Le réchauffement climatique accélère les changements biologiques dans les océans

Selon les journalistes du journal Futura-Science notre siurce ; Au fil des millénaires, le climat de la Terre a connu de nombreuses variations naturelles. En réponse, la biodiversité marine a subi des altérations plus ou moins importantes.

Parfois même, des changements biologiques rapides sont survenus dans certaines régions océaniques. Mais, selon un modèle développé par une équipe du CNRS, l'occurrence de ces « surprises climatiques » augmenterait de manière récente et sans précédent.

Ce modèle est basé sur une théorie de l'organisation de la biodiversité dans les océans. Une théorie que les chercheurs connaissent sous le nom de « METAL » pour Macro Ecological Theory on the Arrangement of Life.

Et qui offre -- contrairement aux programmes d’observation de la biodiversité marine qui ne couvrent qu'une faible superficie des océans, souvent à proximité des côtes -- une couverture spatiale globale.

Vers une réorganisation de la biodiversité dans les océans.

Les scientifiques ont créé des espèces théoriques présentant une large gamme de réponses aux fluctuations naturelles des températures.

Les espèces fictives, qui résistent aux fluctuations thermiques, s'assemblent ensuite en pseudo-communautés et colonisent progressivement toutes les régions océaniques. Ils ont d'abord testé leur modèle sur 14 régions et constaté qu'il reproduisait les changements biologiques observés depuis les années 1960.

C'est en appliquant ce modèle à l'ensemble des océans que les chercheurs ont mis en évidence une augmentation des « surprises climatiques ». Selon eux, elle serait à attribuer à la fois au phénomène El Niño, aux anomalies thermiques de l'Atlantique et du Pacifique et au réchauffement de l’Arctique.

Dans la plupart des cas, le modèle prédit un événement un an avant qu'il ne se produise, permettant d'identifier les régions de biodiversité « à risque ». Et les changements biologiques mis en avant devraient se traduire par une réorganisation globale des espèces et des communautés dans l'océan.

Le suivi actuel des systèmes biologiques marins ne porte que sur une infime fraction des océans. Difficile, en pareilles circonstances, de prédire efficacement quelles seront les conséquences d'un dérèglement climatique. Mais des chercheurs ont mis au point un modèle qui permet de contourner le problème.

Les océans et mers ont un également un effet direct sur le changement climatique : l'eau s'évapore à cause de l'augmentation des températures. La vapeur d'eau étant un gaz à effet de serre, elle contribue à accélérer le réchauffement du climat, et donc l'évaporation de d'eau : c'est un cercle vicieux.

Les océans jouent également un rôle de puits de carbone, essentiel à la lutte contre le réchauffement climatique : mais il semblerait que leur rôle d'absorption du CO2 ait cessé d'augmenter. "Ce résultat surprenant est très inquiétant vis-à-vis du changement climatique, car le caractère quasi constant du pompage du CO2 atmosphérique par les eaux froides de l'hémisphère sud ne peut qu'accélérer le taux de croissance du CO2 atmosphérique et donc le réchauffement global" explique le CNRS.

Le réchauffement climatique aurait également une incidence sur l'oxygénation des océans : la solubilité de l'oxygène diminue avec l'augmentation de la température de l'eau : plus l'eau est chaude, moins il y a d'oxygène. Les conséquences sont l'asphyxie de la biodiversité marine et la limitation de son habitat.
Lutter contre le réchauffement climatique s'avère donc indispensable pour limiter l'augmentation de la température des océans et ses conséquences.

Le réchauffement climatique concerne l'atmosphère, mais également la température des mers et des océans : leur température augmente au même titre que la température atmosphérique, et les conséquences de ce réchauffement sont considérables.

La température moyenne mesurée depuis 2000 à la surface de l'océan Arctique était de 2 à 3°C supérieure par rapport à ces 50 dernières années, selon le Centre de données sur la neige et la glace américain, le NSDIC.

Les différentes projections envisagent une augmentation des températures de l'eau de 3°C à 5°C.
L'augmentation de la température de l'eau a une incidence directe sur les catastrophes naturelles  telles que les ouragans et les cyclones.

L'eau plus chaude induit une augmentation du nombre et de la puissance des phénomènes violents tels que les ouragans. Selon une étude publiée par l'Université de Londres, une augmentation de la température à la surface de l'océan de l'ordre de 0,5°C a élevé de 40% le nombre d'ouragans dans l'océan Atlantique entre 1996 et 2005.

La dilatation thermique engendrée par l'augmentation de la température de l'eau (plus l'eau est chaude, plus elle est volumineuse), associée à la fonte des glaces de l'Antarctique, du Groenland, et des nombreux glaciers situés aux quatre coins de la planète, pourrait élever le niveau des mers.

Les prévisions du GIEC annoncent une augmentation de 18 à 59 cm du niveau des mers à l'horizon 2100, mais il semblerait que ces prévisions aient été sous-estimées, car la hausse du niveau des mers a été 50 % plus rapide entre 1990 et 2001 par rapport aux prévisions des experts du GIEC. Les nombreuses villes situées en zone côtière et les territoires situés en basse altitude pourraient être inondés par l'élévation du niveau des mers et océans.

Entre 1993 et 2001, le niveau moyen des océans s'est élevé d'environ 2 centimètres, selon les mesures du satellite Topex-Poseidon. Il a été majoritairement provoqué par l'augmentation du volume d'eau consécutif au réchauffement climatique, la fonte des glaciers n'y contribuant que pour une très petite proportion. Celle-ci semble s'être inversée par la suite : depuis 2003, l'augmentation du niveau marin s'est accéléré et serait majoritairement dû à la fonte des glaciers.

La Comission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO (COI) encourage le développement des sciences de la mer, le renforcement des capacités pour surveiller le rôle majeur de l’océan dans le système climatique, ainsi que la prévision des changements océaniques à venir.

Elle prépare le terrain pour le développement de stratégies efficaces pour atténuer et pour s’adapter aux conséquences du changement climatique.

La COI met l’accent sur les conséquences les plus néfastes, telles que l’acidification des océans et l’augmentation de la température, entraînant le blanchissement des coraux, l’élévation du niveau de la mer, la désoxygénation, les variations des tempêtes et les changements dans la biodiversité marine.

Les services promus par la COI sont scientifiquement fondés et aident les États membres à devenir plus résistants face aux conséquences du changement climatique.

Les partenariats sont essentiels à cet égard. Par exemple, la COI a joué un rôle majeur pour le  lancement de la plate-forme « Océan et Climat » (link is external) qui réunit désormais plus de 50 intervenants de nature différente.

Cela contribue à aider la communauté océanographique en éclairant les débats liés à la COP21 concernant l’interaction vitale entre le climat et les océans. En effet, le changement climatique signifie également le changement des océans.

Les négociations climatiques portant à la fois sur l’adaptation et l’atténuation ne doivent pas négliger les solutions liées à la protection des océans.

Dans ce contexte, la COI est à la pointe de la formulation de nouvelles priorités de recherche liées aux impacts du changement climatique sur les océans, l’atténuation du changement climatique par la conservation et la restauration des écosystèmes côtiers et marins tels que les mangroves et les marais salants – surnommés « carbone bleu » – et la contribution mondiale de l’océan au développement durable par la transition vers une « économie bleue ».





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