Maladie à virus Ebola fait rage à un rythme jamais atteint en 8 mois dans l'Est dela Rdc

🔴Depuis août dernier, le Nord-Est de la RDC fait face à une flambée du virus Ebola et le seuil du millier de décès a été franchi le mois dernier, ce qui fait de cette épidémie la plus meurtrière depuis la catastrophe sanitaire qui avait frappé l'Afrique de l'Ouest (essentiellement Guinée, Libéria et Sierra Leone) entre 2014 et 2016.

Les acteurs internationaux ont été dépêchés dans les provinces du Nord Kivu et de l’ITURI  pour circonscrire l’épidémie. Mais la riposte est freinée par la défiance de la population. Le 19 avril dernier, un médecin de l’OMS a été tué lors d’une attaque visant l’hôpital de Butembo.

Depuis le dimanche 2 juin dernier, la barre des 2.000 cas a été franchie et passée. Actuellement, le nombre de cas est de 2008.

Malgré ce cap, le ministère de la santé note que les évolutions de ces dernières semaines sont positives bien que la vigilance reste de mise.

Parmi les évolutions positives, figurent entre autres :

- Légère amélioration de la situation sécuritaire

La dernière attaque armée contre les équipes et les opérations de la riposte contre Ebola, qui avait coûté la vie au Dr Richard Valery Mouzoko Kiboung, remonte à plus d’un mois.

Bien que les menaces contre la riposte restent élevées, la réduction du nombre d’attaques ciblées a permis aux équipes de rattraper une partie de leur retard pour contenir la propagation de l’épidémie.

Toutefois, la situation sécuritaire reste instable et imprévisible.

En ce qui concerne les incidents liés à la réticence ou la résistance communautaire, la majorité de ces incidents sont résolus grâce à l’implication des leaders communautaires, des sensibilisateurs et des experts psychosociaux.

- Confinement géographique de l’épidémie

Malgré les difficultés des équipes de riposte à faire leur travail à cause de la situation sécuritaire, l’épidémie continue à être contenue géographiquement, protégeant ainsi le reste du pays et les pays voisins.

À ce jour, aucun cas d’Ebola n’a traversé les frontières de la République Démocratique du Congo et l’épidémie ne s’est pas propagée dans les grands centres urbains les plus à risques, à savoir Goma, Bunia et Kisangani.

Toutefois, le risque reste élevé compte tenu des mouvements importants de la population. Par ailleurs, depuis le début de l’épidémie, 188 aires de santé réparties dans 22 zones de santé, à travers les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ont enregistré au moins un cas d’Ebola.

À la date du 2 juin 2019, neuf zones de santé, dont 106 aires de santé (soit 56% du total), ont passé plus de 21 jours sans notifier de nouveaux cas confirmés. Les neuf zones de santé concernées sont Kyondo, Oicha, Kayna, Mutwanga, Komanda, Bunia, Rwampara, Nyankunde et Tchomia.

Les principaux défis devant être relevés pour mettre fin à cette épidémie sont les suivantes :

1. La surveillance épidémiologique : Afin de pouvoir briser la chaîne de transmission, tous les contacts des cas confirmés doivent être listés et suivis pendant 21 jours.

Or, parmi les 911 nouveaux cas confirmés enregistrés entre le 1e janvier et le 7 mai 2019, seulement 398 (44%) étaient enregistrés comme contacts suivis.

Ainsi, il faut renforcer le listage et le suivi des contacts en impliquant davantage les autorités et leaders communautaires.

La prévention et le contrôle des infections (PCI) : Les mesures de prévention et contrôle des infections doivent être renforcées dans les formations sanitaires communautaires afin de réduire le taux d’infection nosocomiale. Entre 25 et 30% des contaminations ont lieu dans des formations sanitaires.

Les décès communautaires : Le taux de décès communautaires reste élevé. Entre 28 et 43% des décès notifiés chaque semaine ont lieu en dehors d’un centre de traitement d’Ebola ou un centre de transit.

Ces décès ont lieu soit dans des hôpitaux et cliniques privés, dans des centres de santé communautaires ou à la maison.

Or, la contagiosité d’un malade étant maximale après sa mort, les enterrements dignes et sécurisés permettent de limiter la propagation communautaire du virus.
 Ce qui est positif c’est que la majorité des décès communautaires bénéficient d’un enterrement digne et sécurisé.

Une analyse complète de l’évolution de l’épidémie d’Ebola en cours est disponible dans un article scientifique rédigé notamment par Dr Oly Ilunga Kalenga, Dr Tedros A. Ghebreyesus et Dr Matshidiso Moeti.

La lutte contre l’épidémie se retrouve conjointement affectée par la persistance des violences régionales, les déplacements de population et le contexte politique.

Que faire face à cette défiance ? Comment le contexte politique a-t-il freiné la riposte sanitaire ?

Comment adapter la prise en charge les nouveaux cas, dans ce contexte sensible ?

L'agence des Nations unies pour la santé l'assure. Chaque fois qu'elle a pu travailler dans un environnement qui soutient ses opérations, elle a réussi à contrôler la propagation du virus.

Mais c'est tout l'inverse qui se produit. Les incidents liés à la sécurité ont été trois fois plus nombreux depuis le début de l'année par rapport aux cinq premiers mois de l'épidémie.

Timide avancée mais avancée quand même dans la bataille contre Ebola en RDC.

Après une flambée ces dernières semaines, la transmission semble ralentir à Katwa et Butembo où se trouve l’épicentre de la maladie, pour le moment concentrée au Nord-Kivu. Mais l'OMS reste prudente.

Les attaques contre les équipes sanitaires sont un fléau. Les premiers touchés sont les agents locaux, formés par les Nations unies, et qui sont aujourd'hui des cibles.

Cinq morts et une cinquantaine de blessés, c'est le bilan des plus de 170 attaques contre les personnels de santé depuis le début de l'épidémie.

Dernier épisode en date, la mort, la semaine dernière au Nord-Kivu, d'un agent d'une équipe de prévention attaqué, chez lui, par des villageois.

Les équipes locales de riposte payent un lourd tribut dans la lutte contre Ebola. « C'est une arme à double tranchant. On le voit chaque jour.

On transfère des compétences à du personnel local, mais ce personnel rentre ensuite chez lui le soir et est potentiellement exposé aux risques d'attaques, explique Michael Ryan, le directeur des opérations d'urgence de l'OMS.

Alors quand certains disent que tout ce qu'on a à faire pour vaincre Ebola c'est de transférer les compétences au niveau local qu'ensuite tout ira bien, et bien non, ça n'est pas vrai.

C'est un vrai problème. Quand on transfère des compétences, on transfère aussi des risques. Et il faut s'assurer que le personnel local reçoive la meilleure protection possible ».

EVOLUTION DE L'EPIDEMIE D'EBOLA DANS LES PROVINCES DU NORD-KIVU ET DE L'ITURI

Lundi 3 juin 2019

La situation épidémiologique de la Maladie à Virus Ebola en date du 2 juin 2019 :
Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 2.008, dont 1.914 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1.346 décès (1.252 confirmés et 94 probables) et 539 personnes guéries.

281 cas suspects en cours d’investigation ;
14 nouveaux cas confirmés, dont 7 à Mabalako, 3 à Butembo, 2 à Katwa, 1 à Mandima et 1 à Kalunguta ;
7 nouveaux décès de cas confirmés :
6 décès communautaires, dont 4 à Mabalako, 1 à Katwa et 1 à Butembo ;
1 décès au CTE de Butembo ;
6 nouveaux guéris sortis du CTE, dont 3 à Mabalako, 2 à Butembo et 1 à Beni.

Une analyse complète de l’évolution de l’épidémie d’Ebola en cours est disponible dans un article scientifique rédigé notamment par Dr Oly Ilunga Kalenga, Dr Tedros A. Ghebreyesus et Dr Matshidiso Moeti.

/!\ Les données présentées dans ce tableau sont susceptibles de changer ultérieurement, après investigations approfondies et après redistribution des cas et décès dans leurs zones de santé respectives.

Remarques:

Afin d’éviter que le nombre total de cas varie (à la hausse ou à la baisse) quotidiennement, les cas suspects ont été placés dans une catégorie séparée.

Ainsi, les cas suspects dont les tests laboratoires se sont révélés positifs seront ajoutés dans la catégorie des cas confirmés alors que ceux qui sont négatifs (non cas) seront retirés du tableau.

Les décès survenus au niveau des CTE sont provisoirement enregistrés dans les zones de santé d’implantation des CTE dans l’attente de reclassification dans la zone de santé de notification des cas.

La catégorie des cas probables reprend tous les décès pour lesquels il n'a pas été possible d'obtenir des échantillons biologiques pour confirmation au laboratoire mais où les investigations ont révélé un lien épidémiologique avec un cas confirmé ou probable.

Un décès communautaire est tout décès survenu en dehors d'un Centre de Traitement Ebola.

Evolution de l'épidémie d'Ebola.

La barre des 2.000 cas a été passée le dimanche 2 juin 2019.

Malgré ce cap, les évolutions de ces dernières semaines sont positives bien que la vigilance reste de mise. Parmi les évolutions positives, nous comptons :

Légère amélioration de la situation sécuritaire : La dernière attaque armée contre les équipes et les opérations de la riposte contre Ebola, qui avait coûté la vie au Dr Richard Valery Mouzoko Kiboung, remonte à plus d’un mois.

Bien que les menaces contre la riposte restent élevées, la réduction du nombre d’attaques ciblées a permis aux équipes de rattraper une partie de leur retard pour contenir la propagation de l’épidémie. Toutefois, la situation sécuritaire reste instable et imprévisible.

En ce qui concerne les incidents liés à la réticence ou la résistance communautaire, la majorité de ces incidents sont résolus grâce à l’implication des leaders communautaires, des sensibilisateurs et des experts psychosociaux.

Confinement géographique de l’épidémie : Malgré les difficultés des équipes de riposte à faire leur travail à cause de la situation sécuritaire, l’épidémie continue à être contenue géographiquement, protégeant ainsi le reste du pays et les pays voisins.

Àce jour, aucun cas d’Ebola n’a traversé les frontières de la République Démocratique du Congo et l’épidémie ne s’est pas propagée dans les grands centres urbains les plus à risques, à savoir Goma, Bunia et Kisangani.  Toutefois, le risque reste élevé compte tenu des mouvements importants de la population.

Par ailleurs, depuis le début de l’épidémie, 188 aires de santé réparties dans 22 zones de santé, à travers les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ont enregistré au moins un cas d’Ebola.

À la date du 2 juin 2019, neuf zones de santé, dont 106 aires de santé (soit 56% du total), ont passé plus de 21 jours sans notifier de nouveaux cas confirmés.

Les neuf zones de santé concernées sont Kyondo, Oicha, Kayna, Mutwanga, Komanda, Bunia, Rwampara, Nyankunde et Tchomia.

Les principaux défis devant être relevés pour mettre fin à cette épidémie sont :

La surveillance épidémiologique : Afin de pouvoir briser la chaîne de transmission, tous les contacts des cas confirmés doivent être listés et suivis pendant 21 jours.

Or, parmi les 911 nouveaux cas confirmés enregistrés entre le 1e janvier et le 7 mai 2019, seulement 398 (44%) étaient enregistrés comme contacts suivis.

Ainsi, il faut renforcer le listage et le suivi des contacts en impliquant davantage les autorités et leaders communautaires.

La prévention et le contrôle des infections (PCI) : Les mesures de prévention et contrôle des infections doivent être renforcées dans les formations sanitaires communautaires afin de réduire le taux d’infection nosocomiale. Entre 25 et 30% des contaminations ont lieu dans des formations sanitaires.

Les décès communautaires : Le taux de décès communautaires reste élevé. Entre 28 et 43% des décès notifiés chaque semaine ont lieu en dehors d’un centre de traitement d’Ebola ou un centre de transit.

Ces décès ont lieu soit dans des hôpitaux et cliniques privés, dans des centres de santé communautaires ou à la maison. Or, la contagiosité d’un malade étant maximale après sa mort, les enterrements dignes et sécurisés permettent de limiter la propagation communautaire du virus.

Ce qui est positif c’est que la majorité des décès communautaires bénéficient d’un enterrement digne et sécurisé.

129 596
Personnes vaccinées

595 personnes vaccinées le 02/06/2019.
Parmi les personnes vaccinées, 35.768 sont des contacts à haut risque (CHR), 63.852 sont des contacts de contacts (CC), et 29.976 sont des prestataires de première ligne (PPL).

Personnes vaccinées par zone de santé: 33.316  à Katwa, 25.663 à Beni, 17.257  à Butembo, 11.066 à Mabalako, 6.290 à Mandima, 4.573 à Kalunguta, 3.209 à Goma, 3.048 à Komanda, 2.640 à Musienene, 2.569 à Oicha, 2.241 à Masereka, 2.045 à Vuhovi, 1.986 à Lubero, 1.980 à Kayna,  1.837 à Kyondo, 1.487 à Bunia, 1.040 à Biena, 1.012 à Mutwanga, 690 à Rutshuru, 557 à Rwampara (Ituri), 527 à Nyankunde, 496 à Mangurujipa, 494 à Alimbongo, 420 à Mambasa, 355 à Tchomia, 342 à Kirotshe, 333 à Lolwa, 250 à Mweso, 245 à Kibirizi, 161 à Nyiragongo, 97 à Watsa (Haut-Uélé) et 13 à Kisangani.

Le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Éthique dans sa décision du 19 mai 2018.

109
Agents de santé contaminés
Le cumul des cas confirmés/probables parmi les agents de santé est de 109 (5,4 % de l’ensemble des cas confirmés/probables) dont 37 décès.

62 968 354
Personnes controlées
80 points d'entrée (PoE) et de points de contrôle sanitaire (PoC) opérationnels.







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