La fête des Rameaux (14 avril 2019) ouvre la Semaine Sainte pour les chrétiens du monde entier.

Cette fête fait mémoire de ces jours où Jésus fut acclamé comme un roi par les habitants de Jérusalem qui le saluaient avec des palmes, avant d’être condamné à mort comme un malfaiteur. Les « rameaux » de feuillage toujours vert, bénis  par le prêtre, rappellent que la vie ne finit pas.

Les rameaux à la lumière de Pâques

Il commémore deux événements : d'une part, l'entrée solennelle de Jésus à Jérusalem, où il fut acclamé par une foule agitant des palmes et déposant des manteaux sur son passage, épisode relaté dans les quatre Évangiles canoniques ; d'autre part, la Passion du Christ et sa mort sur la croix, d'où le nom actuel de « célébration des Rameaux et de la Passion ».

Il commémore deux événements : d'une part, l'entrée solennelle de Jésus à Jérusalem, où il fut acclamé par une foule agitant des palmes et déposant des manteaux sur son passage, épisode relaté dans les quatre Évangiles canoniques ; d'autre part, la Passion du Christ et sa mort sur la croix, d'où le nom actuel de « célébration des Rameaux et de la Passion ».

Dès le ixe siècle, l'Église accomplit dans son rituel du jour la bénédiction des rameaux et la procession des fidèles, issue de la liturgie de Jérusalem. Les rameaux verdoyants, signes de vitalité, sont déposés sur les tombes au cimetière ou accrochés aux crucifix dans les maisons.

L'hymne Gloria, laus et honor est chanté pendant la procession des rameaux.

La tradition chrétienne aujourd'hui veut que l’on emporte, après la messe, les rameaux bénis, pour en orner les croix dans les maisons.

Dans les Églises réformées, le dimanche des Rameaux est lié à la confirmation des catéchumènes.

Dans le rite romain du catholicisme, la célébration commence à l'extérieur de l’église avec la bénédiction des rameaux puis la lecture par le prêtre ou le diacre du récit de l'entrée à Jérusalem. La foule rentre ensuite dans l'église pour la célébration de la Passion du Christ.

Contrairement au rite latin, le rite byzantin  considère séparément la Sainte Quarantaine et la Semaine sainte.

Au milieu de ces deux durées, l'une de quarante jours, l'autre de six jours, nombres symboliques dans l'univers chrétien, se trouvent deux jours à part, qui font office de transition : le samedi de Lazare et le dimanche des Rameaux.

Ces deux jours, qui ont le même apolytikon, sont unis par leur hymnographie, qui fait sans cesse rappel de l'un et de l'autre de ces événements.

L'épisode de l'entrée dans Jérusalem est la conséquence de la résurrection opérée la veille par le Christ.

À l'entrée de Jérusalem, qui s'avance pour que "beaucoup de gens" manifestent bruyamment leur joie ? Est-ce un prince aimé ou un général triomphant? par le père Marc Sevin, bibliste. Publié le 22 février 2016.

 "HOSANNA !" Qui s'avance pour que "beaucoup de gens" manifestent bruyamment leur joie ? Est-ce un prince aimé ou un général triomphant ? A-t-on disposé pour lui sur la route des tapis couverts de fleurs ? Non.

Il s'agit de Jésus. Et pourtant Jésus est le plus grand de tous les grands de ce monde puisqu'il "vient au nom de Dieu" afin d'établir le "Règne de David". Il est le Messie attendu par tous depuis si longtemps pour relever le peuple. Le cortège qui l'entoure n'a paradoxalement rien de royal.

Les "manteaux" des participants et des "feuillages coupés" se substituent aux tapis et aux fleurs des victoires officielles. Et puis Jésus avance sur un "petit âne" dont il avait dit aux deux disciples : "le Seigneur en a besoin" (Luc 19,32). Pourquoi donc lui, le Seigneur, aurait-il besoin d'un "petit âne" ?

À la lumière de Pâques, les chrétiens relisent la scène comme une parabole. Le "petit âne" vient leur rappeler que la royauté de Jésus ne ressemble pas à celle de David qui s'est imposée par les armes. Jésus ne vient pas établir le Royaume de Dieu par la force, mais par le don de sa vie. Il est venu pour servir et non pas être servi.

Pour les chrétiens l'entrée de Jésus à Jérusalem devient une parabole. Le "petit âne" évoque à l'avance l'abaissement de Jésus : "Il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout"  (Philippiens 2,8).

Au cours de la semaine qui vient, gardons dans un coin de notre prière la parabole du petit âne des Rameaux.

Lorsque Jésus entre à Jérusalem, la ville de la plus grande joie et de la plus grande tristesse, il est grave. Il sait que c'est à cet endroit que sa Passion aura lieu. Par le P. Jacques Nieuviarts, bibliste.

Quelle joie plus grande au temps de Jésus, que de monter à Jérusalem pour les grandes fêtes de pèlerinage, en particulier celle de Pâques.

Les foules qui entourent Jésus aux portes de la ville partagent cette joie. Pour Jésus elle est mêlée de gravité. En chemin, il a plusieurs fois annoncé à ses disciples que Jérusalem est pour lui la ville de la Passion et de sa mort sur une croix.

Il a pleuré avec amertume aussi sur la ville : "Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes… et vous n'avez pas voulu !" (Luc 13, 34).

Au terme du parcours

L'évangéliste Jean parle de plusieurs montées de Jésus à Jérusalem au cours de son ministère. Et probablement est-il au plus près de la réalité en disant cela.

Les trois autres évangélistes, que l'on désigne habituellement comme "synoptiques", parce qu'ils sont très proches et que l'on peut les placer aisément en regard, même s'ils comportent aussi de nombreuses différences, ne mentionnent qu'une seule montée à Jérusalem.

Elle est… le terme du chemin entrepris par Jésus en Galilée dès le début de sa prédication

Ce qui se passe en effet à l'entrée de la ville est comme une synthèse très forte des gestes et des paroles de Jésus tout au long de sa vie : il se présente en messie humble, ami des pauvres et des petits, proche aussi des pécheurs à qui il annonce la tendresse et le pardon de Dieu.

Mais ses paroles et ses actes manifestent une liberté absolue, celle du Fils, lorsqu'il parle de Dieu comme de son père et qu'en son nom il pardonne. Il a blasphémé disent très vite les pharisiens et les grands prêtres, qui le rediront lors de la Passion, ajoutant d'une seule voix qu'il mérite la mort.

Ce qui se joue à l'entrée à Jérusalem est essentiel. Nous sommes au cœur de l'évangile.

Des récits différents

Les évangélistes racontent différemment cette scène. Jean dit simplement les choses : "Trouvant un ânon, Jésus s'assit dessus" (Jean 12, 14).

Son récit porte en même temps une tonalité plus politique : les foules portent les "palmes" que l'on retrouve par exemple sur les pièces impériales. Marc sur ce point a des mots simples : les foules prennent "des feuillages qu'ils coupaient dans la campagne" (Marc 11, 8).

Chez Matthieu ce sont "des branches" qui rappellent les fêtes de la Dédicace du temple.

Justement, Jésus va vers le temple, et l'on suit le scénario d'une autre fête importante, celle de Sukkôt ou des Tentes, rappelant le temps du nomadisme au désert, durant lequel Dieu veillait.

Le scénario est celui que chante le Ps 117 (118) : rameaux en main, la foule s'approche dans la liesse, jusqu'aux "cornes de l'autel". Et elle lève le rameau à plusieurs moments précis et au cri du Hosanna, au point que l'on désignait parfois le rameau du nom de "Hosanna" !

Des récits différents

Les évangélistes racontent différemment cette scène. Jean dit simplement les choses : "Trouvant un ânon, Jésus s'assit dessus" (Jean 12, 14).

Son récit porte en même temps une tonalité plus politique : les foules portent les "palmes" que l'on retrouve par exemple sur les pièces impériales. Marc sur ce point a des mots simples : les foules prennent "des feuillages qu'ils coupaient dans la campagne" (Marc 11, 8).

Chez Matthieu ce sont "des branches" qui rappellent les fêtes de la Dédicace du temple.

Justement, Jésus va vers le temple, et l'on suit le scénario d'une autre fête importante, celle de Sukkôt ou des Tentes, rappelant le temps du nomadisme au désert, durant lequel Dieu veillait. Le scénario est celui que chante le Ps 117 (118) : rameaux en main, la foule s'approche dans la liesse, jusqu'aux "cornes de l'autel".

Et elle lève le rameau à plusieurs moments précis et au cri du Hosanna, au point que l'on désignait parfois le rameau du nom de "Hosanna" !

Hosanna !

"Sauve moi !" ou "sauve nous !", tel est le premier sens du mot Hosanna, le cri que le pauvre adressait au roi qui pouvait le sauver et lui faire justice. C'est aussi ce cri que le peuple lance vers Dieu dans sa marche vers le temple : "Donne, Seigneur, donne le salut" (Ps 117, 25). En la fête de Sukkôt célébrée à l'automne, on demandait aussi par ce cri l'eau pour les semences et moissons à venir.

Mais dans le cadre de la fête, le terme est devenu une acclamation, se séparant peu à peu de son sens premier et reprise plus tard dans la liturgie chrétienne, pour dire l'attente eschatologique, l'attente de la venue définitive du Messie.

Le verset suivant ne dit-il pas dans le même sens : "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !" (Psaume 117, 26).

A mort !

Celui qui "vient au nom du Seigneur", comme le crient les foules dans la liesse, si proches du cœur de Jésus, va être refusé par la ville, qui se raidit de tout son être à sa venue. Matthieu le dit dans une figure forte (en grec c'est le mot séisme, qui il est vrai est le signal discret que s'opère ici une révélation de Dieu).

Ainsi Jésus entre dans la ville de Dieu. Déjà au temps des mages, Hérode s'indignait et tremblait (Matthieu 2, 3). C'est désormais le front du refus. Jésus aura maille à partir avec les grands prêtres et les scribes. La confrontation sera forte, l'évangile le dit en plusieurs chapitres très vifs, qui s'achèveront par la croix… Et le troisième jour, la résurrection, le signe le plus fort de Dieu.

Le dimanche des Rameaux est dans le calendrier liturgique chrétien le dimanche  qui précède le dimanche de Pâques et qui marque l'entrée dans la Semaine sainte.




























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