D'après Mbusa-Nyamwisi ; Certaines personnes se servent de ma photo pour tromper les gens en brousse. Ce n'est pas bon. C'est faux", a-t-il conclu le président du RCD/KML

Nord-Kivu/insécurité : "Des personnes utilisent ma photo pour tromper des gens en brousse" (Mbusa Nyamwisi)

Lors de son allocution devant ses partisans en ville de Butembo où il est arrivé ce vendredi 28 juin, Antipas Mbusa Nyamwisi a également abordé la question sécuritaire dans la région.

Lui qui compte participer à la restauration de la paix dans la zone, demande aux autorités du pays de s'occuper effectivement de services de sécurité si on veut obtenir les résultats escomptés.

"Que notre gouvernement mette nos militaires dans de bonnes conditions pour leur mission. Notre appareil de défense doit être plus performant. Et moi, je serai de votre côté pour ça", a-t-il promis.

Par ailleurs, par des mots un peu plus voilés, le président du RCD/KML a dit s'étonner que certains [rebelles] se servent de sa photo pour perpétrer des atrocités dans des zones en conflits.

Pour lui, il s'agit d'un mensonge grossier pour saper sa personnalité.

Les groupes armés locaux (Maï-Maï) et étrangers (ADF) sont les deux principaux auteurs des exactions en région de Beni et Lubero au Nord-Kivu.

L'ancien opposant Antipas Mbusa Nyamwisi a profité de ses retrouvailles avec sa base électorale de Butembo pour sensibiliser sur les conséquences de la persistance de la maladie à virus Ebola à l'Est du pays.

Devant une foule compacte dressée pour écouter ceux que nombreux appellent affectueusement, "mzee", le leader du RCD/KML est revenu à maintes reprises sur le danger couru au cas où l'épidémie perdurerait.

Celui-ci a appelé ses militants et partisans à respecter les règles établies par les autorités sanitaires pour combattre cette maladie.

"Respectons les règles d'hygiène. C'est une très mauvaise épidémie qui fait peur à tout le monde, à toute l'humanité",  a-t-il lâché.

Par ailleurs, face à de nombreuses couches sociales où la résistance contre les équipes de riposte n'a pas faibli, Mbusa Nyamwisi projette sa vaccination afin d'amener les pessimistes à y croire.

"Je vais me faire vacciner pour que ceux qui doutent sachent que c'est vrai. Certains diront que j'ai également été acheté. Mais, à quoi est-ce important d'accepter la corruption et de mourir après", s'est-il alors exclamé.

Mbusa Nyamwisi qui a annoncé sa suspension à la participation des activités de la coalition LAMUKA a promis de travailler sur deux maux majeurs dans sa région natale, l'insécurité et la maladie à virus Ebola.

« Je ne peux pas décliner la main tendue de ceux qui ont le pouvoir, quand il faut tenter de trouver solution aux problèmes d'Ebola qui nous décime » Mbusa.

EBOLA

Mbusa Nyamwisi est arrivé ce vendredi 28 juin 2019 à Butembo. Au cours d’un meeting devant des milliers de personnes à la place VGH, important carrefour de la ville, il a expliqué les raisons de son implication dans la riposte contre l’épidémie mortelle d’Ebola qui a déjà fait plus de 1 300 morts au Nord-Kivu et en Ituri depuis début août 2018.

« Quand j’ai accepté les mains tendues de nouvelles autorités, j’ai évoqué la sécurité de la région mais surtout la maladie d’Ebola. Parce que nous voyons souvent les gens brûlent des véhicules, des centres de traitement d’Ebola, ils tuent même les médecins, c’est très dangereux parce qu’une seule personne contaminée peut exterminer nous tous et même toute la nation », a-t-il expliqué.

Personnalité influente de la région de Beni-Butembo, M. Mbusa veut donner sa contribution afin de venir à bout de la maladie.

« Je dois être clair. Je ne suis pas venu finir Ebola, parce que je n'en ai pas la compétence, parce que suis ni médecin, ni expert. Mais suis venu apporter ma contribution pour sensibiliser et conscientiser ceux qui croient en moi de faciliter les activités de la riposte contre Ebola pour qu'on vienne à bout de cette maladie. Certes, tout n'est pas rose dans la riposte, mais s'il vous plaît, le plus important pour le moment c'est de soutenir la riposte pour stopper les morts », a ajouté le président du RCD/KML.

Il s’agit de la première étape de sa visite au Grand-Nord (Beni, Butembo et Lubero), son principal fief, qu’il retrouve après près de sept ans d’exil politique. Antipas Mbusa Nyamwisi a dit mettre fin à son exil politique pour venir accompagner le régime de Félix Tshisekedi dans ses efforts de combattre l’insécurité et la maladie à virus Ebola dans la région.

Des défis, non les moindres. Car du côté de l’insécurité par exemple, elle reste alimentée par des milices locales, dont près de 132 demeurent actives au Nord et Sud-Kivu, d’après un décompte du Baromètre sécuritaire du Kivu, un projet conjoint du Groupe d’études sur le Congo (GEC) et l’organisation Human Rights Watch (HRW).

Isaac Kisatiro depuis Butembo

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