Beni - térritoire ; La société civile s' indigne après avoir revu à la hausse le bilan des combats sur axe routier Mbau-Kamango dans l'Est dela Rdc

🔴Les rebelles ougandais de l'ADF sont donc de retour dans le territoire de Beni, en proie des massacres et insécurité. Alors que de telles exactions contre les civils avaient été récurrentes dans cette zone entre octobre 2014 et fin 2016, cette attaque constitue le premier massacre d'ampleur en 2019.

Donc le bilan s’alourdit et passe de 6 à 12 civils tués au PK 14 19 mai 2019 courant.

Dans le même registre sécuritaire, nous avons appris que, Kakule Gibriel a perdu les membres de sa famille au cours d’une incursion des présumés rebelles des Forces Démocratiques Alliées-ADF.

Pour ce nouvel assaut le matin de vendredi 17 mai, les assaillants ont attaqué Matiba et Point Kilométrique 14, deux entités situées le long de l’axe routier Mbau-Kamango en territoire de Beni au Nord-Kivu.

Agé de presque 19 ans, le jeune garçon affirme avoir vu plusieurs morts sur le sol, notamment son père, son frère et sa tante tous décapités à la machette par l’ennemi.

« Je suis arrivé à la maison et j’ai trouvé tout à désordre étrange. De passage de chez vieux Longo, toutes les portes étaient fermées et j’ai cru qu’il s’est encore soulé», raconte Kakule Gibriel, sous une voix de faiblesse et d’émotion.

Et de poursuivre: « j’ai vu le Vieux Longo couché par terre, et il était déjà mort. Quelques minutes après, les corps sans vie de mon père, mon frère Baraka et ma tante Pasi tous tués. Épris de panique et de peur, j’ai pris le large. Les assaillants coupaient la tête de leurs cibles. D’ailleurs, je n’ai pas vu la gorge de mon père », témoigne le jeune rescapé, qui plaide pour la pacification de la Région.

Sur place, des sources locales livrent un bilan provisoire de 9 personnes tuées et de plusieurs autres prises en otages par l’ennemi. Lors de la même attaque, certains biens des civils ont été emportés par les rebelles composés essentiellement des hommes, femmes et enfants, laissent entendre une rescapée.

Il faut dire que suite à l’insécurité grandissante sur l’ensemble du territoire de Beni, plusieurs écoles ont déjà fermé leurs portes. En outre, les villages de certains groupements se sont déjà vidés de ses populations. Celles-ci vivent dans leurs zones de refuge dans des conditions précaires faute à la non assistance humanitaire.

En observant de tel tueries dans la région de Beni après les opérations de démantèlement des rebelles ougandais de l'ADF par les Forces armées de la République du Congo (FARDC) aidées par la mission des Nations unies en RDC (Monusco), c'est donc en toute confiance que des cultivateurs passagers décident ou acceptent d'emprunter la route Kamango-Mbaun qui va vers la frontière ougandaise.

Mais, en plein parc des Virunga, à une soixantaine de kilomètres de Beni, ces voyageurs se retrouvent nez à nez avec les rebelles ADF qui leur tendent une embuscade.

Avec la dernière incursion des rebelles ADF au PK 14 sur l’axe Mbau- Kamango est revu à la hausse ce samedi 18 mai 2019 après la découverte des autres corps sans vie.

La société civile du territoire de Beni à travers son rapporteur Janvier Kasahirio dresse un bilan de 12 civils dont 7 bantous et 5 pygmées et plusieurs autres sont toujours portés disparus.

C’est la terreur et la désolation dans le chef de la population a signifié la même source qui se dit déçue après l’exécution par arme blanche et à machette des civils innocents.

« Les agglomérations d’oicha, Mbau…seraient sous menace d’attaque terroristes ADF compte tenu des attaques à répétition menées par ces derniers », a-t-il indiqué.

Rappelons que des présumés rebelles ADF ont attaqué une position des éléments FARDC au PK 14 dans la route Mbau- Kamango où des morts ont été enregistrés aux côtés de plusieurs autres portés disparus le vendredi 17 mai dernier.

Me Omar Kavota, coordonnateur du Cepado, le Centre d'études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'homme, ce n’est pas une surprise. « Nous pensons que ce qui vient d’arriver était prévisible dans la mesure où les ADF ont simulé une sorte de trêve pendant plusieurs mois, et certains pouvaient croire que les ADF avaient été anéantis. En réalité, ils ont eu le temps de se reconstituer, de former leurs combattants et de recruter dans la région », explique-t-il.

Il fait remarquer que le mois dernier, des actes ont ciblé les FARDC. « Une manière pour les ADF, selon Me Omar Kavota, de se ravitailler en armes et en munitions, et nous avions alerté. » Pour lui, ces attaques préfiguraient une nouvelle série de massacres.

Pour le capitaine Mak Azukay, il est difficile, pour l’instant, de donner un quelconque bilan. Il annonce cependant, la suspension temporaire de la circulation sur le tronçon Mbau-Kamango, à une soixantaine de km au nord-est de la ville de Beni. Et ce, jusqu’à nouvel ordre.

Il justifie cette décision par la poursuite des opérations militaires sur cette route, jusqu’à ce que l’armée ait le contrôle total de la situation, ajoute-t-il.


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