L’épidémie de maladie à virus Ebola a atteint et dépassé samedi le cap de 1.900 cas au Nord-Kivu et en Ituri en Rdc

🔴L’épidémie d’Ebola dépasse le cap de 1900 cas au Nord-Est de la RDC près de 10 mois après sa déclaration
27.05.2019,

L’épidémie de maladie à virus Ebola a  atteint et dépassé samedi le cap de 1.900 cas au Nord-Kivu et en Ituri dans la partie Nord-Est de la RDC, près de 10 mois après avoir été déclarée officiellement, indique un communiqué du ministère de la Santé sur la situation épidémiologique de cette maladie parvenu dimanche à l’ACP.

Sur un total de 1903 cas enregistrés jusqu’au 25 mai 2019, il y a eu 1.809 cas confirmés au laboratoire et 94 cas probables. Selon la source, 1.270 décès ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie, dont 1.176 décès de cas confirmés et 94 décès de cas probables. Il y a eu également 492 personnes guéries. Actuellement, 287 cas suspects sont en cours d’investigation.

Ce rapport indique également que neuf  nouveaux cas confirmés d’Ebola été notifiés dans la journée du samedi 25 mai 2019, dont  quatre à Butembo, quatre à Mabalako et un  à Vuhovi dans la province du Nord-Kivu.

Il y a eu  aussi la validation de six cas probables dans la même journée du samedi. On note également dix nouveaux décès de cas confirmés dans le tableau épidémiologique de samedi, dont trois décès communautaires (deux à Mabalako et un à Butembo) et sept survenus aux centres de traitement d’Ebola (CTE), dont deux  à Katwa, deux  à Mabalako, deux à Butembo et un Beni au Nord-Kivu.

Le ministère de la Santé rappelle que le seul vaccin utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Éthique dans sa décision du 20 mai 2018. Ainsi, la RDC a déjà vacciné 124.125 personnes parmi lesquelles 34.252 sont des contacts à haut risque (CHR), 60.832  sont des contacts de contacts (CC), et 29.041 sont des prestataires de première ligne (PPL).

Depuis le début de l’épidémie, le cumul des voyageurs contrôlés (prise de température) aux points de contrôle sanitaire est de 60.609.307. A ce jour, 80 points d’entrée et de points de contrôle sanitaire ont été́ mis en place dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri afin de protéger les grandes villes du pays et d’éviter la propagation de l’épidémie dans les pays voisins.

Action de santé publique

Le Ministère de la santé continue à renforcer les mesures de riposte, avec le soutien de l’OMS et de ses partenaires. Les priorités sont la coordination, la surveillance, la recherche des contacts, les moyens de laboratoire, les mesures de lutte contre l’infection, la prise en charge clinique des patients, la vaccination, la communication sur les risques et la collaboration des communautés, le soutien psychosocial, les enterrements dignes et sécurisés, la surveillance transfrontalière et les activités de préparation dans les provinces et les pays voisins.

Pour des informations détaillées sur les actions de l’OMS et de ses partenaires en matière de santé publique, veuillez consulter les derniers rapports de situation publiés par le Bureau régional OMS de l’Afrique :

Dans les zones touchées, les autres provinces de la République démocratique du Congo et les pays voisins, on continue de suivre de près et d’enquêter sur toutes les alertes. Depuis la publication du dernier rapport, des alertes ont fait l’objet d’enquêtes dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo, en Ouganda, au Soudan du Sud, au Rwanda et chez un voyageur qui rentrait en Suède après un séjour au Burundi.

Jusqu’à présent, la MVE a été exclue pour toutes les alertes en dehors des zones touchées par l’épidémie. Les voyageurs internationaux qui ont pu être en contact avec le virus, y compris un médecin qui est retourné aux États-Unis d’Amérique après avoir fourni une assistance médicale en République démocratique du Congo, sont également suivis de près ; tous demeurent asymptomatiques.

Évaluation du risque par l’OMS

L’OMS a revu son évaluation du risque au regard de cette épidémie, et le risque demeure très élevé aux niveaux national et régional, et faible à l’échelle mondiale. Cette épidémie de MVE touche les provinces du nord-est de la République démocratique du Congo, à la frontière de l’Ouganda, du Rwanda et du Soudan du Sud. Il existe un risque potentiel de transmission de la MVE aux niveaux national et régional en raison des nombreux voyages entre les zones touchées, le reste du pays et les pays limitrophes pour des motifs économiques et personnels, et à cause de l’insécurité.

Le pays est confronté actuellement à plusieurs autres épidémies (choléra et poliomyélite dérivée de souches vaccinales, paludisme, par exemple) et à une crise humanitaire prolongée. De plus, l’insécurité au Nord-Kivu et en Ituri continue d’entraver la mise en place des activités de riposte.

Comme le risque de propagation nationale et régionale est très élevé, il est important que les provinces voisines et les pays limitrophes renforcent les activités de surveillance et de préparation. Le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI 2005) a indiqué que le fait de ne pas intensifier ces activités de préparation et de surveillance entraînerait une détérioration de la situation et favoriserait la propagation. L’OMS continuera de collaborer avec les pays voisins et les partenaires pour s’assurer que les autorités sanitaires sont en état d’alerte et prêtes à riposter sur le plan opérationnel.

Conseils de l’OMS

Trafic international: Sur la base des informations actuellement disponibles, l’OMS déconseille d’instaurer des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux avec la République démocratique du Congo. Il n’existe actuellement aucun vaccin homologué pour protéger les gens contre le virus Ebola. Par conséquent, toute exigence de certificat de vaccination anti-Ebola ne constitue pas une base raisonnable pour restreindre la circulation transfrontalière ou la délivrance de visas aux passagers quittant la République démocratique du Congo. L’Organisation continue de surveiller attentivement les mesures prises pour les voyages et le commerce en relation avec cet événement, effectuant les vérifications nécessaires le cas échéant.

Pour l’instant, aucun pays n’a pris de mesures entravant sensiblement les voyages internationaux à destination ou en provenance de la République démocratique du Congo. Les voyageurs doivent demander conseil à leur médecin avant de partir et respecter les règles d’hygiène.

L’OMS et ses partenaires continuent de riposter à l’épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) dans l’un des contextes les plus complexes qui soit.

Une baisse de l’incidence des cas a été observée à Beni, l’ancien épicentre. Il s’agit là d’une indication très positive de l’efficacité de la riposte malgré les multiples difficultés à surmonter.

Toutefois, à Beni et ailleurs, l’évolution observée doit être interprétée avec prudence, car on s’attend à ce que la détection des cas soit retardée à la suite des perturbations temporaires récentes des activités de riposte dues à l’insécurité. Néanmoins, l’OMS et ses partenaires demeurent déterminés, sous la direction du Gouvernement et grâce à la collaboration entre les organismes, à relever les défis et à mettre fin à cette épidémie.

ACP-OMS notre source

Commentaires