À LA CÉNI, RDC TOUT N’EST PAS ENCORE BOUCLÉ

À la Céni, le cap est donc mis vers les élections. Ce n’est pas pour autant que tout est clair comme l’eau de la roche. En interne, la Céni doit encore surmonter des difficultés de taille, notamment celles liées à la logistique.

Pour les élections de décembre prochain, la Céni prévoit de déployer : 75.563 bureaux de vote ; 21.699 centres de vote ; 79 centres locaux de compilations des résultats ; 511.901 agents opérationnels ; 1.662.386 fiches, procès-verbaux de vote et de dépouillement ; 85.700 urnes ; 87.500 isoloirs ; 85.700 kits bureautiques de bureaux de vote et de dépouillement. Ce qui est énorme en termes de défi.

Pour le moment, Corneille Nangaa tient droit sur ses deux jambes. Il a promis d’organiser les élections en décembre prochain. Sans doute le fera-t-il malgré la montagne de défis tant financiers que logistiques qui se dressent devant lui.
Dans tous les cas, les candidats validés par la Céni ont jusqu’au 23 décembre 2018 pour s’attirer la sympathie des électeurs, dans un contexte particulièrement incertains.

Des sources bien informées rapportent qu’un nombre de matériel électoral fait encore défaut au niveau de la Céni, notamment les machines à voter qui ne sont pas en nombre suffisant et le matériel de transmission des résultats. En dernière minute, on apprend que la Céni, limitée par son budget, a failli recourir à le Renatelsat (Réseau National de Télécommunication par Satellite). Mais, là encore, rien de rassurant.

Avec un équipement obsolète, le Renatelsat ne pourrait pas être en mesure de satisfaire aux exigences de la Céni dans la transmission en temps réel des résultats pour toutes les circonscriptions de la République, relèvent des experts en la matière. C’est dire qu’il y a encore bien des problèmes à résoudre pour garantir la fiabilité des scrutins du 23 décembre 2018.

Quoi qu’il en soit, la campagne électorale a finalement été lancée depuis le 22 novembre 2018. Dans la ville de Kinshasa, les affiches de campagne se font plutôt rares. De part et d’autre, l’engouement n’est pas encore à l’ordre du jour.
En effet, les candidats à différents niveaux de scrutins, paraissent encore sceptiques.

Au regard de toutes les contestations qui entourent le système électoral choisi par la Céni, avec le recours de la machine à voter et un fichier électoral gangrené par plus de 10 millions d’électeurs sans empreintes, personne ne veut prendre le risque de se lancer précipitamment dans la bataille électorale.

Le FCC n’est pas non plus épargné. Raison pour laquelle, hier jeudi, le chef de l’Etat Joseph Kabila, ci-devant autorité morale du FCC, a réuni dans sa ferme de Kingakati les principaux ténors de sa plateforme électorale pour remonter le moral des troupes. À l’instar du président de la Céni, il a confirmé la tenue d’élections à la date arrêtée dans le calendrier électoral. Ce qui devrait logiquement dissiper des inquiétudes dans les rangs du FCC.

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