

« Le 2 août, le Ministre de la santé congolais et moi-même avons voyager ensemble au centre de l’épidémie, transportant des laboratoires et des équipes d’épidémiologistes qui sont restés à Mangina, qui était l’épicentre de cette épidémie », a précisé le numéro deux de la MONUSCO, la Mission des Nations Unies dans le pays.

Selon lui des centaines de personnes et d’équipements ont été transportés dans la zone.

« Nous avons également envoyé une quarantaine de voitures adaptées aux conditions de la région, y compris aux conditions sécuritaires qui posent un problème majeur », a ajouté M. Gressly.

La MONUSCO a également établi un centre opérationnel d’urgence à Beni même pour faciliter la riposte, ainsi que des camps pour mener à bien les efforts de vaccination et de traitement des cas suspects.

Face à l’insécurité dans la région, où opèrent des groupes armés tels que les ADF, les militaires et les policiers de la Mission onusienne se retrouvent à escorter le personnel de la riposte, à sécuriser des zones ou à transporter le personnel par hélicoptère pour lui permettre d’accéder à certaines zones affectées.

Les policiers ont également aidé à surveiller les mouvements de population et retrouver les contacts des personnes touchées par le virus.

Radio Okapi et l'UNICEF sont des partenaires clefs pour sensibiliser la population aux objectifs et traitements de la riposte et pour créer la confiance auprès de la population.

La Mission a également sensibilisé son propre personnel quant aux risques de propagation du virus afin d’éviter qu’il ne soit infecté.

Selon M. Gressly, les efforts déployés par la MONUSCO pour faciliter la riposte à Ebola ont globalement été bien reçus par les Congolais, tant du côté du gouvernement qui mène la riposte, que de la population civile, malgré les quelques poches de résistance de cette dernière à Beni.

Selon le dernier rapport de situation épidémiologique de la maladie à virus Ebola, datant du 13 octobre 2018, au total, 211 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 176 confirmés et 35 probables. Sur les 176 confirmés, 100 sont décédées et 55 sont guéries.

Commentaires