Déclarée depuis le 1er août 2018, l'actuelle épidémie reste dangereuse et imprévisible, selon les autorités, 87 cas suspects en cours d’investigation. Une vaste campagne de lutte contre le paludisme a été lancée à Beni, épicentre de l'épidémie d'Ebola.

Le combat contre Ebola se poursuit en zone de guerre

Cette épidémie qui sévît dans une zone confrontée à des conflits armés dépasse également celle qui a frappé pour la première fois l'Ouganda en septembre 2000. En cinq mois, 425 personnes contractent le virus qui fait 224 morts. Reportage.

L'actuelle épidémie d'Ebola devient la deuxième plus dangereuse au monde

L’actuelle épidémie d'Ebola, qui sévit dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri où elle a déjà fait 245 morts parmi les 426 cas, est devenue la deuxième plus grande épidémie d'Ebola au monde, a fait remarquer, le vendredi 30 novembre, le ministre de la Santé, Oly Ilunga.

"L'épidémie au Nord-Kivu est devenue la deuxième plus grande épidémie d'Ebola au monde, après celle de l'Afrique de l'Ouest", a déclaré Oly Ilunga dans un message diffusé samedi par son cabinet.

L'épidémie la plus meurtrière à ce jour s'est déclarée en Afrique de l'Ouest, en décembre 2013, et a duré plus de deux ans faisant plus de 11.300 morts sur 29.000 cas recensés.

Deuxième plus grande épidémie, l'actuelle épidémie est pourtant la "première épidémie de l'histoire dans laquelle autant de traitements préventifs et curatifs sont disponibles pour protéger la population contre Ebola. Ces traitements nous ont permis d'éviter d'avoir déjà des milliers de cas et de morts", a ajouté le ministre.

Cette épidémie qui sévît dans une zone confrontée à des conflits armés dépasse également celle qui a frappé pour la première fois l'Ouganda en septembre 2000. En cinq mois, 425 personnes contractent le virus qui fait 224 morts.

"Cela démontre qu'Ebola est avant tout une maladie avec une dimension sociale. Au-delà de la réponse médicale, c'est à la communauté de décider de mettre fin à la propagation de ce fléau en s'engageant et en respectant les mesures de prévention", note l'autorité sanitaire de la RDC.

Déclarée depuis le 1er août 2018, l'actuelle épidémie reste dangereuse et imprévisible, selon les autorités, 87 cas suspects en cours d’investigation. Une vaste campagne de lutte contre le paludisme a été lancée à Beni, épicentre de l'épidémie d'Ebola.

Pendant quatre jours, cette campagne vise à "distribuer gratuitement des moustiquaires imprégnées d'insecticide" et des médicaments contre le paludisme, l'une des premières causes de mortalité au monde.

Jusqu'à 50% de personnes qui arrivent au centre de traitement d'Ebola (CTE), et qui sont "considérées comme étant des cas suspects, souffrent en réalité du paludisme, dont les premiers symptômes sont similaires à ceux de la maladie à virus Ebola", d'après l'auditoire sanitaire.

Transmis par des moustiques infectés, le paludisme (malaria) cause plus de 435.000 personnes chaque année, majoritairement en Afrique, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Aux côtés du Nigeria, de Madagascar et de l'Ouganda, la RDC figure parmi les pays les plus touchés.

Région meurtrie par des décennies de guerre dans l'est de la République démocratique du Congo, le Nord-Kivu connaît en ce moment la pire épidémie d'Ebola de l'histoire du pays. Les nombreux groupes armés présents dans la région compliquent la riposte de l’OMS et du ministère de la Santé. La crise pourrait dégénérer. Reportage dans une région qui lutte sur plusieurs fronts.

Plus de 400 cas confirmés, plus de 240 décès recensés fin novembre : jamais une épidémie d’Ebola n’avait fait autant de victimes en RD Congo depuis la découverte du virus dans le nord du pays, en 1976. Depuis le 1er août, date à laquelle l’épidémie a été confirmée, la réponse s’organise et mobilise des agents de l’OMS, du ministère de la Santé, des ONG internationales… La ville de Béni, épicentre de la crise, accueille médecins et spécialistes du virus. Mais la réponse à Ebola est particulièrement complexe au Nord-Kivu, où des groupes armés sèment la terreur et empêchent les équipes médicales d’accéder à certaines zones.

Les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe djihadiste, mènent des raids meurtriers sur Béni et toute sa région. Les ADF agissent de nuit, en attaquant un village ou un quartier. Tirs de kalachnikovs, de mortiers, coups de machettes… De nombreux habitants sont exécutés, d’autres, enlevés. L’armée congolaise est désemparée et ne parvient pas à mettre fin aux tueries.

Pour protéger les populations et sécuriser les équipes de riposte sanitaire, forces armées du pays et casques bleus de la Monusco ont lancé une opération dans la région de Béni. Son objectif : reprendre les camps ADF et éloigner les combattants de la ville. Mais l’offensive fait de nombreux morts au sein de la coalition : sept casques bleus ont été tués, ainsi que de nombreux membres de l’armée congolaise.

La lutte contre Ebola est une course contre la montre : il faut absolument éviter que la maladie ne se propage rapidement, mais la bataille contre les groupes armés s’annonce longue. Sans accès à ces zones, la situation pourrait bien dégénérer au cours des prochains mois.

Parviendra-t-on à stabiliser et à mettre fin à l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit depuis des mois dans la région de Beni? En tout cas, c’est la grande question que se pose tout observateur avisé après la publication, par le ministère national de la santé, dans son bulletin d’information de ce lundi 03 décembre 2018, de la survenue de 4 nouveaux cas de fièvre hémorragique confirmés, dont 2 à Beni,1 à Katwa et 1 à Kalunguta.

En dehors de ce quatre nouveaux cas, cinq nouveaux décès de cas confirmés ont été enregistrés, dont 3 à Beni, 1 à Butembo et 1 à Kalunguta, une personne guérie sortie du centre de traitement d’Ebola (CTE) de Butembo.

Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 444, dont 396 confirmés et 48 probables. Au total, 260 décès (212 confirmés et 48 probables) et 140 personnes guéries et 72 cas suspects en cours d’investigation.

La vaccination des prestataires de première ligne a été lancée à Lubero de manière préventive dans le cadre de la préparation de la zone de santé locale. Depuis le début de la vaccination, 39.277 personnes ont déjà été vaccinées.

EN POLITIQUE AU NIVEAU NATIONAL DELA RDC

Les candidats de l’opposition continuent d’étaler leurs divergences. Martin Fayulu exige la tenue des élections sans la machine à voter, Félix Tshisekedi affirme qu’il ira aux élections avec ou sans ces machines.

Les projets de société des candidats varient entre 80 et 120 milliards de dollars pour le premier mandat. Les grands défis reste cependant la mobilisation des recettes. La RDC compte principalement sur le secteur minier gangrené par la corruption.

Le début de la campagne a été entaché par l'annonce de violences en provenance de la région instable du Kasaï (centre), avec la mort samedi de militants faisant campagne pour un candidat du parti présidentiel à l'Assemblée nationale.

Trois hommes ont été décapités, selon le fils d'une des victimes et un candidat du Parti du peuple pour la démocratie et le progrès social (PPRD) Richard Ilunga Ntumba.

Appel à ne pas boycotter les élections
Au sein de la coalition Lamuka, on tente de rassurer. En dépit des pressions exercées, il n’y aura pas de boycott, affirme Eve Bazaiba Masudi, secrétaire général du MLC, le Mouvement de libération du Congo, le parti de Jean-Pierre Bemba, et porte-parole du candidat Martin Fayulu.

"Tout le travail que nous faisons c'est pour qu'en amont, il y ait un minimum de confiance et même en terme de procédé de vote. De sorte  que même en aval, nous ayons la possibilité d'acceptation des résultats.

Mais sachez que nous n'allons pas boycotter les élections," martèle Eve Bazaiba.

Le Front commun pour le Congo fustige le refus de la machine à voter par Martin Fayulu. C’est un "déni de démocratie", a déclaré Néhémie Mwilannya, coordonnateur du Front Commun pour le Congo.

La campagne pour les élections du 23 décembre en RDC a commencé effectivement avec des appels lancés par le président de la CENI et les promesses « d’alternance » de l’opposition.
Le processus électoral est entré dans sa dernière ligne droite avec le lancement ce jeudi ( 22.11.18) de la campagne électorale.

La plupart des 21 candidats à la présidentielle ont déjà dévoilé leurs programmes de gouvernance qui sont :  en finir avec les groupes armés dans l'est du pays et restaurer la dignité du Congolais. Deux projets que l’on retrouve dans tous les programmes présentés par les prétendants au fauteuil présidentiel.

Fayulu pour la réforme de la loi éloctorale
L’opposant Martin Fayulu, dont la candidature est portée par quatre des six principaux leaders de l’opposition, s'est montré favorable au rétablissement des élections à deux tours et consacrer le principe de double nationalité.

Mais la priorité pour l'opposant est avant tout d'obtenir l’alternance. "Le peuple veut l’alternance, le peuple veut que les 20 ans des Kabila (père et fils) de misère, de tuerie, d’insécurité soient oubliés. Notre objectif c ‘est des élections crédibles, transparentes et apaisées", a décalré Martin Fayulu.

Ramazani veut renforcer l'autorité de l'Etat
Pour sa part, Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin du président sortant Joseph Kabila, entend remettre le pays sur la voie d'un Etat redevable envers ses citoyens. "Le renforcement de l’autorité de l’Etat et l’amélioration de la gouvernance politique est pour notre vision l’axe principal ; c’est le pilier principal qui sous-tend la mise en œuvre de tous les programmes sous toutes ses facettes", insiste le candidat de la majorité présidentielle.

Kamerhe insiste sur la relance de la production locale
L'opposant Vital Kamerhe se démarque  avec un programme tiré du modèle de développement du Brésil.

Un programme  qui repose sur l’agriculture. "On ne peut pas se develloper si l’on ne sait pas que dans les provinces du Maniema et de Sankuru il faut le riz et le pondu (Feuilles de manioc ), et au Kivu il faut le haricot et les pommes de terre…Nous disons c’est l’homme au centre de notre programme. Et ce pays il nous faut 5 ans seulement pour que la RDC devienne le Brésil", a assuré M. Kamerhe.

Les positions de Martin Fayulu n’ont pas changé. Le candidat de la coalition Lamuka (réveillez-vous en lingala) exige la tenue des élections du 23 décembre prochain sans utiliser la machine à voter.

Martin Fayulu

@MartinFayulu
 Le 23, plaçons tous le bulletin n°4 dans l'urne, sans machine à tricher.

Une position jugée irréaliste par Juvénal Munubo, député national de la province de Walikale dans le Nord-Kivu, rapporteur de la sous-commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale.

Il est aussi membre  du bureau exécutif de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) de Vital Kamerhe, qui soutient la candidature de Félix Tshisekedi. "Qu'allons-nous faire avant le 23 décembre pour carter les machines à voter? Est-ce qu'on a une stratégie commune pour écarter les machines à voter? On n’en a pas.

Alors, s'il n'y a pas une stratégie commune d’écarter ces machines du processus électoral, ce qui reste à faire est de surveiller le processus à travers les témoins. Et donc nous allons surveiller le processus à travers nos témoins," souligne le député.

UNC_RDC Officiel
@uncrdc
 #UNC ~ LE TICKET GAGNANT ARRIVE À GOMA :
À PARTIR DE CE MARDI 04 DÉCEMBRE 2018 #FatshiVit SERA AU NORD KIVU @fatshi13 @VitalKamerhe1

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Quid de la machine à voter?

Martin Fayulu demande aussi à ses électeurs de ne pas accepter qu’on installe la machine à voter dans les bureaux de vote.
Une posture qui risque de désorienter les électeurs, selon Sylvain Lumu, directeur exécutif de l'Institut alternatives et initiatives citoyennes pour la gouvernance démocratique.

"J’ai beaucoup de respect pour le président Fayulu. Mais moi-même, je n’arrive pas à comprendre comment est-ce que le jour où il va se retrouver en face d’une machine, il pourra réclamer le bulletin. C’est quasiment une désorientation des électeurs," s’offusquer.

RDC : programmes des candidats à la présidentielle









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