Les miliciens maï-maï sont visible de nouveau à kalunguta selon une source des habitants de cette localité du térritoire de Beni au Nord-Kivu en Rép Dém du Congo

Insécurité à Béni : des miliciens Mai-mai font la loi à Kalunguta
17 octobre 2018

Un déplacement massif de la population a été observé mardi 16 octobre à Kalunguta, chef-lieu du groupement Buliki, localité située sur l’axe Beni-Butembo.

À la base, la présence des miliciens Mai-mai venus de l’Est de cette localité.

Ces derniers se sont livrés à des actes inciviques, dont le bouclage systématique des maisons et des hôtels, recherchant des personnes qui les accusent auprès des autorités militaires.

Une situation qui a conduit les habitants à l’exode, certains empruntant la direction de Butembo, d’autres de Beni ville, s’exposant à l’épidémie de la maladie à virus Ebola.

Cette incursion intervient 4 jours seulement après le kidnapping d’un commerçant de la place par ces mêmes miliciens, régnant en maître dans cette partie du Nord-Kivu.

Dans une interview accordée à 7sur7.cd, le président du parlement des jeunes du secteur Ruwenzori, Meleki Mulala, appelle d’urgence les éléments FARDC à implanter leur base sur le lieu, afin de restaurer l’autorité de l’État.

Il a également invité les jeunes locaux à ne pas intégrer les groupes armés qui pullulent dans le groupement Buliki, en territoire de Beni.
Dans une interview accordée à une des radios de la ville de Beni lundi 15 octobre 2018, date qui marque également le début du massacre à Beni, le président de la société civile de cette ville Kizito Bin Hangi est monté au créneau contre les éléments de la Monusco.

Pour lui, 20 ans durant, la Monusco ne parvient pas à maîtriser la situation sécuritaire à Beni ville et territoire.

 »Comment expliquer que les rebelles tuent à grande échelle les civils, en présence des éléments FARDC et de la MONUSCO bien outillés ? », s’est demandé Bin Hangi, avant d’ajouter : « trop c’est trop. »

Pour rappel, lundi 15 octobre 2018, la ville de Beni a commémoré le début du massacre à NGADI perpétré le 15 octobre 2014, où plusieurs civils furent égorgés à la machette.

4 ans après, l’identité des assaillants n’est toujours pas connue, on parlerait des rebelles ADF, hypothèse qui ne convainc la population.

Cependant, la rencontre entre les autorités de la ville, la Monusco et les représentants des syndicats des enseignants, sur la reprise des activités scolaires, a accouché d’une souris.

Ces derniers ont campé sur leur décision de fermer les écoles, jusqu’à ce que la paix soit totalement restaurée, exigeant en outre, le retour des notables en commune de Ruwenzori, ainsi que la sécurisation des toutes les écoles de cette commune.

La rentrée académique dans les Instituts supérieurs et universités s’est vue également repoussée de deux semaines.

Toutefois, après le passage de la délégation de 23 députés nationaux la semaine dernière, une autre, de sénateurs cette-fois, est attendue en ville de Beni, afin de se rendre compte de la situation sur place, a fait savoir à la presse, le maire de la ville de Beni Bwanakawa Masumbuko Nyonyi.

La RD Congo fait face à la première épidémie d'Ebola en zone de conflit.

L'épidémie d'Ebola qui frappe depuis août le Nord-Kivu a déjà fait au moins 131 morts. L'OMS s'alarme de la recrudescence des infections et de la difficulté de dépister les patients dans une région en proie à des conflits armés violents.

La situation est inédite. Pour la première fois depuis la découverte du virus Ebola en 1976, les organisations de santé sont confrontées à une grave épidémie de fièvre hémorragique dans une zone de conflit. Plus de 200 cas confirmés et 131 décès ont été recensés dans le territoire de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, depuis début août. Cette zone forestière du Nord-Kivu très densément peuplée, qualifiée localement de "triangle de la mort", est le fief de plusieurs groupes armés qui font face aux soldats congolais. Parmi eux, les rebelles ougandais des Allied democratic forces (ADF), qui ont fait en quatre ans plus de 700 victimes civiles dans la région, selon l’ONU.

Dans ce contexte très instable, le ministère congolais de la Santé et ses partenaires – dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Médecins sans frontières (MSF) –, ne parviennent pas à circonscrire les infections. Et ce malgré le succès de la campagne de vaccination expérimentale menée pendant la précédente épidémie dans la province de l’Équateur (nord-ouest).

"C’est la première fois que nous faisons face à une urgence d’épidémie Ebola dans un contexte de guerre. Cela va rendre la riposte encore plus difficile, notamment en termes d’effort pour limiter l’expansion de la maladie dans des zones difficiles d’accès. Notre mobilité sera réduite", signalait en août Gwenola Seroux, responsable de la cellule des urgences de MSF.

L’OMS, qui annonce avoir vacciné plus de 16 000 personnes "à risque" dans la zone infectée, prévoit que la réponse à l’épidémie sera de plus en plus limitée par les problèmes de sécurité, particulièrement à Beni, une métropole d'au moins 100 000 habitants où ont été répertoriés, depuis la mi-septembre, les trois quarts des nouveaux malades.

Le 22 septembre, une attaque des ADF dans un faubourg de la ville, qui a fait une vingtaine de morts, a obligé les autorités sanitaires à suspendre leurs opérations quelques jours. La situation est telle que l'organisation prévoit une réunion d'urgence, mercredi 17 octobre.

L'OMS affirme tenter, de concert avec le ministère congolais de la Santé, d'avertir les groupes rebelles des risques qu'ils encourent s'ils empêchent les équipes de santé de travailler. Selon le gouvernement local, la police et l'armée "sécurisent les prestataires sanitaires, la nuit comme le jour, pour éviter les enlèvements, les tueries".

>> Sur RFI : Deuxième vague de l'épidémie d'Ebola dans le Nord-Kivu

Risque national "très élevé"

"Beni est à présent l’épicentre de l’épidémie d’Ebola, à cause d’un 'mix' toxique de facteurs conduisant à l’augmentation des infections : insécurité aiguë limitant l’accès aux communautés et aux familles, manque de confiance chronique des communautés après des années de conflit, et peur et rumeurs sur la maladie", prévient dans un tweet Peter Salama, responsable des urgences sanitaires à l’OMS.


L’ampleur du risque a conduit l’OMS à placer le niveau d’alerte de propagation du virus régional et national à "très élevé". Les déplacements de population très importants dans la zone, dus en partie aux conflits armés, complexifient également la recherche et le suivi des personnes infectées. Les régions et pays frontaliers (Ouganda, Soudan du Sud, Rwanda et Burundi) sont en état d’alerte.

"Je ne sais pas où aller car les ADF menacent du côté de Oicha-Eringeti, où il y a d'autres membres de ma famille. Nous sommes entre le marteau et l'enclume, les ADF d'un côté et Ebola de l'autre", soupire auprès de l'AFP un cultivateur de 38 ans, père de cinq enfants.

Selon le ministre de la Santé..


"Contrôler une partie de Beni-Ville”, les ADF révèlent pour la première fois leurs revendications

13 otages ont été libérés par les FARDC ce week-end dans l’Est du pays.  À travers eux, les rebelles ont adressé pour la première fois leurs revendication  aux autorités congolaises.

“Nous avons été accepté par le gouvernement congolais et nous avons le contrôle sur une partie du territoire de Beni depuis les années 1990“, ont dit ces otages aux autorités de Beni leur transmettant ce message de la part des ADF.

“Depuis un temps l’armée congolaise a lancé des offensives contre nos bastions et les a contrôlé. Cette traque a bénéficié d’un apport important de la population locale, qui dénonçait aux troupes congolaises nos positions. Voilà ce qui explique notre hostilité sur les populations“, ont poursuivi les personnes libérées.




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