La violence est "profondément enracinée" au Nord et Sud - Kivu, déplore la cheffe de la MONUSCO en Rép Dém du Congo

Intervenant au conseil de sécurité lundi 18 mars, la cheffe de la mission de l'ONU pour la stabilisation au Congo (MONUSCO) , Leila Zerrougui, a affirmé que la violence était "profondément enracinée" dans le Nord - Kivu et Sud - Kivu , deux provinces déchirées par des conflits armés depuis plus de 20 ans.

"Dans le Nord et le Sud-Kivu", a-t-elle déploré, "la violence structurelle est profondément enracinée et les dynamiques de conflit liées à l'identité, à l'accès à la terre et aux ressources et aux problèmes régionaux sont profondément ancrées dans le tissu de la vie quotidienne".

L'algérienne à la tête de la plus importante et budgétivore mission de la paix de l’ONU dans le monde, a noté que les affrontements se sont "intensifiés" ces dernières semaines entre milices communautaires  "entraînant d'importants déplacements de population, susceptibles de détériorer davantage la situation sur place".

Au Nord - Kivu où sévit une épidémie d’Ebola, elle a fait  des attaques chroniques des miliciens Maï-Maï et des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) contre l'armée gouvernementale, les civils et, à plusieurs reprises, contre le personnel humanitaire dont celui de son organisation , la Monusco.

Pour résoudre cette crise, l'envoyée spéciale  de l'ONU a plaidé en faveur d'un  "engagement concentré".  Les élections législatives nationales et provinciales auront lieu le 31 mars prochain dans le Nord de la province du Nord - Kivu et dans le territoire de Yumbi où l'ONU a conclu à "de possibles crimes contre l’humanité" après des violences entre deux intercommunautaires.

La responsable onusienne a promis de faire tout son possible "pour prévenir et atténuer tout risque de violence pendant cette période politiquement sensible".

(ACP).-  L’ambassadeur de la RD Congo aux Nations unies, Ignace Gata Mavita, a exprimé lundi, devant le Conseil de sécurité sur la situation en RDC, la volonté du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de collaborer avec la MONUSCO en vue d’une reconfiguration pour un redimensionnement qualitatif des troupes qui devront être moins nombreuses mais mieux équipées et aguerries face à la guerre asymétrique dans la collaboration avec l’armée nationale pour la traque des groupes armés.

C’est dans ce cadre, a poursuivi l’ambassadeur Ignace Gata, que le gouvernement congolais sollicite auprès du Conseil de sécurité le renouvellement du mandat de la MONUSCO pour une période d’une année et  à redimensionner qualitativement des troupes qui doivent être aguerries et le nombre soit réduit.

Mais, a-t-il expliqué,  ceci ne concerne pas la Brigade d’intervention  rapide ainsi que la dotation aux troupes en moyens et en équipements appropriés de manière à renforcer leurs capacités opérationnelles pour combattre les menaces asymétriques sur le terrain.

Il a, en outre, demandé la prise en compte du DDR, d’inclure la problématique de la lutte contre le pillage des ressources naturelles avant de demander aux pays voisins d’où proviennent les groupes armés étrangers d’engager des dialogues politiques avec lesdits groupes dans le cadre de la résolution de cette crise.

SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DANS LES PROVINCES DU NORD-KIVU ET DE L'ITURI

Lundi 18 mars 2019

La situation épidémiologique de la Maladie à Virus Ebola en date du 17 mars 2019 :

Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 960, dont 895 confirmés et 65 probables. Au total, il y a eu 603 décès (538 confirmés et 65 probables) et 314 personnes guéries.

172 cas suspects en cours d’investigation ;
9 nouveaux cas confirmés, dont 3 à Katwa, 2 à Vuhovi, 2 à Masereka, 1 à Butembo et 1 à Kalunguta ;
5 nouveaux décès de cas confirmés, dont
4 décès communautaires, dont 3 à Katwa et 1 à Kalunguta ;
1 décès au CTE de Butembo ;
2 nouveaux patients guéris sortis du CTE Butembo.

/!\ Les données présentées dans ce tableau sont susceptibles de changer ultérieurement, après investigations approfondies et après redistribution des cas et décès dans leurs zones de santé respectives.

Remarques:

Afin d’éviter que le nombre total de cas varie (à la hausse ou à la baisse) quotidiennement, les cas suspects ont été placés dans une catégorie séparée. Ainsi, les cas suspects dont les tests laboratoires se sont révélés positifs seront ajoutés dans la catégorie des cas confirmés alors que ceux qui sont négatifs (non cas) seront retirés du tableau.

Les décès survenus au niveau des CTE sont provisoirement enregistrés dans les zones de santé d’implantation des CTE dans l’attente de reclassification dans la zone de santé de notification des cas.

La catégorie des cas probables reprend tous les décès pour lesquels il n'a pas été possible d'obtenir des échantillons biologiques pour confirmation au laboratoire mais où les investigations ont révélé un lien épidémiologique avec un cas confirmé ou probable.

Un décès communautaire est tout décès survenu en dehors d'un Centre de Traitement Ebola.

Actualité de la riposte

Vaccination
Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 89.173 personnes ont été vaccinées, dont, 22.470 à Katwa, 20.956 à Beni, 10.972 à Butembo, 6.109 à Mabalako, 2.985 à Kalunguta, 2.811 à Goma,  2.700 à Mandima, 2.317 à Komanda, 2.114 à Oicha, 1.430 à Kayina, 1.389 à Kyondo, 1.357 à Karisimbi, 1.315 à Bunia, 1.229 à Masereka, 1.124 à Vuhovi, 1.021 à Lubero, 831 à Biena,  806 à Musienene, 772 à Mutwanga, 690 à Rutshuru, 557 à Rwampara (Ituri), 527 à Nyankunde, 496 à Mangurujipa, 355 à Tchomia, 333 à Lolwa, 280 à Mambasa, 254 à Alimbongo, 250 à Mweso, 245 à Kibirizi, 207 à Kirotshe, 161 à Nyiragongo, 97 à Watsa (Haut-Uélé) et 13 à Kisangani.

Le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Ethique dans sa décision du 19 mai 2018.

EN ITURI

Les Jeunes de la Communauté Lendu en Ituri dans le Nord-Est de la RDC sollicitent la levée de détention et des poursuites en faveur des dignes fils de la province privés de liberté depuis plus de 14 ans, arrêtés pour crimes de guerre.

Dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’État, Félix Tshisekedi, dont une copie est parvenue le dimanche 17 mars à Ouragan FM, ces jeunes demandent, dans le cadre des mesures de grâce, la levée de détention et des poursuites en favuer de leurs frères incarcérés à la prison militaire de Ndolo, à la prison de Makala et à Angenga.

Il s’agit notamment de :

1. A la Prison Militaire de Ndolo
Ndjabu Ngabu
Mbodina Iribi
Manda Ndjaza Sharif
Matata Banaloki
Ngole Justin
Adjibale Zawadi

2. A la Prison de Makala
Thomas Lubanga
Germain Katanga
Mateso Nyinga
Haikoe Azingani
Asida Jilo
Mateso Utsi
Mateso Kimbabo

3. A la prison de haute sécurité d’Angenga

Ndjangu Maki
Agenonga Ufoyuru

En outre, ces jeunes demandent que justice soit faite pour enrayer les affres de la guerre, rappelant que le peuple Lendu a été victime des conflits depuis 1999 jusqu’aux environs de l’année 2004, période au cours de laquelle l’ex district de l’Ituri a connu les moments les plus sombres de son histoire avec des affrontements et massacres interethniques, essentiellement entre les communautés Hema et Lendu, des barbaries inimaginable des conflits des terres et identitaires, doublés de la dimension socio-économique entretenus par des agresseurs venus de nos pays voisins.

Les mêmes faits malheureux ont encore rebondi depuis le mois de décembre 2017 en territoire de Djugu suite à la mauvaise gestion des problèmes sécuritaires par l’Etat Congolais. La communauté Lendu a encore une fois été victime de violation des droits de l’homme, des crimes de guerre et crimes contre humanité, poursuit le même document.

EN BUTEMBO

Actualités
BUTEMBO : LES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ SUSPENDENT CERTAINS SERVICES POUR PROTESTER CONTRE LES RÉSISTANCES FACE À LA RIPOSTE
Publication : 18 mars 2019 Écrit par Rédaction Rtvh Butembo
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Les consultations prénatales et préscolaires sont suspendus jusqu’à nouvel l’ordre dans les zones de santé de Butembo et de KATWA.

La décision est contenue dans un communiqué de presse de l’intersyndicale de la santé pool de Butembo signé le samedi16 mars dernier.

Dans les lignes de ce document ; la solidarité syndicale des infirmiers du Congo, SOLSICO et le syndicat national des cadres agents et employés des secteurs des services SYNCASS motivent leur décision par le fait que les femmes comptent parmi ceux qui résistent encore face la riposte contre Ebola.

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