Après un nouveau carnage des ADF daté du 3 au 4 juin 2019 en Ville de Beni, le groupe État islamique a revendiqué une nouvelle attaque dans l'Est dela Rdc

RDC: l’Etat Islamique indique que ses combattants ont mené des attaques dans la ville de Beni.
  • Dans un communiqué publié sur le site web de messagerie Telegram, l’État islamique a déclaré qu’il était à l’origine de l’attaque qui a ciblé la ville de Beni, à l’est de la République Démocratique du Congo la nuit du lundi au mardi dernier.
“Il a déclaré avoir ciblé l’armée congolaise à Beni, tuant ou blessant 25 personnes” rapporte l’agence de presse Reuters.

“ Treize (13) civils dont deux femmes, 2 militaires (un officier et son garde de corps et 1 rebelle ont été tués dans une attaque menée par les rebelles ADF dans le quartier Rwangoma dans la partie sud de la ville de Beni” a pour sa part déclaré à l’agence de presse Reuters, Bakwanamaha Modeste, maire adjoint de la ville de Beni, une région faisant également face à la deuxième pire épidémie d’Ebola de l’histoire.

“Nous pensons que ce sont des opérations de représailles de ces rebelles contre les populations après une énorme perte qu’ils ont subi la semaine écoulée dans une attaque contre une position de l’armée Congolaise dans la localité de Ngite” estime Bakwanamaha.

Parmi les civils tués il y a 5 taximen motocyclistes, qui ont manifesté et paralysé les activités poursuit la même source.

“Nous avons inhumé les corps de victimes hormis ceux de ces taximen qui vont être enterrés demain. Les victimes ont été tués par balles et d’autres par arme blanche. Nous appelons l’armée à pouvoir être prête à réagir à tout moment car les rebelles attaquent par surprise“.

Les rebelles ADF essentiellement ougandais dans les années 1990, n’ont jamais revendiqué l’allégeance à l’État islamique, mais l’État islamique a déclaré jeudi dernier que son affilié de la “Province de l’Afrique centrale” avait infligé “des dizaines de victimes” aux forces congolaises, selon le groupe de renseignement SITE, qui surveille les activités djihadistes en ligne.

La situation sécuritaire est restée préoccupante la semaine en cours. La présence des éléments ADF est toujours suspectée dans les environs de Beni-ville.

Face a cette situation, les jeunes dela région réclament la fin du bain de sang !

La population est en colère et la ville de Beni vit des émeutes depuis mi-août. Les jeunes qualifient le gouvernement de démissionnaire, car il est incapable de sécuriser la population qui ne cesse d’être lâchement massacrée !

Révoltés et excédés, les habitants s’interrogent sur l’efficacité de la réponse militaire et sur le rôle de la Monusco.

Les images ont fait le tour des réseaux sociaux.

Pour sa par, le maire de Beni s’inquiète de l’activisme de ces assaillants.

« Le vagabondage des rebelles ADF sur axe routier Beni-Kasindi continue de poser problème. Nous sommes en pourparlers avec le commandement des FARDC pour voir comment sécuriser les voyageurs de l’axe Beni-Kasindi. Soit par les positions ou autre stratégie à adopter pour éviter les mouvements des ADF à partir de la brousse pour la route ou leur empêcher la traversée parce que lorsqu’ils se présentent au niveau de la route, ça nous cause des problèmes sérieux », a expliqué le maire.

Le commandement des opérations SOKOLA 1 a annoncé certains mardi l’abattage des arbres entre Nyaleke-Rizerie et le pont Semuluki afin de permettre aux militaires de voir le plus loin possible.

Dans le passé, le maire a interdit aux parents de se faire accompagner des enfants en allant au champ.

«D'apres Sikuli Melchisedec éveque du diocese de Beni-Butembo, dépuis tant d’années, nous vivons dans un climat d’insécurité indescriptible », déplore l’évêque qui ne comprend pas qu’on laisse tant de vies humaines être tuées «comme des bêtes».

Aujourd’hui, rapporte-t-il, de nombreux habitants du Nord-Est de la RDC ont été contraints à abandonner leur maison, leur champ pour mener une vie de misère au sud du pays.

Pour lui les habitants de la zone sont en grève générale jusqu'à ce vendredi 28 septembre pour protester contre la nouvelle tuerie.
Ebola.

La situation est d’autant plus dramatique que cette zone de violence est le nouveau foyer d’Ebola. Déclarée le 1er août dernuer à Mangina, à 35km de Béni, cette dixième épidémie d'Ebola sur le sol congolais a tué 2000 personnes.

Le diocèse a pris des mesures d'hygiènes drastiques et plaide en faveur des campagnes de vaccinations, mettant en garde contre les discours rassurants de certains politiques.

Après les violences au cours d'un certain samedi, l’Organisation mondiale de la santé a suspendu les activités de son centre opérationnel à Béni. Lors d’une conférence de presse, cette semaine, le directeur général adjoint de l'OMS chargé des réponses d'urgence, Peter Salama, s’est inquiété d’une «conjonction optimale de facteurs» menaçant la réponse humanitaire à l'épidémie d'Ebola en RDC, de l’accès au population à l'exploitation de l'épidémie par des candidats aux élections de décembre.

Il a également souligné l'inquiétude de l'OMS face au «niveau de résistance et de méfiance des communautés». Certaines personnes refusant d'être soignées dans les unités de traitement «fuient dans les forêts et sur des centaines de kilomètres dans certains cas».

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