Double attaques meurtrière des ADF sont signalés en Beni-Ville et May-Moya dans le térritoire de Beni à l'est de la Rép Dém du Congo

Beni, le 10 Nov 2018, de 22:00 à 23:00' locale samedi !
Attaque par des présumés ADF du Quartier Sotexki / Boikene , tout près de la chapelle de l'église catholique .
Bilan provisoire :
- Des  personnes emportées (dont le nombre n'est pas encore connu),
- Des  maisons incendiées ,
- des poules et chèvres emportées,
- véhicule de Michel (agent de la Monusco) brûlé,
En effet, L'armée viens d'intervenir   avec un grand retard. La suite sera connue  dimanche matin.

Localité mayi moya situé le long de la route N°4 en sécteur de Beni-Mbau groupement de Bambubha-Kisiki au Nord-Kivu : les ADF ont fait incursions jusqu'à venir opérer derrière le marché .bilan fait étant de trois personnes tues, une boutique pie et quelques personnes emportées.

La première attaque attribuée aux rebelles ADF a été vécue au quartier Boikene en commune Ruwenzori la nuit de samedi à dimanche. Une femme a été tuée, un véhicule de marque RAV4 et deux maisons incendiés ainsi que plusieurs personnes enlevées.

Selon les témoignages recueillis sur place par notre reporter, l’ennemi était porteur d’armes lourdes avec des outils de communication énormes et parlait plusieurs langues notamment le lingala, swahili, kinyarwanda, kiganda.

La deuxième attaque s’est déroulée à 5 km de Paida dans la même commune.

Des affrontements ont opposé les éléments des FARDC aux miliciens assimilés aux mai-mai.

Des dégâts seraient énormes selon quelques habitants interrogés par 7SUR7.CD.

La route Beni-Kasindi a été momentanément bloquée où des coups de balles se faisaient entendre jusqu’à 8heures.

Dans la localité de Mayimoya groupement Bambuba Kisiki en territoire de Beni, l’ennemi est venu de l’Est aux heures vespérales de samedi dernier, vêtu d’une tenue semblable à celle des FARDC.

Selon Bravo Vukulu président de la société civile de Bambuba-kisiki contacté par notre reporter, 5 personnes ont été exécutées à la machette par ces rebelles dont un Révérend pasteur de l’église CECA 20, et 4 enfants de différentes familles.

Des animaux notamment des chèvres et des poules ont été également emportés. Des boutiques dévalisées par ces rebelles qui parlaient des langues étrangères.

Dans les milieux attaqués notamment Beni-Boikene, Beni-Paida et Mayimoya, les populations ont abandonné leur domicile et se sont déplacées vers les endroits sécurisés.

Toutefois, quelques caprins emportés la nuit au quartier Boikene ont été retrouvés dans un camps militaire implanté dans cette contrée par les jeunes du quartier qui sont descendus dans la brousse par où, l’ennemi est passé.

Il est 22h00. Tout le quartier Sotexki, autour du Secteur Catholique paroisse de Paida à Boikene est en feu ! On parle de l’incursion des ADF. De partout, on entend des cris des femmes et des enfants ! C’est le sauve qui peut ! L’attaque dure une heure. Aucune intervention de l’armée n’est signalée.

La population est comme par le passé abandonnée à elle-même. Quelques jeunes courageux en cachette suivent ces égorgeurs et s’arrêtent à quelques mètres de l’endroit où ils se cachent. Ils rentrent dans le quartier, pour alerter d’autres jeunes.

Tous décident de s’y rendre lorsqu’il fera jour.

Au réveil, la désolation est totale. Des personnes manquent à l’appel. Beaucoup de gens ont été kidnappés. Des maisons sont incendiées. Des poules et des chèvres ont été emportées. Un véhicule d’un agent de la Monusco, Mr Michel, a été brûlé. Il est environ 5h00. Des militaires arrivent pendant que les jeunes se concertent.

La colère se transforme en haine ; La haine en la folie. Les jeunes rapportent aux militaires ce qu’ils ont vu la nuit. Rien ne les arrête plus. Ils décident d’aller affronter ces égorgeurs mains vides, si les militaires ne les accompagnent pas jusqu’à l’endroit où ils ont vu leurs ennemis se retirer. La pression est tellement forte que les militaires cèdent à leur demande.

A moins d’un kilomètre, des chèvres bêlent. Des jeunes courent derrière les chèvres. En en attrapant, ils en reconnaissent certaines qui ont été emportées la nuit.

A quelques mètres de là, ils aperçoivent une femme rwandaise. Pendant que certains saisissent les chèvres, d’autres parmi eux se lancent à la poursuite de la femme et lancent des cris aux militaires, comme vous pouvez l’entendre dans l’audio qui circule depuis ce matin dans les réseaux sociaux : « Voilà une des ADF ; tirez sur elle ! Un militaire répond : « Botika ye ! bosimba ye ! Laissez-la ; attrapez-la ». Tout à coup, surgissent de la brousse des militaires Fardc rwandophones. Ils demandent aux jeunes de s’arrêter et d’aller voir leur chef qui les appellent.

À leur grande surprise, et les militaires qui ont surgi de la brousse et les militaires qui sont arrivés avec eux commencent à tirer. Les jeunes se sauvent mais arrivent à partir avec quelques chèvres ! Pour eux, il n’y a plus de doute : ceux qui tuent ce sont des militaires, rwandais et congolais ! Les preuves, ce sont aussi ces chèvres qu’ils sont arrivées à libérer et qu’ils sont décidés à apporter à Nyonyi, le maire de la ville, pour qu’il constate lui-même les faits et cesse de couvrir les envahisseurs!

Mais il n’y a pas eu que Boikene qui a subi les affres de la mort ! Pendant que nous couchons ces mots, une dépêche vient de nous parvenir d’Eringeti-Maymoya et rapporte que là aussi une incursion des hommes armés a eu lieu cette nuit.

Cinq personnes ont été égorgées : le Révérend Pasteur Protestant Kaghusa, sa fille Soki Kaghusa, Mr Jimmy, un joueur de football de l’équipe de Maymoya, Mr Germain et Mr Kajele. Une personne y est rapportée grièvement blessée. Et beaucoup de boutiques y ont été pillées et saccagées.

Faut-il encore d’autres preuves pour nier l’implication du régime de Kabila dans ces massacres de Beni ?
Bravo à vous, nos jeunes de Boikene ! Vous êtes le fer de lance de la libération très prochaine de notre pays. Kabila et tous ses sponsors, qu’ils soient congolais ou pas, doivent partir de gré ou de force. Les élections sont une distraction !

Les images des victimes ont fait le tour des réseaux sociaux. Des stigmates de blessures par balles balafrent le visage de certaines victimes. Autour des dépouilles, l’entourage est effondré de chagrin, de l’horreur à une nouvelle fois frappé à Beni, théâtre depuis des années d’un conflit dit « de basse intensité » opposant les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles islamistes ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).

À l’approche des élections, la MONUSCO dit avoir adapté son dispositif pour mieux sécuriser la ville de Beni et ses environs (Nord-Kivu). L’ONU se félicite de l’accalmie constatée depuis trois semaines environ.

« Nous avons déjà sécurisé la ville de Beni qui ne fait plus l’objet d’attaques depuis trois semaines. C’est important parce qu’est le centre de notre dispositif contre Ebola. Nous avons des déploiements préventifs. On en parle moins parce que les attaques qui n’ont pas eu lieu. Mais c’est efficace »,  a dit Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, dans une interview conjointe ACTUALITE.CD, Top Congo et AFP.

Selon Lacroix, pour améliorer l’efficacité de la mission onusienne sur terrain, ce n’est pas une question de renfort militaire.

« Nous avons déjà une grosse concentration dans les Kivu. On peut avoir des dizaines de milliers d’hommes et ne pas être efficace longtemps. Ce qui compte, c’est la stratégie, qui est multidimensionnelle. Il n’y a pas une seule réponse. C’est la connaissance du terrain, de la menace.

C’est l’efficacité opérationnelle, la logistique, etc. Ce n’est pas tellement une question de nombre d’hommes », a t-il ajouté.

Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, a estimé que seules les forces de sécurité et de défense de la RDC et la MONUSCO peuvent arriver à bout des ADF. Il a évoqué ausi la nécessité d’un plus grand engagement des pays de la sous-région.

« A partir de là, d’abord, pour être vraiment efficace, il faut un engagement régional, il faut un engagement des pays de la région tout entier pour défaire les groupes armés. Sinon, les chances d’y aboutir sont beaucoup plus faibles. Il faut un engagement national, évidemment, comme je l’ai dit, nous travaillons étroitement avec les autorités congolaises.

Il faut un engagement local notamment des communautés, comme l’a rappelé mon frère Tedros, parce que sans l’appui des communautés qui souffrent, qui sont les premières victimes de ces groupes, nous ne pouvons rien faire. Mais, évidemment, il faut aussi travailler sur notre outil, l’outil de la MONUSCO, nos stratégies, nos postures en faisant en sorte que ce travail soit fait très conjointement avec nos collègues du Congo.

Et là, je ne vais pas vous détailler, évidemment les éléments de la stratégie, ce serait un peu contreproductif puisqu’il faut quand même réserver la surprise à ceux qui en seront les principaux destinataires, je ne dis pas les principaux bénéficiaires, mais les principaux destinataires », a-t-il dit au cours de sa conférence de presse à Kinshasa ce jeudi.

Au niveau du gouvernement congolais, on estime également qu’il faut une stratégie qui intègre la participation des pays de la sous-région. C’est ce qu’avait soutenu également le coordonnateur intérimaire du Mécanisme National de Suivi de l'Accord cadre d'Addis-Abeba, Kasuku Mihali John, au cours de son entretien avec le Caucus des députés nationaux du Nord-Kivu, le jeudi 1er  novembre.

Pour sa part, Jean-Pierre Lacroix a également souligné les particularités de la lutte contre les ADF et les autres groupes armés dans la région.

« Pour aller plus loin, s’agissant du défi sécuritaire, de l’activité des groupes armés, d’abord, il faut regarder ce à quoi on a affaire, on a affaire à des groupes qui sont de nature différente. Mais, ils sont tous dans un environnement qui est complexe, un terrain difficile, difficile d’accès, difficile à contrôler, un terrain frontalier en plus, très proche d’autres pays de la région et des groupes dont pour la plupart en tout cas, une partie des membres sont à la fois dans la population et hors de la population.

De son conté,le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku appelle la population à collaborer étroitement avec l’armée pour faire face à l’activisme des rebelles ougandais des ADF dans la zone de Beni. Il l’a dit lors d’une conférence de presse tenue vendredi 9 novembre avec les journalistes locaux de Goma.

Pour lui, les massacres des civils enregistrés depuis 2014 dans la zone de Beni sont une des stratégies de l’ennemi visant à créer le découragement et à rallier les civils, sans le savoir, à leur cause.

Pour le gouverneur du Nord-Kivu, les massacres de Beni qui ont déjà fait des milliers des victimes parmi les civils et plusieurs centaines des militaires, ont réussi simplement à renforcer la méfiance entre l’armée, la MONUSCO, et les civils dans cette partie du Nord-Kivu.

Ces massacres, ajoute-t-il, sont aussi perpétrés, entre autres, pendant le passage des grandes personnalités du Pays à Beni, pour faire perdre la crédibilité des dirigeants envers leurs citoyens. Il appelle ainsi la population à la vigilance.

« Avec cette exacerbation de la crise on cesse même d’aller à l’Ecole, on cesse d’ouvrir les marchés, on crée des villes mortes. Toutes ces actions-là, servent plus l’ennemi. Et donc, le jour où quelqu’un dira non, je viens vous libérer cela va préparer la population pour dire oui venez nous libérer. L’armée à elle seule ne résoudra pas le problème de Beni. Dans toutes les guerres qui ont été bien gagnées, c’était avec l’appui de la population », a indiqué Julien Paluku.

Depuis plus d’un mois, les activités scolaires sont suspendues dans la ville et territoire de Beni, suite à cette situation d’insécurité.

Le gouverneur Julien Paluku assure, pendant ce temps, de l’engagement de l’armée à stabiliser cette zone avant les élections du 23 décembre 2018.

Ils la font souffrir parce qu’ils se livrent à tous ces actes de violences et, en même temps, une grande partie, la plupart des membres de ces groupes sont immergés dans la population y compris les ADF. Parce qu’ils sont là depuis près de 30 ans dans le Nord-Kivu. Et donc, on parle pour l’essentiel de seconde ou troisième génération d’ADF tout à fait immergée dans la population », a-t-il ajouté.

Julien Paluku pense qu’une main noire se cache derrière la situation de Beni et rassure que le FCC battra campagne avec des moyens prives et non les caisses de l’État.

Devant la presse ce vendredi 09 novembre a Goma, le gouverneur du Nord-Kivu a passé a peigne fin tous les faits d’actualité dans ce coin de la RDC dont: la situation sécuritaire en territoire de Beni, les faits liés au processus électoral dont la campagne qui pointe à l’horizon et autres points.

Sur la situation sécuritaire penchée essentiellement sur territoire de Béni, Julien Paluku a essayé d’établir une corrélation entre les attaques et massacres des populations par des rebelles Ougandais d’ADF qui interviennent souvent soit à la veille soit au lendemain des événements pouvant marquer l’histoire de la RDC chose qui l’a amené à dégager une analyse selon laquelle il y a lieu de croire qu’il y a une main noire derrière ce qui se passe dans ce territoire.

” Pourquoi les attaques sont toujours liées aux  grands événements politiques, Il lieu de croire qu’il y a une main noire qui informe les rebelles Ougandais sur la tenue des grands rendez-vous politique du pays pour les diluer par un massacre ainsi faire oublier la population ce qui peut l’intéresser. Car à chaque fois qu’il y’a un évènement important au pays il y a toujours attaque à Béni. soit à la veille, soit au lendemain, vous l’aviez vu avec l’adresse du président de la République à la tribune  des Nations-Unies, avec la réception du candidat FCC par les notables de l’espace Grand Kivu mais aussi récemment avec la présentation officiel de Emmanuel Shadary à Kinshasa ” a analysé Julien Paluku devant la presse avant d’indiquer qu’une enquête est en gestation pour tirer des conclusions sur cela.

À lui d’ajouter qu’il est impossible pour un mouvement étranger de bien se positionner dans ce coin du pays sans soutien de certains groupes armés qui nationaux qui y sont actifs dont les Mai-Mai qui sont toujours dans le dos des FARDC quand ils veulent finir avec ces Ougandais présent au Congo depuis 1985. Ainsi Julien Paluku a lancé la campagne ” 1 Homme, mai-mai” consistant à la dénonciation et la mise hors d’état de nuire   de ces miliciens locaux par le peuple ainsi permettre aux forces loyalistes de rester concentré sur la rébellion d’ADF.

” Je voudrais faire un appel à la population de Beni et Lubero pour dire que la situation y changera aussi avec notre contribution. l’armée a elle seule ne finira pas la situation de Béni. Dans toutes les guerres bien gagnées c’était par l’appui de la population…” a dit Julien Paluku.

S’agissant du feuilleton élection, le moment était opportun pour le premier citoyen du Nord-Kivu de fixer l’opinion par rapport aux critiques faites par certaines personnes personnes qui estiment que le FCC utiliser les moyens de l’État lors de ses différentes manifestations et activités.

Pour lui, au delà d’être  acteur politique, les membres du FFC font partie de la communauté humaine et ont des biens privés comme tout le monde avec lesquels ils battront d’ailleurs campagne dans sa province ou il est Directeur de campagne du dauphin Emmanuel Shadary pour s’assurer que le Nord-Kivu accorde a ce dernier le maximum de voix possibles  afin qu’à  son tour lui reste redevable même  après son élection à la tête du pays.

”Ce que nous n’allons pas faire, c’est faire sortir l’argent de la caisse de la province et faire la campagne de Shadary. Je vous mets au défis, je ferai la campagne de Shadary sans véhicule officiel, je vais utiliser les moyens privés. Après avoir fait 12 ans si j’ai pas des moyens privés ce que je suis irresponsable. Étant acteur de la société comme tout le monde, il y’a des bien privés que nous avons aussi ” a dit fait savoir Julien Paluku.

Pourvsa part : Jean-Pierre Lacroix et Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ont bouclé ce vendredi une mission conjointe débutée lundi dernier à Kinshasa.

Pendant leur séjour, ils ont rencontré les autorités congolaises au niveau national, le leadership du système onusien en RDC, les ambassadeurs et d’autres partenaires de la riposte. Avec Dr Oly Ilunga, ministre de la Santé, ils se sont rendus à Beni (Nord-Kivu) pour évaluer la situation sanitaire et sécuritaire.

L’ONU envisage d’autres actions également.

« Si le dialogue n’est pas possible et les ADF ne sont pas ouverts à cette forme d’interaction, il faut essayer d’aller plus à fond, les trouver là où ils sont et dégrader leurs capacités.

Cela nécessite une bonne planification, à laquelle nous nous employons avec nos collègues congolais. Cela nécessite d’avoir la bonne information. Et pour ces opérations, il faut faire très attention aux victimes civiles », a précisé Lacroix.

Le mercredi dernier, la société civile de Beni avait demandé à la délégation de l’ONU arrivée sur place de réadapter la stratégie en fonction des limites constatées dans l’action de la MONUSCO et de l’Armée président intérimaire de la société civile dans la région.

« La MONUSCO a fait plus de 20 ans mais elle n’a pas réussi à démanteler les groupes armés. Nous avons demandé que sa mission soit adaptée. Au besoin, il nous faut une force spéciale. Nous avons vu les limites de la MONUSCO et de l’armée congolaise (…). La population a perdu confiance à la MONUSCO et l’armée. Ils nous ont écouté. Ils nous ont promis de réagir. Nous attendons les actes, par rapport à la paix », avait expliqué à ACTUALITE.CD Kizito Bin Hangi.
Jean-Pierre Lacroix a rencontré plusieurs autorités congolaises autour de la question sécuritaire à Beni. Il a terminé sa mission ce vendredi et a quitté Kinshasa en début d’après-midi.

Avec 318 cas et 280 décès recensés, l’actuelle épidémie d’Ebola qui sévit au Nord-Kivu et en Ituri a surpassé en gravité celle survenue à Yambuku en 1976 (319 cas et 198 décès enregistrés). L’un des défis majeurs dans la réponse à cette épidémie demeure la sécurité des équipes de la riposte face à la résistance communautaire.

« Depuis leur arrivée dans la région, les équipes de la riposte ont dû faire face à des menaces, à des agressions physiques, à la destruction répétée de leur matériel, et au kidnapping. Deux de nos collègues de l’Unité Médicale d’Intervention Rapide ont même perdu la vie dans une attaque », s’est plaint Oly Ilunga, ministre de la santé.

Tout récemment, trois agents de la protection civile et un épidémiologiste ont été pris en otage brièvement par un groupe de miliciens Maï-Maï au niveau du village Matembo, situé sur la route entre Beni et Butembo, avait annoncé mercredi le ministère de la santé.

Dans un communiqué conjoint, le 8 novembre, le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont également rapporté que les équipe de riposte « ont parfois rencontré des difficultés sur le terrain, où des décennies de conflit ont favorisé la désinformation et alimenté la défiance de certaines populations locales qui hésitent à autoriser les équipes de lutte contre Ebola à vacciner, à rechercher les contacts et à réaliser des inhumations en toute sécurité et dans la dignité ».

Pour la société civile locale, cette résistance communautaire s’est développée suite à un traumatisme collectif né de l’insécurité dans une région où plus de 1000 personnes ont été tuées depuis 4 ans.

« Nous avons fait une cartographie de la situation. La crise de protection a engendré une crise humanitaire et sécuritaire. Nous avons demandé à la délégation de nous aider à éradiquer le problème sécuritaire avant de nous attaquer ensemble à Ebola. La population de Beni est traumatisée et développe la résistance vis-à-vis de la riposte contre Ebola », a dit à ACTUALITE.CD Kizito Bin Hangi, président intérimaire de la société civile de Beni, au sortir de la rencontre le 7 novembre 2018 avec Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS et à Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, qui étaient en mission dans la région.

Dans un message de condoléances adressé à la population de Beni, le ministre de la santé a également souligné les efforts des équipes de la riposte dont le travail depuis plus de trois mois a permis d’éviter que cette épidémie ne se propage dans les autres provinces de la République Démocratique du Congo et dans les pays voisins.

« Parmi leurs réalisations, nous retenons particulièrement la vaccination, y compris dans des zones rouges, de plus de 27.000 contacts à haut risque, dont au moins la moitié aurait pu développer la maladie. Sans l’intervention rapide et efficace des experts nationaux et internationaux, c’est un drame d’une ampleur considérable que nous serions en train de vivre à l’heure actuelle. Pour ce courage, ils méritent toute notre reconnaissance », a dit le ministre.
Aujourd’hui, 91 personnes ont guéri et ont pu rejoindre leurs communautés, 5 500 personnes sont actuellement suivies au Nord-Kivu et en Ituri. Pour appuyer la riposte, près de 280 membres du personnel de l’OMS ont été affectés au Nord-Kivu, à l’appui de centaines d’autres intervenants déployés par le Ministère de la santé et d’autres partenaires.

Six centres de traitement ont été construits. Ces centres sont gérés par le Ministère de la santé et différents partenaires, notamment ALIMA, Médecins sans frontières et l’International Medical Corps. À chacun d’eux est affilié un laboratoire mobile chargé de diagnostiquer rapidement les cas et de guider le traitement.








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