La persistance des massacres ciblés par les rébélles ougandais du groupe ADF à Beni-Ville et térritoire, au Nord-Kivu dans l'Est dela Rdc

🔴Durant des décennies, nous pouvons dire que, la République Démocratique du Congo a été le théâtre des conflits cruels et dévastateurs qui n'ont épargné personne. Des femmes ont été violées, mutilées, torturées, assassinées... des enfants ont été rendus orphelins suite à la cruauté de la guerre, certains d'entre eux ont été enrôlés de force dans les forces et groupes armés, d'autres ont été utilisés comme esclaves des membres des groupes armés avec les filles qui ont été esclaves sexuelles, d'autres encore ont payé le prix le plus fort de la guerre en perdant leur vie.

Des hommes ont été la cible des attaques, les ressources naturelles ont été au centre des convoitises et le territoire de la RDC a été envié au point où certaines mauvaises langues ont prétendu que la conférence de Berlin de 1885 avait mal divisé l'Afrique en réservant des vastes étendues de terre à la RDC.

Dans ce cas, pendant la guerre les populations vivent souvent dans les conditions économiques et sanitaires déplorables, notamment dans les régions de l'Est où des bandes rebelles armées sèment terreur et désolation.

Avant d'expliquer le concept « insécurité » nous avions voulu tout d'abord comprendre ce qui signifie son contraire à savoir la sécurité.

La sécurité est l'absence de danger, mais plus généralement, il s'agit de l'impression subjective ressentie par celui qui ne perçoit pas de danger. La sécurité et son antonyme l'insécurité sont donc des notions subjectives.

Le besoin de la sécurité est un besoin psychologique fondamental de l'homme qui, n'est pas satisfait, suscite un malaise et mobilise une part importante des ressources intellectuelles, pourraient être utilisées à d'autres fins .de nombreuses activités humaines sont perturbées voire rendues impossible lorsque règne un climat d'insécurité.

En ce qui concerne particulièrement la région des grands lacs, les coups d'Etat et les rebellions sont devenus monnaie courante, Cette partie d'Afrique n'a pas connue, pendant une période relativement longue, les affrontements armés interétatique entre les pays membres la communauté Economique des pays des Grands Lacs (CEPGL). En pratique, cette organisation mettait plus l'accent sur la sécurité des chefs d'Etats qui la composait. Malgré cette sécurité substantielle des Etats membres, cela ne pouvait que favoriser la paix entre eux.

Aujourd'hui, cette partie de l'Afrique est en proie aux des conflits armés internes, inter étatiques incessants compromettant ainsi ; la paix, la sécurité et la stabilité politique dans la région des grands lacs.

La République Démocratique du Congo se trouve parmi les Etats les plus affectés par l'insécurité qui a causé et qui continue à subir les conséquences tant humains que matériels.

· Qu'est ce qui est à la base des turbulences dans la région des grands lacs ; en générale et à la République Démocratique du Congo en particulier ?

· Quelles sont les causes de l'insécurité à répétitions dans cette partie de la région ?

Au poin de vue de notre obobservation c'est à la base d'une formations des groupes armés nationaux étrangères qui sont bien connues. Don les Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), et l’armée de résistance du Seigneur (LRA), les Forces nationales de libération du Burundi (FNL) sont les rebellions étrangères qui sévissent en RDC depuis les années 90 et restent actifs jusqu'à ce Jour.

ADF : C’est un groupe armé issu depuis fin 2007 de la dissolution de l’Armée nationale de libération de l’Ouganda (Nalu), qui fut longtemps son allié.

Actifs sur le sol congolais depuis 1995, les ADF sont accusés d’être les auteurs d'une série de massacres de civils dans le territoire de Beni (province du Nord-Kivu) depuis octobre 2014.

Historique des ADF dans la région de Beni province du Nord-Kivu à l'Est de la République Démocratique du Congo ;

Fuyant le régime ougandais vers l'Est de la RDC, ils s'intègrent dans la communauté locale et se livrent à des opérations de trafic juteux de bois, de café, de cacao et de minerais. Un "commerce" qui a profité, également, à cette population où sévissait un fort taux de chômage. De jeunes recrues congolais, particulièrement de l'ethnie Nande, ont ensuite volontairement rejoint le groupe armé, à la faveur notamment d'une proximité culturelle avec les Bakonzo, dont étaient issues beaucoup d'ADF.

Composée uniquement de musulmans, l'ADF, installé entre Beni et la frontière ougandaise dans la chaîne Rwenzori, le mouvement élève son effectif en un an d'existence de 500 à 1 500 combattants et étend son activité dans le sud-ouest du pays.

Allied Democratic Forces

Idéologie opposition au régime de Yoweri Museveni, proche du Tablighi Jamaat
Statut Actives, dispersées en plusieurs bandes

Fondation

Date de formation 1995
Pays d'origine Ouganda

Fondé par Allied Democratic Movement, National Army of Liberation of Uganda, Uganda Muslim Liberation Army

Actions

Zone d'opération Ouganda
Période d'activité 1995-aujourd'hui

Organisation

Chefs principaux Ali Bwambale
Isa Lubega

Musa Seka Baluku

Membres 500 (1995), 1 500 (1998), autour de 500 en 2005.

Sanctuaire République démocratique du Congo
Groupe relié National Army of Liberation of Uganda, Uganda Muslim Liberation Army

Répression

Considéré comme terroriste par États-Unis
Deuxième Guerre du Congo

Les Allied Democratic Forces (ADF ou ADF-Nalu), en français « Forces démocratiques alliées », sont un groupe des rébélles armé ougandais d'ancienne régime de ID-AMIN-DADA regroupant des mouvements d'opposition au président Yoweri Museveni fondé en 1995.

Essentiellement composé d'islamistes du mouvement tabligh, l'ADF-Nalu est dirigé de 2007 à son arrestation par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islampuis par Musa Seka Baluku. Selon plusieurs estimations, les ADF sont composées de 300 à 600 combattants.

Le phénomène ADF n’est plus une rébellion, mais du terrorisme.

Fuyant le régime ougandais vers l'Est de la RDC, ils s'intègrent dans la communauté locale et se livrent à des opérations de trafic juteux de bois, de café, de cacao et de minerais. Un "commerce" qui a profité, également, à cette population où sévissait un fort taux de chômage.

De jeunes recrues congolais, particulièrement de l'ethnie Nande, ont ensuite volontairement rejoint le groupe armé, à la faveur notamment d'une proximité culturelle avec les Bakonzo, dont étaient issues beaucoup d'ADF.

Les ADF demeurent, pour autant, les plus "mystérieux" parmi les dizaines (plus de 70) de groupes armés écumant l'Est de ce pays, grand comme l'Europe de l'Ouest. En cause, le hiatus historique entre leur vocation "politique", telle que définie par leur genèse, et la nature effective des activités menées, qui n'étaient ponctuées, des années durant, d'aucune revendication.

Ils auraient pu se voir rapprocher, pourtant, des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), une autre rébellion d'origine étrangère active dans la même région. À la différence de ceux-ci, toutefois, des Hutus comptant en leur rang des responsables présumés du génocide rwandais de 1994, les ex ADF-Nalu (Armée nationale de libération de l’Ouganda) se sont "congolisés", selon l'expression de l'ONG International crisis group (ICG) dans un rapport de 2012.

La structure hiérarchique, pour le moins inconnue de ce groupe décrit comme "hétéroclite" (il rassemblait quatre mouvements, au moins), notamment après l'arrestation, en avril 2015, de son leader Jamil Mukulu, vient rajouter un autre élément d'incertitude, privant les ADF de toute présomption irréfragable d'activisme politique.

Ces particularités placeraient, ainsi, les ADF entre les groupes rebelles politiques, de type ex-M23 et FDLR, et plusieurs milices sans revendications politiques connues, où les actes de banditisme et activités de trafic servent aussi bien de mode opératoire que de finalité.

Ce classement est à nuancer, toutefois, dans la mesure où, d'un côté, tous les groupes armés ont été impliqués, à un moment ou un autre de leur existence, directement ou indirectement, dans les trafics des gisements miniers, selon des rapports internationaux.

D'un autre côté, mêmes les groupes "apolitiques" s'étaient souvent cachés derrière des "revendications" politiques ou communautaires, voire religieuses ou sectaires.

Finalement, les différents groupes armés n'opèrent pas systématiquement de façon isolée, les uns des autres. C'est ainsi qu'il a été établi que des miliciens Maï-Maï opéraient, ponctuellement, comme "combattants freelance" pour le compte des ADF, pour rejoindre, ensuite, leurs communautés respectives.

« À partir du moment où on sait que les ADF sont une mosaïque de nationalités qui se cachent dans la forêt de la province du Nord-Kivu il se fait que tous les efforts qui sont fournis par les FARDC pour mettre un terme au phénomène ADF sont compliqués.

Selon les renseignements fournis par les sources militaires, les combattants ADF sont installés près de la ville quittant le triangle de la mort (les localités de Eringeti, Kamango et Mbau) en territoire de Beni.

La menace s'est beaucoup plus accentuée ces derniers jours dans les entités de l'Est de la ville de Beni en commune de Ruwenzori où trois quart d'habitants ont abandonné leurs maisons suite aux incursions répétitives. Les écoles ont fermé leurs portes, les enseignants et élèves sont en grève et réclament le retour de la paix dans cette partie de la province du Nord-Kivu.

« Le phénomène ADF persiste parce que la ville de Beni et térritoire sont entourée d'une forêt dense.

Donc cette forêt permet à l'ennemi d'avoir un bel endroit pour se protéger contre les attaques des FARDC », a expliqué le maire de Beni à ACTUALITE.CD.

Les massacres avaient commencé le 2 octobre 2014, le jour-même où s’ouvrait le procès sur l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, avec le général Mundos sur la liste des accusés à la barre. Les tueurs s’expriment en kinyarwanda, font remarquer les experts de l’ONU, une langue que ne parlent pas les « vrais » ADF

. Ils portent des uniformes FARDC et tuent à proximité des positions tenues par l’armée. Il s’avère rapidement qu’il s’agit des soldats rwandais versés dans les rangs des FARDC en application des mécanismes de brassage et de mixage.

Opérations Ruwenzori lancées en juin 2010 par l’armée congolaise sous-prétexte de déloger les rebelles ougandais ADF/NALU de la région autour du massif du Ruwenzori.

C'est après cette opération millitaire que les rébélles ougandais du groupe ADF ont commencé à kidnapper des paisibles populations en Ville et térritoire de Beni en proie des massacres.

Depuis le début de l’opération "Sokola 1" contre les ADF, lancée par les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par la brigade d’intervention des Nations unies, un chiffre, repris à son compte par le gouvernement, revient avec insistance : ils seraient "600 otages" entre les mains des insurgés islamistes ougandais. Mais pour la société civile locale, l’estimation officielle serait en-deçà de la réalité.

Les massacres avaient commencé le 2 octobre 2014, le jour-même où s’ouvrait le procès sur l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, avec le général Mundos sur la liste des accusés à la barre. Les tueurs s’expriment en kinyarwanda, font remarquer les experts de l’ONU, une langue que ne parlent pas les « vrais » ADF.

Ils portent des uniformes FARDC et tuent à proximité des positions tenues par l’armée. Il s’avère rapidement qu’il s’agit des soldats rwandais versés dans les rangs des FARDC en application des mécanismes de brassage et de mixage.

Boniface Musavuli habitant de Beni-Ville
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 GEC (Groupe d’étude sur le Congo), un centre de recherche indépendant dirigé par Jason Stearns, ancien Coordinateur du Groupe d’experts de l’ONU sur la République Démocratique du Congo.

GEC, « QUI SONT LES TUEURS DE BENI ? », Rapport d’enquête N°1, mars 2016, p. 16.

La situation militaire à Beni et les rapports de force

Le Territoire de Beni est sans doute le territoire congolais où l’on observe la plus grande concentration des militaires par habitant et là où l’inefficacité de l’armée peut difficilement trouver une explication rationnelle. En effet, les recherches entreprises par le GEC, un groupe de recherche basé à New York[1], sont que les effectifs des ADF oscillent entre seulement 100 et 260 maquisards.

Ils sont confinés dans un petit triangle d’une cinquantaine de kilomètres. En face, l’armada de l’armée congolaise, les FARDC. Les recherches de DESC-Wondo font état d’une présence à Beni d’environ 25.000 soldats opérant dans différentes unités.

Toujours au sujet de la puissance de feu dont dispose le Congo, il faut rappeler que les FARDC sont une force de 150.000 soldats, appuyés par la plus grande et la plus coûteuse mission de maintien de la paix au monde, la MONUSCO, forte de 19.815 casques bleus dont une brigade d’intervention créée en 2013 spécialement pour traquer et neutraliser les groupes armés[4]. Cette Brigade comprend trois bataillons d’infanterie, une compagnie d’artillerie, une force spéciale et une compagnie de reconnaissance.

En gros, avec 25.000 soldats déployés à Beni, un petit Territoire, et les divers appuis de la MONUSCO, le Congo dispose largement des moyens internes pour venir à bout d’une centaine de maquisards confinés dans un mouchoir de poche. D’où cette question : qui sont vraiment ces « ADF » ?

Les unités militaires déployées à Beni : – une brigade commando sous le commandement du général Kalonda, avec deux bataillons déployés dans la zone dite « triangle de la mort » commandés par le colonel Ngadjole Tipi Ziro-Ziro ;
– 5 régiments d’infanterie venus de Kinshasa et de Dungu, – 4 brigades d’infanterie et – une unité d’appui-feux mixte de la Garde républicaine (les GR) qui a la taille d’un régiment (1.200 soldats).

Elle est composée d’un bataillon d’artillerie avec des unités de lance-roquettes multiples et des unités d’artillerie anti-aérienne équipées de canons de DCA déployés autour de l’aéroport de Beni-Mavivi. N.B. : une brigade compte environ 2.500 soldats ; un bataillon compte environ 800 soldats tandis qu’un régiment en compte 1.200.

La brigade d’intervention de la MONUSCO est une force de 3.069 soldats dotée d’un mandat offensif. Elle a été créée par la Résolution 2098 (2013) du Conseil de sécurité de l’ONU du 28 mars 2013. Composée de soldats sud-africains, tanzaniens et malawites, elle vient en appui aux 17.000 casques bleus et aux unités FARDC dans les zones de combats.

Les Territoire de Beni a une superficie de 7.484 km² avec une population de 1.273.583 habitants, soit une moyenne d’1 soldat pour 50 habitants, c’est-à-dire 11 fois plus que la moyenne nationale (1 soldat pour 566 habitats).

C’est sous ce sobriquet que ce monsieur est apparu entièrement masqué pour témoigner à charge au procès sur l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, en octobre-novembre 2014, témoignage sur la base duquel la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu avait condamné à mort le lieutenant-colonel Birotsho Nzanzu Kosi, malgré les protestations de ce dernier. Le lieutenant-colonel Birotsho est, depuis, enfermé dans la prison de Makala à Kinshasa.

Près de deux mille cinq cents personnes ont été tuées lors des massacres perpétrés dans la province du Nord-Kivu, ont révélé les coordinations de la société civile, dans une lettre ouverte adressée au président Joseph Kabila, et parvenue mardi 1er mai à Radio Okapi.

« Dans cette nouvelle lettre, nous lui avons montré que le bilan des massacres a augmenté, alors qu’en mai 2016, nous étions à un chiffre de 1 116 personnes tuées. Aujourd’hui, le chiffre a augmenté jusqu’à 2 459, en avril 2018. Cela se reparti dans deux territoires : 1 465 personnes tuées en territoire de Beni et 994 personnes tuées en territoire de Lubero », a indiqué le vice-président de la société civile de Butembo, Edgard Mateso.

Les coordinations de la société civile demandent au chef de l'Etat d'assumer ses responsabilités de chef suprême des armées pour faire cesser ces massacres qui ont aussi occasionné des milliers de femmes violées.

«S’agissant des Kidnappings, nous lui avons montré qu’en territoire de Lubero, on parle de 874 personnes alors qu’en territoire de Beni on parle de 783. Les personnes continuent d’être violées. Les chiffres dont nous disposons sont élevés à 7 376 cas de viol des femmes et enfants », pendant la même période, a déploré Edgard Mateso.

Selon lui, plusieurs villages ont été complètement occupés par des groupes armés.

« Voilà pourquoi nous étions en train de nous poser la question de savoir pourquoi il y a un silence du président de la République », se demande Edgar Mateso.

La lettre ouverte adressée au président de la République Joseph Kabila porte la signature des dirigeants des coordinations de la société civile des villes de Beni et Butembo, ainsi que des territoires de Beni et Lubero.

"Entre juin 2010 et décembre 2013, nous avons documenté 894 cas d’enlèvement dans le territoire de Beni, principalement dans les secteurs de Beni-Mbau et de Ruwenzori, mais aussi dans la chefferie de Watalinga", détaille son porte-parole, Me Omar Kavota.

« La situation est tellement grave qu’elle devrait interpeller les autorités à tous les niveaux. (…) Les rebelles s’attaquent ouvent aux FARDC de façon bien organisée où à un petit nombre dans le but de se ravitailler d'effets millitaire notament tenues, des bottes, minutions, des armes…

Des villages et agglomérations sont ciblés à la recherche de tout les produits dela première naicessité au cours d ' incursion pendant des heures nocturne qu’ils se sont vraiment ravitaillés », poursuit cette source.

Ces groupes armés, parfois actifs depuis vingt ans, s’affrontent pour des raisons foncières, ethniques ou pour le contrôle des nombreuses richesses dont regorge l’est du pays (minerais, bois…). Certains sont accusés de graves exactions (meurtres, viols, enrôlement d’enfants…).

D’octobre 2014 à nos jours plusieurs personnes, pour l’essentiel des civils (hommes, femmes et enfants), ont été tuées, pour la plupart à l’arme blanche, dans la ville de Beni et ses environs dans une succession de massacres attribués aux rebelles musulmans ougandais de l’ADF.

Ils sont présents depuis 1995 dans l’Est congolais, où ils sont accusés de graves exactions contre les civils (meurtres, enrôlement d’enfants, pillages…) et de se livrer à un juteux trafic de bois.

Pour s’en débarrasser, l'armée congolaise a lancé en janvier une opération de grande envergure, soutenue ensuite par la Monusco (approvisionnement en vivres et munitions, aide à l'évacuation des blessés, partage de renseignement et aide à la planification des opérations).

En quelques mois, au prix de lourdes pertes dans le camp, de ces hors la loi, l'armée est parvenue à chasser les rebelles de la plupart de leurs bastions.

Mais dès le certains mois d'avril, alors que le gouvernement présentait la traque des derniers combattants comme une simple formalité, des experts étrangers mettaient en garde contre la difficulté de la tâche qui restait à accomplir, dans cette région accidentée à la végétation très dense.

Ainsi, depuis le décès brutal (officiellement  d'un accident vasculaire cérébral) fin août du général Lucien Bahuma, qui commandait l'armée au Nord-Kivu, et passait une grande partie de son temps au front contre les ADF, l'opération de l'armée est pratiquement en cours malgré quelques difficultés observés par la plus part des habitants dans la région.

On combat les ADF aujourd'hui et demain ils reviennent avec plus de force. Nous avons toujours sollicité l'intervention de la communauté internationale.

Face à cette situation

Plusieurs députés de Beni, de l'opposition comme de la majorité, ont dénoncé, vendredi auprès l'AFP, l'inaction de l'armée contre ces rebelles opposés au président ougandais Yoweri Museweni mais qui n'ont plus mené d'action d'envergure en Ouganda depuis des années.

Mais souvent les vide laissés par l'armée a permis aux rebelles de l'ADF, accusés de nombreuses atrocités contre les civils, de reprendre du terrain. En une quinzaine de jours, ils ont attaqué d'abord des  petits villages isolés, puis Oicha (entre Eringeti et Beni) puis Beni.

ANNEXE : TABLEAU DES INCURSIONS REBELLES, DES REDITIONS, EMBUSCADES ET AUTRES INCIDENTS DE SECURITE DEPUIS JANVIER 2018
1. Mardi 02 janvier 2018 à Eringeti, le sous- lieutenant des FARDC BONGISA Faustin tire à bout portant sur un civil du nom de KABENGE MUKENDI Prince. Le fait se passe à 23h.

La victime blessée au cou et au thorax, avait refusé de donner un lift au militaire signale la société civile locale. Cette dernière souhaite que le militaire auteur de cet acte soit jugé en chambre foraine à Eringeti bilan un civil blessé victime originaire de Nyanya –ituri.

2. Jeudi 04 janvier 2018, les FARDC constatent la disparition de Monsieur KASONGO BULEMO Honoré. Cet habitant de Kisiki n’est pas visible depuis le 31 décembre 2017. À

 sa recherche, les militaires n’ont trouvé que des traces de son passage à Mapobu où la victime tendait ses pièges dans cette partie du groupement Bambuba-kisiki.

3. Dimanche 07 janvier 2018, les habitants de Ngadi mettent la main sur une femme dans la matinée. Elle est suspectée d’être un élément ADF sortie de la brousse, elle se ferait passer pour une muette. La société civile de Batangi-mbau signale que cette femme a été conduite au camp militaire de la place, pour analyse.

4. Jeudi 11 janvier 2018, plusieurs civils sont amenés en brousse par des bandits armés sur la route Beni-Kasindi, précisément à Nyaleke. Les victimes dont Kasereka MANGWENGWE Jadot de RTGB, provenaient de Kasindi. Arrivées entre Nyaleke et Semuliki, des motos et véhicules tombent dans une embuscade. Là, une femme est blessée par balle, certains sont relâchés et une dizaine amenée en brousse. Les assaillants bien armés, sont vêtus en tenue des FARDC.

5. Le même Jeudi 11 janvier 2018, des coups de balles ont été entendus à Oicha aux environs de 20h. Tout est causé par un militaire des FARDC qui voulait cambrioler dans une maison. Le propriétaire de la maison ayant résisté, c’est ce qui a amené les deux à se disputer l’arme du militaire. Et dans cette dispute, des balles ont été libérées de l’arme, mais sans causer des dégâts. Le militaire a été maitrisé grâce à l’arrivée de ses compagnons.

6. Les radios et télévision de Beni ville et territoire coupent l signal pour revendiquer la libération de Jadot MANGWENGWE.
7. Samedi 13 janvier 2018, le Général MBANGU MASHITA Marcel commandant des Opérations SOKOLA 1 Grand Nord lance des nouvelles opérations de traque des rebelles de l’ADF. Des tirs symboliques ont lieu à Matombo dans un camp des FARDC. Par ce geste l’armée jure par l’extermination rebelle au prix du dernier sacrifice. Mourir pour gagner.

8. Mercredi 17 janvier 2018 à Mavivi, on parle de NDIVITHO Jean-Marie enseignant de profession a été fusillé dans sa boutique et la mort s’en est suivie. Le fait s’est passé la nuit de mardi à mercredi. Des manifestations populaires enregistrées.

9. Jeudi 18 janvier 2018, les radios reprennent les activités mais sans journal parlé. Cela, en attendant que les démarches de libération aboutissent.

10. La nuit du vendredi 19 janvier au samedi 20 janvier 2018, le journaliste Jadot MANGWENGWE est libéré par ses ravisseurs. Des sources crédibles parlent d’une rançon payée sans dire combien.

11. Samedi 20 janvier dans la soirée, le village de Banoli-liva est attaqué par les présumés ADF, débandade totale au sein de la population. Une femme nommée Jacqueline est morte. Elle a été touchée par les éclats d’une bombe. Un autre civil, l’enseignant MUMBERE a été touché à la tête.

12. Le même samedi 20 janvier, une position des FARDC est attaquée sur la route Kasindi entre Nyaleke et la rivière Semuliki. Le bilan n’est pas rendu public par l’armée.

13. Le Dimanche 21 janvier, 3 civils sont tués et un autre blessé par balle lors d’une attaque rebelle aux positions militaires des FARDC à Kokola, village de Bambuba-Kisiki situé à près de 20km au nord d’Oicha. La société civile parle aussi de 4personnes portée disparues.

14. Le Mercredi 24 janvier, les ADF attaquent une position des FARDC à Opira, à 3km au sud d’Eringeti. Les FARDC ont su repousser l’attaque sans dégât signalé.

15. Le Jeudi 25 janvier 2018, une personne tuée, quatre autres grièvement blessées et deux portées disparues. C’est le résultat d’une attaque ADF à Tungudu à 2km, d’Eringeti, groupement Bambuba-Kisiki. Le fait passe à 9h.

16. Le même Jeudi 25 janvier, la cité de Kasindi a été attaquée par des miliciens maimai. Un maimai est tué. Dans la poursuite des rebelles, les militaires se sont appris aux chrétiens dans une paroisse catholique. Ils croient à certains assaillants qui se seraient cachés là-bas.

Quelques civiles et un prêtre auraient été ligotés.

17. Mardi 30 janvier, plus de 5 personnes sont enlevées par des rebelles présumés de l’ADF en commune de Ruwenzori en ville de Beni.

18. Le Mercredi 31 janvier, MASUMBUKO BWANAKAWA NYONYI, maire de Beni échappe à un attentat. Deux jeunes à moto ont jeté une grenade dans sa jeep la nuit au moment du retour de son bureau. L’autorité urbaine a réussi à rejeter cet explosif avant qu’il ne réagisse. Les criminels se sont sauvés.

19. Le Jeudi 01 février, deux jeunes hommes sont blessés par balle à Kisiki près de Maymoya en groupement Bambuba-Kisiki. Le fait se passe aux environs de 20h30. Ces deux civils enfants d’un militaire venaient de Lume pour Mayimoya. Des sources militaires parlent de la tentative de traversée des ADF, alors que la société civile locale parle d’une tentative de pillage par les militaires FARDC basés sur place.

20. Le Vendredi 02 février 2018 dans la soirée, l’incursion ADF cause la mort à 4civiles et la disparition de 4autres à Kithevya, village se trouvant en cheval des groupements Bambuba -Kisiki et Batangi-Mbau ; au Nord –Ouest d’Oicha. Au-delà des dégâts humains, le village a été systématiquement pillé, y compris le centre de santé de la place. Au moment de l’incursion, il n’y avait aucune position FARDC au village. Plus de 5 fois ce village a été attaqué.

21. Le Dimanche 04 février 2018, le bilan de Kithevya s’alourdi. 2 autres corps sont retrouvés dans les brousses de Ngilingili.

22. Le Lundi 05 février, la patrouille des FARDC découvre 1 autre corps à Kithevya. Cela mène à 7, le nombre des victimes de l’incursion ADF le 2Février 2018danss le village.

23. Le Mercredi 07 février, les ADF tentent d’attaquer le village d’Eringeti à partir de Kasana. Les militaires basés à une barrière à Kasana, ont répliqué et l’ennemi a pris fuite.

24. Le Jeudi 08 février, un militaire des FARDC se déguise à un ADF et demande à tout le monde à son passage de se sauver, car selon lui, les ADF comme lui étaient aux environs. Tout se passe à Makele près de Kithevya. Ce militaire avait l’intension de voler les biens de la population au point de créer un retour de ceux qui voulaient se rendre aux champs.

25. Le Vendredi 09 février 2018, les rebelles de l’ADF envahissent le village de Ngite près de Mavivi aux environs de 18h, 5civils sont tués, 3 maisons et une moto incendiées ; la provision d’un mariage emportée. Voilà le bilan.

L’intervention armée a été signalée tard à 20h. 4 ont été tués par balle et la 5e victime c’est une femme qui a piqué une crise. On signale aussi 5blessés.

26. Le Dimanche 11 fevrier 2018, un autre corps est trouvé à Masulukwede à près de 900m de la route. Ce corps porte à 6 le nombre des victimes de l’attaque de Ngite vendredi 9 Fevrier.

27. Le Lundi 12Fevrier, 3autres corps sont découvertsdans les brousses de mavivi-ngite. Ceci porte à 9 le nombre des victimes de l’attaque de vendredi 9 Février.

28. Le Mardi 13 février, un militaire FARDC assassine son compagnon d’arme à Mambanike près d’Oicha. Les deux se seraient disputés à cause d’une rivale.

29. Monsieur VIHUTHO, capita du village Ntombi a été retrouvé mort Vendredi 16 Février dans les brousses de Kakwavya au Nord-ouest de Mayimoya dans le groupement Bambuba-Kisiki. Selon les membres de la famille, il aurait été tué par des maimai présents dans la région depuis un moment.

30. La nuit de Jeudi 15Fevrier au Vendredi 16 Février, l’enseignant MUHINDO KOMBI SAFARI est menacé par deux hommes en tenue militaire muni d’armes à feu qui se sont introduits dans sa boutique au quartier Oicha1er. La victime a été blessée à la jambe. La population accuse les FARDC.

31.Le Samedi 17 Février 2018, un véhicule 4fois4 de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN tombe dans une embuscade ADF à Tungudu non loin d’Eringeti. Les assaillants ont lancé une roquette sur le véhicule causant 5morts et 8blessés. Deux jours après, 2blessés sont aussi morts. Le véhicule quittait Beni pour Mambasa en Ituri.

32. La nuit de Samedi à Dimanche 18 Février 2018, Madame KAVIRA KIVAHIMBENDE es tuée par balle. Le fait s’est passé à Kazimoto, à Kafeza aux environs de 20h. Les auteurs de ce meurtre sont deux hommes armés que la population assimile aux FARDC. Ils ont tiré leur cible dans la poitrine.

33. Le Jeudi 22Fevrier 2018, les rebelles de l’ADF ont fait incursion à Mbau dans l’après-midi. L’attaque n’a pas duré car repoussée directement par les FARDC. Un militaire et un rebelle sont tombés, 3 civils tués à préciser la société civile.

34. Le Dimanche 25 Février 2018, les ADF tendent l’embuscade à Mukoko près de Maibo. Un civil, un militaire sont tués ; un véhicule et un vélo sont incendiés, on signale aussi deux blessés.

35. Le Jeudi 1er mars 2018, un véhicule de marque Fuso échappe à une embuscade à la hauteur de Tungudu sur l’axe Oicha-Eringeti autour de 11h. Les militaires des FARDC ont pourchassé les assaillants ADF, tuant un élément parmi eux. Son corps a été exposé à Eringeti.

36. Le même Jeudi 1er mars, les habitants de MambanikeII en localité Bakila-Tenambo dénoncent des tracasseries militaires les heures vespérales.

37. Le Samedi 03 mars 2018, les ADF font leur entrée à Minibo, au village de Baungatsu-Luna près d’Eringeti. Ils ont tués 7civils et enlevés autres.

38. La nuit de Lundi 5 mars à Mardi 6 mars, les ADF attaquent le village de Mangolikene près de Beni-Boikene. Bilan 7morts.
39. Mardi 6 mars, les ADF tuent 3civils dont un couple sur la route Mbau-Kamango entre le PK16 et PK17. Toutes les victimes sont habitants d’Oicha.

40. Mardi 6 mars à 20h, 1 civil ANGWANDIA ADO est assassiné à sa résidence à Mambanike au village Bakila-Tenambo. Cet assassinat est attribué aux FARDC selon la population qui est d’ailleurs descendu dans les rues.

41. Le 07 mars 2018 à Mangolikene 9 personnes sont tuées dont le couple d’Udanga, Mme Marie et Mr Maskos tous de Rwangoma ; MumbereMufunza et Kalalangwe de Kalau, Vumi de Taliata, Kanoya de Taliata et Djakis de Paida.

42. Le 09 mars 2018 dans l’attaque de Mavivi 7 personnes sont tuées dont Mbusa MAGAZINE, Kulikoko, Sinatra, trois motards et un Papa
41. Mardi 13 mars, 3 personnes sont mortes sur la route Beni-Kasindi de suite des affrontements entre les FARDC et les rebelles présumés ADF sur la route précitée. Dont KAKULE Kyasunza et son Frère KambaleKyasunza et un conducteur de mototaxi, habitant de la ville de BENI.

42. Mercredi 14 mars 2018, un militaire des FARDC tente de violer une fille à 18h45 à Mambanike-Oicha. La victime s’appelle KAVUGHO MATATA Aimé. Le militaire l’a rencontrée à la source d’eau KIKAI. Tentant de la violer, la fille a pris fuite et le militaire a tiré sur elle, heureusement la balle passe à côté.

Toutefois, le militaire récupère le téléphone de la pauvre fille. Dans cette zone insécurisée, ce coup de balle plonge la population dans la panique.
43. Jeudi 15 mars 2018, un militaire crépite des balles dans la journée à Oicha-Mbimbi. Pas de dégâts humains, les témoins signalent que tout est parti d’une rivalité sexuelle avec un civil.

44. Le Jeudi 15 mars 2018, passage des ADF à Kididiwe derrière Nyaleke et Beni. 3 civils sont tués dont Justin Kasereka de Butsili, KambaleNzole de Kaliva, MuhindoKathatho  Belge et 3 autres emportés retrouvé mort en forêt. Les trois corps sont emmenés en ville de Beni dans leurs familles. La société civile demande à l’armée de tout faire pour libérer les otages.

45. Le Vendredi 16 mars 2018 dans la nuit, un civile qui veut se rendre aux toilettes est tiré dessus par un homme armé qui s’est caché dans la parcelle. La balle passe à côté et le bandit se volatilise dans la nature. Aucune enquête n’a payé.
46. Le Dimanche 18 mars 2018, les ADF attaquent les FARDC à Mapobu-Sesele en profondeur du village de May Moya. C’est dans une contrée déjà vidée par la population. Rien ne filtre de l’attaque.

47. Le Lundi 19 mars 2018, les activités socio-économiques ont été paralysées l’après-midi au village de May Moya à 13 km au nord d’Oicha. Des affrontements entre FARDC et ADF ont été signalés à Kisiki-Mudole à près d’1 km de la route nationale no 4. Toute la population du coté Est s’est déplacée pour le côté Ouest.

48. Lundi 19 mars 2018, présentation à la parade du maire de Beni, des présumés bandits auteurs des kidnappings en ville et territoire de Beni. L’auditorat militaire a présenté quelques armes à feu et des tenues militaires que détenaient les malfrats.

49. Mardi 27 mars 2018, à Kasana 11 personnes sont tué dont près de 150m des positions militaires entre 19h et 21h00 et 5 Kidnappé, dans cette partie le Général Mbango était de passage en ce lieu et avait réuni les militaires présent, la population pense que sa présence avait un but de donner un mot d’ordre pour opérer la nuit en tuant les populations, la journée de Mercredi un soulèvement de la population à partir de Paida soutenu par le motard qui pleuraient le leur va être réprimandé par les militaires en balles réelle après que la population aient encerclé un char de combat de la Monusco.

50. Mercredi 28 mars 2018, une attaque survient sur l’axe Beni-Kasindi, précisément à Kitchanga ou un Motard est tué.

51. Le Mardi 10 avril 2018, une personne est égorgée à Vemba dans son champ Mr MUMBERE KANDO habitant du Quartier Kalinda à Beni.

AUTRES TYPES D’ENLEVEMENT ET KIDNAPPING DANS LA ZONE DE BENI 2018

Samedi 6 janvier 2018, des villages Mununze et Mangwengwete sont attaqués par six hommes armés.

Ils ont systématiquement pillé les biens de la population sur place et ont enlevé 2 civils notamment : monsieur GEDEON un taximan de son état et BAROO acheteur d’or. Dimanche 7 Janvier, ils sont libérés après payement d’une rançon.

Lundi 22 janvier 2018, 6 personnes dont l’abbé Robert MASINDA sont kidnappées à Bingo près de la ferme école Nino BANGLIERI en groupement Baswagha Madiwe. Ils sont libérés mercredi 24 Janvier 2018.

La nuit du jeudi 25 au vendredi 26 janvier 2018, deux personnes de l’entreprise ESCO-KIVU dont monsieur KESEREKA KIGHOMA Zablon sont kidnappées à Cantine, en groupement Baswagha-Madiwe.

La nuit de Dimanche 11Février à Lundi 12 février, monsieur KALIRA MWANGA, directeur de l’EP MANGWENGWETE a été kidnappée dans sa maison. Le fait s’est passé à Nyoyo, 5km de la cité de Mangina.

Dimanche 18 février 2018, l’abbé MYATSI de la paroisse de Visiki est kidnappé à 17h50’ alors qu’il est en provenance d’une mission pastorale de Cantine, en groupement Baswagha-Madiwe. Ce prêtre sera retrouvé Lundi 19 février 2018.

RETOMBE DES PROPOS GENOCIDAIRES DU CHEF DE L'ETAT: LA JEUNESSE NANDE REHAUSSE LE TON.
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LETTRE OUVERTE DE LA JEUNESSE NANDE DE KINSHASA ADRESSEE A LA POPULATION CONGOLAISE LA FOIS PASSÉ

Transmis copie pour information :
Réf : n°006/COJEUNAK-AVRIL/2018
– A son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, Chef de l’Etat.

à Kinshasa/Gombe
– A l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale

– A l’Honorable Président du Caucus de Députés du Grand-Nord

– A l’Honorable Président du Caucus de Députés du Nord-Kivu

– A l’Honorable Députée Vicky KATUMWA
– Au Vice 1er-ministre et Ministre de l’intérieur
(Tous) à Kinshasa/Lingwala

– Aux Chefs des Missions Diplomatiques accrédités en RDC (USA, UE, UA, MONUSCO, France, Belgique et Russie)

– Au Ministre de la défense et de l’intégrité territoriale

– A la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO en sigle
(Tous) à Kinshasa/Gombe

À son Excellence Monsieur le Gouverneur du Nord-Kivu à Goma/Himbi

– Au comité de gestion de l’ACN-Kinshasa
à Kinshasa/Barumbu
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Objet : Persistance des massacres ciblés à Beni-Lubero au Nord-Kivu.

0. Introduction

1. Nous, jeunes Nande de Kinshasa, écrivons cette lettre pour exprimer notre profonde indignation à l’égard de la situation sécuritaire dégradante au Nord-Kivu en général et dans les territoires et villes de Beni, Lubero et Butembo en particulier.

2. Cette lettre vise à sensibiliser la population congolaise et les institutions étatiques congolaises, mais aussi la communauté internationale face au carnage dont sont victimes les populations civiles de Beni, Butembo et Lubero au Nord-Kivu du fait de leur appartenance à la Communauté Nande, autochtone du coin.

3. Ainsi donc, outre l’introduction et la partie des annexes sur la cartographie des massacres, cette correspondance est axée sur quatre points à savoir: le bref aperçu du contexte, la communauté Nande et la cohabitation, l’analyse des récents faits d’actualités et les recommandations.

I. Bref aperçu du contexte
4. Depuis avril 2014 jusqu’à ce jour, les populations civiles de Beni sont victimes de massacres ciblés.

Ceux-ci ont des conséquences fâcheuses sur la vie humaine et sur les institutions étatiques : la crise humanitaire sans précédente et la méfiance envers l’Etat par les populations, suivis de l’effritement de l’autorité de l’Etat.

Le bilan de ces 4 ans de massacres est catastrophique : de milliers de personnes tuées sauvagement, de milliers de personnes portées disparues, des centaines de villages incendiés et dévastés et des milliers des personnes vouées à l’errance et à la pauvreté indescriptible. Ces massacres seraient l’œuvre des présumés ADF, une rébellion ougandaise dont les relations avec Kinshasa évoluent en dent de scie.

5. Les opérations militaires lancées depuis plusieurs années pour combattre ces présumés ADF n’ont rien apporté jusque-là. Elles ont plutôt trop militarisé la zone et crée une greffe d’insécurité par des militaires incontrôlés dont la solde est parfois détournée.

Les missions parlementaires et les missions officielles des autorités politico-administratives du sommet de l’Etat descendus à Beni du fait de ces massacres n’ont eu comme résultats que des rapports déposés dans les tiroirs des autorités sans que la situation ne s’améliore sur terrain. Cette situation crée une méfiance de la population vis-à-vis du gouvernement de la République.

II. La communauté Nande et la cohabitation

6. Le Nord-Kivu, à l’instar des autres provinces de la RDC, est un espace avec une mosaïque des tribus. Cette province, riche en ressources naturelles et jouissante d’une position géopolitique et géostratégique importante, ouvre la RDC vers la région des grands lacs, une région dont l’esprit expansionniste hâte certaines communautés bien connues.

Ces attitudes antagonistes sont à la base des alliances politico-militaires qui se font et se défont avec des conséquences graves sur les communautés ethniques qui s’y trouvent et y vivent. Le Nord-Kivu n’est pas épargné par cette dynamique de la région des Grands-Lacs. C’est ainsi qu’il a toujours été la porte d’entrée de l’instabilité de la RDC par la manipulation et la complicité de certaines tribus appuyées par des pays voisins qui caressent le rêve de domination au-delà de la frontière conventionnelle de notre pays.

7. Cette complicité semble avoir pour faits historiques, de triste mémoire, des guerres du RDC/Goma, du CNDP, du M23 ainsi que les massacres de Beni-Lubero. Le double jeu qu’affichent ces communautés plombe ainsi la cohabitation pacifique interethnique.

8. La communauté Nande, reconnue pour son nationalisme et attaché à l’intangibilité des frontières de la RDC, est depuis longtemps victime d’une campagne d’intoxication et de haine par les forces du mal en la taxant de tribaliste où tout un peuple serait taxé de mai-mai, des groupes armés non originaires de son territoire. Cette opinion mensongère s’est malheureusement répandue jusqu’au sein des institutions de la RDC.

9. Pourtant, depuis belle lurette, la région de Beni-Lubero a toujours été hospitalière et pacifique. Pour preuve, les membres d’autres communautés y exercent calmement leurs activités professionnelles dans la fonction publique, les entreprises publiques et paraétatiques, ainsi que les établissements publics que privés.

Cette partie de la République a même hébergé des grandes personnalités de diverses communautés à l’échiquier national à l’instar de Mme Olive LEMBE DISITA, Angel NYIRABITORO (Maire Adjoint de Beni de 2006-2018), le Premier-ministre honoraire Augustin MATATA PONYO, Hon. François NZEKUYE, tous ayant vécu en territoire de Beni. Sans oublier le général Charles BISENGIMANA à Luotu, le Professeur KANYANKOGOTE MPAGAZEHE à Butembo/Kambali et de nombreux hommes d’affaires tels le Feu RWAKABUBA SHINGA et NGEZAYO qui ont exercé leurs business dans la région, pour ne citer que ceux-là.

De ce qui précède, au nom de l’unité nationale et de la cohabitation pacifique, la Jeunesse Nande profite de cette occasion pour accorder un pardon collectif :

– A tous ceux-là qui vilipendent et tentent de salir l’image de la communauté Nande au moment où elle a besoin de la compassion et de la solidarité nationale ;

– A tous ceux-là qui disposent des moyens de l’Etat pour sécuriser la population victime des massacres mais qui en demeurent indifférent, soit désintéressés ;

– A tous ceux-là qui jouent au super pompier et, qui tentent de victimiser la victime et empêcheraient toute procédure de mise en claire dans ces massacres des Nande.

10. Depuis 2010, il s’est observé un mouvement de déplacement des populations non identifiées en provenance des territoires de Masisi et Rutshuru. Ces populations seraient munies d’armes blanches et en feu dont une partie s’est installée au Sud de Lubero en s’appuyant sur la milice Nyatura et, une autre partie en partance pour Boga, une zone située non loin de Beni, considérée actuellement comme champ d’action des massacres.

Ces mouvements de déplacement ont été suspendus par une recommandation de l’Assemblée Nationale et une décision au niveau du gouvernement provincial du Nord-Kivu, au regard de la situation sécuritaire et du fait que Beni-Lubero soit une zone opérationnelle qui ne favorise pas cet état des choses, car l’ennemi est capable de se dissimiler à tout.

11. Le peuple Nande a toujours été acteur de la cohabitation entre les ethnies, mais il plaide toujours pour une cohabitation sincère et non hypocrite avec des groupes des personnes non armés. Aussi, la Communauté Nande vit partout en RDC et à travers le monde. Son intégration et sa promotion dans les sociétés qui l’accueillent se justifie du fait qu’il ne s’ingère nullement dans l’organisation politique, administrative ou coutumière de l’espace hospitalier.

III. L’analyse des récents faits d’actualité
12. Le rejet de la motion contre le ministre national de la défense lors de la plénière du lundi 16 avril 2018 porte atteinte à la population congolaise dans son ensemble qui appelle de tous ses vœux la fin des massacres à Beni. En effet, en s’appuyant sur les missions que l’Ordonnance-loi N°15/015 du 21 mars 2015 fixant les attributions des ministères dont celles de la défense y figurent. C’est dans cette logique que la Jeunesse Nande de Kinshasa a pu constater l’incapacité du gouvernement à mettre fin à l’insécurité et exige de ce fait la démission du Ministre National de la Défense :

13. Sur le plan de la défense de l’intégrité territoriale sur terrain, il est observé des incursions et attaques par des personnes inconnues soit disant ADF, de nationalités diverses menant des actions terroristes dans la politique d’infiltration et d’occupation en égorgeant à un rythme effréné les populations civiles. (Voir détails en annexe).

14. Sur le plan organisation et structuration de l’armée : la non maitrise des effectifs militaires, les bavures des éléments incontrôlés, la circulation des tenues FARDC entre les mains des assaillants, la logistique défaillante, les officiers inamovibles aux bilans médiocres, le manque de motivation matérielle des soldats au front sont des signes qui aggravent l’insécurité dans la contrée.

15. Sur le plan conception, exécution et suivi de l’intégration et formation de l’armée : on remarque la quasi présence des ex rebelles M23 et CNDP intégrés comme officiers et militaires ayant commis des forfaits dans la province Nord-Kivu opérer encore dans la même province qu’ils ont endeuillée compromettant la confiance de la population envers l’armée, une présence quasi-totale des militaires, l’absence de la création d’un centre de formation spécialisée sur la guerre asymétrique, la sourde oreille face à la recommandation d’érection de Nyaleke en camp d’entrainement et de la réhabilitation et équipement du camps d’entrainement à Kisangani plus proche que Kananga.

La précarité de la vie des recrus dans les centres de formation militaire les poussant à abandonner.

16. Sur le plan de la surveillance terrestre, fluvial, lacustre, maritime et aérien : On constate l’inaction de l’armée en dépit des annonces et alertes voir même des tracts des présumés ADF qui se matérialisent sous l’œil impuissant de nos forces de sécurité.

Ainsi à nos jours, même le gouvernement avec plus de 15000 militaires déployés sur une petite zone de 40 km2 n’arrive toujours pas à identifier l’ennemi.

17. La Jeunesse Nande est profondément inquiets de la psychose créée par des révélations lors de la rencontre du lundi 16 avril 2018 où le Président de la République aurait qualifié les Nande des tribalistes, quoi qu’officiellement qualifié d’intox. Cette situation coïncide bien avec ce que déplore la communauté Nande malgré son poids économique et démographique, sa faible représentativité au gouvernement national (un seul ministère seulement), au sein des officiers (un seul commandant second), au sein des mandataires publics (un seul DG) sans compter l’asphyxie délibérée à l’abandon total des infrastructures pro croissance. Outre cela il y a des faux procès organisés à Beni dans le seul but de blanchir les coupables à l’instar de Mundos, qui du reste est cité dans une panoplie de rapports et, inculper les innocents. Sans s’arrêter, ils vont jusqu’à réduire les témoins gênants au silence, voire même, les menacer de fournir les faux témoignages soit les condamné. A titre illustratif, le témoin Jean-Paul NGAHANGONDI et les autres dont nous ignorons les noms sont aujourd’hui en cavale de peur à subir les mêmes sorts que ceux cités précédemment. Tous ces faits visibles, combinés aux massacres continuels dans la région laissent croire à un complot bien entretenu pour exterminer ce peuple.

IV. Les recommandations

18. Dans la dynamique de pacification du Nord-Kivu en général et de Beni-Lubero en particulier, nous recommandons ce qui suit :
a) Réévaluer les recommandations telles que formulées dans le mémorandum de l’Association Culturelle Nande /Kyaghanda-Kinshasa adressé au Président de l’Assemblée Nationale en date du 18 mars 2016 ;

b) Diligenter une enquête parlementaire dans les territoires de Beni, Lubero et Rutshuru, et traduire les coupables en justice ;

c) Créer le cadre d’interpellation d’acteurs politiques, des comanditaires, des planificateurs et des tireurs de ficèles de ces massacres, bien connus et pointés du doigt par la population locale lors de la mission humanitaire et de sensibilisation des ministres originaires du Nord-Kivu ;

d) Poursuivre la neutralisation totale et systématique des tous les groupes armés locaux Mongol, Nyatura, Local defense, Magrivi, Mazembe, Apcls, Tcheka, Fontaine, Les Fdlr/Rudi, Fdlr/Foka et Les Maimai, encore actifs dans cette zone ;

e) Restaurer l’autorité de l’Etat dans cette zone restée depuis longtemps sous occupation des groupes armés ;
f) Rapatrier et/ou à défaut identifier tous les réfugiés rwandais vivant en RD Congo ;
g) Relever les militaires et policiers originaires du Nord-Kivu et Sud-Kivu dont l’accointance avec les milices locales est avérée ;

h) Procéder au ramassage d’armes à feu distribuées par certains leaders politiques aux populations civiles de Masisi, Rutshuru, Goma, Nyiragongo;

i) Encourager le cadre des concertations intercommunautaires et de les accompagner dans les initiatives tendant à consolider la cohabitation pacifique entre les communautés;

j) Relever l’enquête internationale dans la région ;

k) Faire appel à une force internationale du genre Artémis de Bunia ;
l) Exiger un Tribunal Pénal Spécial International pour Beni ;

m) Réévaluer les recommandations formulées dans les différents appels urgents de COJEUNAK et lettre ouverte de la société civile de Beni-Lubero, de villes de Beni et Butembo, qui malgré multiples interpellations des autorités, sont restées lettres mortes.

Certainement aux modes opératoires identiques, les ADF-Nalu , c’est pratiquement les Boko Haram en RDC.

Ce qui se passe en République démocratique du Congo, dans sa partie orientale, territoire de Beni au Nord-Kivu, et en Province Orientale avec les massacres à répétition des populations civiles par les rebelles ougandais des ADF-Nalu, nous rappelle le calvaire quotidien que subissent les Nigérians et les Camerounais qui ploient sous la terreur des islamistes de la secte Boko Haram.

Les modes opératoires des deux groupes armés sont pratiquement identiques: les premiers et les seconds utilisent des armes blanches (machettes, houes, haches) et armes à feu.

Si les deux groupes armés sanguinaires sont dans la lutte armée et la guérilla, ils se différencient sur certains modes. Pour Boko Haram, ce sont les attentats-suicides qui sont sa spécialité, tandis que les massacres ou tueries et les prises d’otages sont également les points communs des deux groupes.

Avec à la clé la grande différence : Boko Haram, qui signifie " l’éducation occidentale est un péché " , est hyper équipé.

Fondamentalistes, islamistes djihadistes…

Aujourd’hui, le monde est sous la coupe des fondamentalistes, des djihadistes, des islamistes radicaux, des rebelles de tous bords dont la création ne date pas d’aujourd’hui. L’attentisme de la communauté internationale a permis à ces groupes armés de grandir, de prendre racine et d’élargir leur influence à travers le monde.

C’est le cas de Boko Haram dont le leader actuel estAbubakar Shekau. Il a fallu que ces islamistes prennent en otages plus de 200 jeunes écolières pour que la communauté internationale sorte de sa torpeur pour prendre la mesure de l’ampleur de la violence que pose ce groupe sur les populations civiles.

À en croire un rapport du groupe d’experts des Nations unies, les ADF sont un groupe armé ougandais bien organisé avec pour noyau dur le chef Jamil Muluku, sa famille – et notamment ses fils -, ainsi que les membres historiques de cette rébellion.

Dans les différents camps qu’ils occupaient jusqu’aux opérations militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), ils s’entraînaient,  cultivaient, priaient, recrutaient jusqu’en 2014 en Ouganda et en RDC, le tout dans une parfaite organisation..

Certaines recrues ont rejoint volontairement la rébellion, parfois même avec leur famille ; pour d’autres, on leur a fait miroiter des opportunités économiques ; d’autres encore ont été enlevées et obligées de suivre une formation militaire.

Ceux qui refusaient étaient détenus et menacés jusqu’à céder. On découvre aussi les Bazana – les civils kidnappés – qui devenaient les esclaves personnels du chef des ADF et qui étaient forcés de se convertir à l’islam. Une méthode qui ressemble beaucoup à celle de Boko Haram.

Au point où, aujourd’hui, le dossier Boko Haram est sur la table de l’Union africaine qui a décidé de créer une force interrégionale pour lutter contre le groupe.

Auparavant, alors que le président nigérian, le premier concerné par ce dossier, semble dormir sur ses lauriers, c’est le Cameroun qui, le premier a volé au secours des Nigérians livrés à la merci de Boko Haram. Avant que le courageux Idriss Déby Itno n’envoie au Nigeria ses troupes avec armes, véhicules, avions, pour écraser Boko Haram. Qui est loin de s’avouer vaincu.

Pourquoi, l’Union africaine et les pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) n’agiraient-ils pas de la même manière contre les ADF-Nalu de l’Ouganda qui se livrent à cœur joie aux massacres des populations civiles du territoire de Beni ?

Faudra-t-il attendre que ces rebelles, qui opèrent comme Boko Haram, deviennent très forts et hyper armés pour se lancer – en retard – dans la traque de ces voyous de grand chemin dont les massacres ont déjà fait un bilan de plusieurs centaines de morts et sont contraires à leurs revendications initiales de faire tomber le régime du président ougandais Yoweri Museveni ?

Les rebelles ougandais des ADF-Nalu deviendront grands pourvu que la communauté internationale leur prête vie en fermant les yeux sur leurs exactions !

Réseaux de soutien en RDC, en Ouganda et au Rwanda

Le groupe entretenait deux cours de justice – dont l’une était présidée par Jamil Muluku lui-même. Dans l’une de ces deux cours, refuser de se convertir à l’islam, chercher à s’enfuir ou bien commettre un adultère étaient des crimes passibles de la peine de mort. Alors qu’eux-mêmes n’hésitaient pas à violer les jeunes filles qu’ils prenaient en otage en faisant d’elles des esclaves sexuelles.

Quoique le rapport onusien ne trouve aucun lien apparent entre les ADF et des organisations terroristes étrangères comme les shebabs ou al-Qaïda, leurs modes opératoires épousent bien ceux de Boko Haram.

En définitive, le réseau de soutien que les ADF ont tissé en en RDC, en Ouganda, au Rwanda et en Grande-Bretagne leur permet de se garantir des jours meilleurs en termes de moyens financiers et matériels comme les armes.

Toute chose restant égale par ailleurs, les rebelles ougandais des ADF-Nalu, c’est pratiquement les Boko Haram » congolais « . Leur traque doit être renforcée pour les éradiquer à jamais.

Fait à Kinshasa, le 25 avril 2018

KAKULE KOLOBANI Trésor
Porte Parole de COJEUNAK

(Sources: Beni-Lubero Online)






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