La commune rurale de Oicha, chef-lieu du territoire de Beni dans la Province du Nord-Kivu a encore connu une incursion des présumés rebelles des Forces démocratiques alliées-ADF, la soirée de mercredi 24 octobre 2018.

Les sources locales affirment que cet assaut des assaillants armés a ciblé les cellules Maendeleo et Mabapula, dans le quartier Bakaiko où plusieurs dégâts humains et matériels ont été constatés.

« Nous avons entendu des coups de balles aux environs de 18heures locales, la plupart de la population était encore au marché central et la circulation était encore vive. La population a été en débandade totale, car les assaillants tiraient dans tous le sens », a témoigné à Journal des Nations, un membre de la Société civile d'Oicha.

Martial Papy Mukeba
@MartialMukeba

#RDC :#BENI :10 maisons et 3 véhicules incendiés,3 civils blessés par balle c'est le bilan provisoire donné par la Société civile sur l'incursion des présumés #ADF mercredi soir à #OICHA chef lieu du territoire de #BENI.Les recherches se poursuivent sur place pour bilan definitif.

Ainsi, le bilan de l’incursion dans cette partie du Nord-Kivu fait état “ de deux personnes tuées par balles, deux autres blessées, des portées disparues, plus de 7 maisons et 3 véhicules incendiés, ainsi que plusieurs biens de la population entre autres des chèvres, poules, farines de manioc emportés par les assaillants.

Est-ce qu’une incursion surprise pour l’armée congolaise ?

D’après la société civile de Oicha, cette énième attaque rebelle a été enregistrée suite à l’inertie de certains services sécuritaires, qui étaient sous alerte d’une probable incursion des assaillants dans ce chef-lieu du territoire de Beni.

« La présence des ADF n’est pas une surprise pour le service de renseignement militaire ni aux autorités militaires parce qu’ils avaient l’information depuis plus d’une semaine, que l’ennemi était dans le parage et qu’il menaçait d’attaquer Oicha. Oui, des dispositifs militaires ont été installés dans la zone mais les assaillants les ont contournés et retournés sans incident après l’attaque. Cette façon de faire des ADF laisse croire qu’ils ont des collaborateurs dans l’armée congolaise », a déclaré notre source, s’exprimant sous anonymat.

Par la même, notre interlocuteur a formulé le vœu de voir être remplacées certaines autorités militaires qui ont beaucoup œuvré dans la zone de Beni, surtout celles du service de renseignement militaire et civil. «Ces agents sont déjà infiltrés, ils collaborent avec l’ennemi, que le gouvernement congolais fasse de tout son mieux pour mettre un terme à ce fléau », a-t-il souhaité.

À  noter que ces présumés rebelles des forces démocratiques alliées-ADF ont été repoussés par les forces gouvernementales, lors des échanges des tirs qui ont duré plusieurs heures.Pendant ce temps, la societé civile annonce le déplacement massif de la population de la contrée vers les milieux censés être sécurisés. Celle-ci vit dans des conditions très précaires vu que la commune rurale de Oicha restait le seul milieu d’accueil des déplacés de guerre issus de cette zone, communément appelée « triangle de la mort».


‘’Les massacres de Beni ne sont que les conséquences dramatiques de l’hospitalité de la République démocratique du Congo depuis 1994, période durant laquelle l’ex Zaïre accepta l’entrée de réfugiés Rwandais et Ougandais sur son territoire. D’où l’obligation pour la Communauté internationale d’être devant ses responsabilité pour trouver une solution à ces massacres qui sont à la base de la mort de plusieurs paisibles congolais ’’, a laissé entendre Stephen Bwansa, Secrétaire provincial du PPRD/Chine au cours d’une émission ‘’debriefing’’ présentée sur B-one télévision.

C’est dire que la RDC est et reste constant dans ses engagements régionaux et internationaux. Cet acteur patenté du Parti cher à Joseph Kabila, a souligné que ce problème est premièrement d’ordre international. Car, les Nations Unies ne doivent pas attendre que le Gouvernement Congolais agisse de manière draconienne en refoulant tous les refoulés de 1994 pour le condamner. Pour protéger le processus électoral en cours, le Chef de l’État et son Gouvernement préparent déjà des stratégies pour mettre fin à cette terreur.

Pour Bwansa, si tous les massacres de l’Est ont une connotation économique à savoir le pillage des minerais, la RDC ne laissera pas cette situation perdurer. Il sied de souligner que le Président Joseph Kabila, qui est l’artisan de la paix, avait soulevé cette question aux Nations Unies pour trouver les voies et moyens pouvant mettre fin à ces tueries à répétition dans cette contrée de la République démocratique du Congo. Chose qui demeure chimérique nonobstant la présence des casques bleus. Par contre, Steph Bwansa est  pour une nécessaire conférence régionale sur la paix à l’Est pourvu que les voisins de la RDC comprennent le souci des congolais.

Affaire machine à voter

S’agissant du refus de la machine à voter par une poignée d’Opposants, Steph Bwansa dénonce, plutôt, le refus de ces opposants à aller aux élections. Car, indique-t-il, ces Opposants ne justifient pas techniquement le péché de cet outil informatique. Implicitement, Bwansa martèle que l’Opposition plante déjà le décor du boycott des résultats des urnes. ‘’Du moins, J’ai toujours cru à la tenue des élections. Le PPRD croit aux élections et le FCC à travers le directeur du cabinet du Chef de l’Etat, milite bec et ongles pour conquérir le pouvoir. Que l’Opposition mette fin à ce cercle vicieux. Elle doit songer plutôt à aller aux élections que des échappatoires’’, a-t-il précisé.

Revenant sur l’élection de Louise Mushikiwabo à la Francophonie, Stephen Bwansa reste un simple observateur du mandat de cette Rwandaise propulsée par la France et certains pays africains. A son avis, la RDC ne pouvait pas faire autrement et comme il fait également partie des membres de la CIRGL, ce vote a respecté le principe interne. La position de la RDC ne pouvait rien changer à la donne.

Prix Nobel de la paix de Mukwege

Pour le secrétaire provincial du PPRD, le Prix Nobel de la paix du Dr. Denis Mukwege, aura, d’une manière et d’une autre, de sens que si et seulement si, la paix revient à l’Est de la République démocratique du Congo et que la justice soit faite pour les violeurs de toutes les femmes.

Expulsions des Congolais de l’ Angola

‘’Les expulsions, il y en aura toujours. Parce que ce que l’homme sème en son cœur, il l’exécutera toujours. Ce qui se fait aujourd’hui a été préparé et ce qui se fait maintenant entre dans la phase d’exécution. Si nous voulons donner une réponse durable, nous devons également étudier minutieusement tous les contours pour ne pas fragiliser ce qui se met en place maintenant, principalement notre processus électoral’’, a conclu Stephen Bwansa tout en appelant le peuple congolais à s’approprier le processus électoral en cours.


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