Trois jours après l'attaque meurtrière des ADF dans la partie est de Beni-Ville, qui semble sortie dela guerre l'activité commercial n'a pas encore répris d'une manière habituel

Les activités socioéconomiques ont timidement repris, ce mardi 23 octobre 2018, dans la ville de BENI (Nord-Kivu ).

Quelques boutiques, magasins, banques, petits commerces ont ouvert leurs portes. Il en est de même pour le secteur de transport qui a repris.

Cette reprise timide d’activités intervient vingt-quatre heures après la vive tension observée dans la ville. Les manifestants très agités avaient improvisé, ce dimanche 21 octobre 2018, une marche de colère contre les massacres répétitifs notamment la récente attaque des présumés rebelles ADF, dans la nuit de samedi à dimanche 21 octobre 2018, dans les quartiers Ngadi et Boikene, commune Ruwenzori.

Au cours de ces heurts qui ont opposé les marcheurs aux Forces de sécurité notamment l’armée et la police, plusieurs interpellations, blessés et dégâts matériels avaient été enregistrés. Les protestataires qui scandaient des chansons hostiles au régime actuel, plaçaient des barricades dans les coins chauds de la ville et allumaient des feux sur les artères principales, voire sur le boulevard Nyamwisi.

Ceux-ci avaient incendié trois bureaux administratifs de la mairie, dont celui des postes et télécommunications, de l’ordre des médecins et celui de la société congolaise des droits d’auteurs avant de saccager l’hôtel de ville de BENI.

Le bilan confirmé par le maire adjoint de BENI, Bakwanamaha Modeste, faisait état de 12 personnes tuées,dont 11civils ,1 militaire et 4 blessés sans compter les kidnappés.

Au cours de cette même attaque meurtrière, dans la Région, notre source renseign que plusieurs civils ont été pris en otage par ces assaillants, qui se sont aussi livrés au pillage des biens de la population, notamment des chèvres, poules, farines de manioc, etc.

Récit des faits avec un rescapé

«C’est vers 16heures locales de samedi, que moi et les membres de ma famille quittions le champs avant de tomber dans une embuscade des hommes armés qui se sont identifiés comme étant des rebelles d’ADF-Nalu.

 À 17heures, ils nous ont conduits vers le petit marché du quartier Boikene. Après l’ opération de paillage, ils ont ordonné que nous puissions transporter les biens volés et nous avons pris une direction que j’ignore car il faisait nuit.Nous avons su échapper à leur contrôle aux environs de 1heure locale et nous étions à quatre », a témoigné sous anonymat un père de famille.

D’après cet habitant de Beni, la plupart des assaillants dont les hommes, les femmes et les enfants s’habillaient en tenue semblable à celle des forces armées de la RDCongo.

« C’est un groupe armé composé d’hommes, de femmes et d’enfants. Ils étaient tous habillés en tenue militaire de notre armée, mais qui est déjà usée.Pour échanger avec nous, ils s’exprimaient en Swahili mais dans leur rang, c’est une langue étrangère de l’Ouganda qui était plus parlée », a affirmé ce rescapé, qui a toutefois révélé que : « ces rebelles ont martelé qu’ils ne font pas une guerre de libération du pays mais plutôt celle de religion».

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est "indigné", lundi 22 octobre, par "l'assassinat" samedi dernier d'au moins 11 civils, dont un garçon, lors d'une attaque attribuée aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) contre la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu.

CENTRE D’ETUDE POUR LA PROMOTION DE LA PAIX, LA DEMOCRATIE ET _LES DROITS DE L’HOMME « CEPADHO » _Paix-Démocratie-Droits humains_ E-mail : cepadho@gmail.com Tél : +243 999 961 555 _ DECLARATION DU CEPADHO A LA SUITE DE LA SERIE DE RECENTS MASSACRES DES ADF EN BENI:

Le CEPADHO reste préoccupé par la monotonie des attaques des ADF en Ville et Territoire de BENI. Considérant la récente incursion de ces Terroristes dans la nuit de samedi à dimanche 20 octobre courant en Cellules de MATETE et BAYENGO dans les Quartiers BOYKENE et NGADI, en Commune de RWENZORI, notre Organisation déplore le massacre d'au moins 11 civils, le kidnapping de 14 autres, au côté de plusieurs blessés, des vivres, du bétail et des biens de valeur pillés dans des habitations, dans des boutiques et officines pharmaceutiques ou dans des postes de santé.

 Cette énième attaque survient alors que l'on a encore frais en mémoire celles qui ont endeuillées récemment les habitants. Nous rappelons : -Aux Quartiers KASABINYOLE et MUPADA, le 22 septembre dernier, l'attaque a causé 15 morts dans le rang des civils et le déplacement de la quasi-totalité des habitants de la Commune de RWENZORI (en Ville de BENI); - A OICHA (chef-lieu du Territoire de Beni), le soir du 24 septembre, les mêmes islamistes ont enlevé ou kidnappé 16 enfants après avoir abattu le Pasteur de l'Eglise 8è CEPAC au Quartier MABAPULA; -Au Quartier PAIDA/Ville de BENI, le soir du 05 octobre courant, 2 civils et 4 militaires dont un Officier supérieur ont été tués dans une attaque des ADF dirigée contre l'état-major des Opérations Sukola1.

L'attaque ciblait des Officiers Généraux des FARDC (de l'EMG, de l'EM.Forces Terrestres, de l'EM.3ème Zone de Défense, de la 34è Région Militaire et du Secteur Opérationnel Sukola1); - A MAY-MOYA (dans le Groupement de Babumba-Kisiki, en Secteur de BENI-MBAU), le matin du 09 octobre courant, à la suite d'une embuscade tendue par les ADF aux usagers de la RN4, 5 civils (parmi lesquels le Préfet de l'Institut Kima, M.Paluku Mululu) ont été massacrés et 4 autres blessés. Pour ne citer que ces quelques illustrations, les ADF qui défient les FARDC et la MONUSCO à BENI sèment la terreur.

Qu'ils s'appellent eux-mêmes ADF, MDI ou MTM, ce sont des Jihadhistes, des Islamistes, des Terroristes qu'il faut éradiquer immédiatement pour rassurer la population en imposant la paix. Le CEPADHO regrette qu'au bout de 4 ans depuis la série des massacres par les ADF en BENI, les Forces Armées de la RDC et les Casques bleus de la MONUSCO soient loin d'en finir avec ces terroristes.

Tout en partageant l'impatience et le désarroi exprimés par la population suite à la virulence continue des ADF, le CEPADHO invite les habitants à la retenue et à la prudence dans l'expression de leur ras-le-bol, chaque fois que les Terroristes opèrent. Cela pour éviter de détruire, sous l'effet de la colère, le peu que les ADF laissent.

 Il condamne ainsi les actes de vandalisme perpétrés par les jeunes gens dimanche 21 octobre, des jeunes qui ont cassé les vitres de la Mairie de BENI et incendié le Bâtiment de la Poste, au prétexte d'exprimer leur colère suite au dernier massacre. En même temps, le CEPADHO réitère son voeu de voir être évalué les Opérations Sukula 1 pour une planification nouvelle, adaptant la qualité et la stratégie des Forces Armées à la nature et à la capacité de l'ennemi. En fin, le CEPADHO alerte le Gouvernement Central et l'Etat-major Général des FARDC sur la nécessité d'arrêter urgemment cette hémorragie qui risque d'impacter négativement sur l'organisation du processus électoral en cours.

Il en appelle également à la solidarité internationale pour endiguer cette menace contre la paix et la sécurité du Continent, voire du monde. Ainsi fait à BENI, le 22 octobre 2018; Pour le CEPADHO, Maître CHARMANT WANDAMBI, Chargé de Communication. Contact: +243 994 486 116.

"Le Secrétaire général est indigné par les assassinats et les enlèvements de civils par des groupes armés qui se poursuivent dans la région de Beni", a déclaré son porte-parole adjoint Farhan Haq dans un communiqué publié ce lundi 22 octobre.

L’attaque a également été condamnée dimanche par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom.  "Les civils ne sont pas de cibles", a tweeté le responsable appelant "tout le monde" à "œuvrer pour atteindre la paix et combattre Ébola" dans la ville de Beni, devenue épicentre de l’épidémie.

Déclarée depuis le 1er août, l'épidémie de la maladie à Virus Ebola a déjà fait 152 morts dans le territoire de Beni (y compris la ville de Beni) et Lubero dans le Nord-Kivu ainsi que dans trois localités (Tchomia, Komanda et Mandima) de la province de l'Ituri.

António Guterres s’est dit "profondément préoccupé"  par les informations selon lesquelles deux agents de l’Unité Médicale d’Intervention Rapide (UMIR) des Forces Armées de la RDC (FARDC) combattant l'épidémie d'Ébola, ont été tués aux portes de la ville de Butembo, vendredi 19 octobre.

Le chef de l'ONU a appelé tous les groupes armés à "cesser immédiatement" leurs attaques contre les civils et à "garantir" l'accès humanitaire aux populations dans le besoin.

Gutteres "réitère en particulier son soutien aux civils dans les zones touchées à la fois par l’épidémie d’Ébola et par l'insécurité", a ajouté son porte-parole dans le même communiqué.

Une dizaine de personnes ont été tuées (par balle ou machette) et quinze autres, dont dix enfants, enlevées dans la nuit de samedi à dimanche après l'attaque des rebelles, qui a visé la commune de Ruwenzori dans la banlieue de Beni. Une marée humaine en colère est descendue dans les rues de cette ville pour protester contre cette énième attaque en pleine ville. Le bureau urbain de la Poste et la mairie ont été caillassés.

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