Beni-Kasindi-Rdc ; le trafic suspendu sur cet axe routier a repris après l'échange des tirs entre l'armée et les ADF

🔴Brève suspension du trafic ce mardi sur la route Beni-Kasindi par l'armée qui qui se sont accrochés à un groupe des combattants ADF dans l'avant midi de ce mardi 09 juillet 2019. 

Le trafic sur la RN4 reliant de Beni à la cité frontalière de Kasindi a été momentanément suspendu ce mardi matin en raison des accrochages qui ont opposé les militaires aux rebelles ougandais de forces démocratiques et alliées (ADF) à Nyaleke-Rizerie, à plus au moins 12 kilomètres à l'est de Beni ville.

L'armée a accroché les rebelles qui s’émouvaient du nord pour le sud du territoire de Beni, indiquent les sources sécuritaires.

« On a signalé la présence de l'ennemi pendant la traversée, les militaires sont en train de suivre les traces », a laconiquement dit à ACTUALITE.CD le major Mak Hazukay, porte-parole de l’opération sokola 1.

Le trafic a repris peu après 9 heures locales.
 « Les militaires ont rétabli la sécurité sur la route, l'armée sécurise cet axe, quelques militaires ont été visibles le long de la route vers Rizerie », a témoigné Gerlas Kalindere, chauffeur de taxi revenant de Kasindi.

Face à cette qui se répète jour et nuit, les millitaires FARDC ont mis en place, ce mardi, des mesures de sécurisation de la route Beni-Kasindi.

Cependant le mouvement sur ce tronçon est désormais limité entre 5 heures 30 et 18 heures.

Chaque jour qui passe, les FARDC essaient de rassurer la population mais cela n’empêche pas les rebelles ADF de revenir entretenir la terreur dans la zone.

Si les pertes en vies humaines ne sont pas évaluables financièrement, c’est bien de la sécurité physique que cette population a besoin avant tout. Et lorsqu’elle demande le déploiement de la MONUSCO pour assurer la protection des civils et de leurs biens, l’on se demande pourquoi le gouvernement congolais s’acharne à demander, de son côté, au Conseil de sécurité de l’ONU la baisse des contingents de la MONUSCO sous prétexte que le pays se porte mieux qu’il y a dix ans.

Et si l’incivisme fiscal est un acte délibéré de révolte, il prend tout son sens lorsqu’on se penche sur la situation tragique que vit la population dans ce territoire du Nord Kivu : les civils continuent à exposer leurs vies et leurs biens en se lançant sur des routes non entretenues et pas assez sécurisées, ils continuent à être massacrés jusque dans leurs ménages malgré une forte militarisation de la zone ; d’où l’idée de se remettre à la MONUSCO qui a déjà fait ses preuves par le passé, lorsque les contingents tanzaniens en appui aux FARDC avaient mis en déroute les éléments du M23.

Mais puisque le territoire de Beni n’est pas le seul à souffrir de l’activisme des groupes armés conjugué à l’incapacité des forces loyalistes d’y mettre un terme, pouvons-nous craindre un effet de contagion ? Toutes ces zones instables appelleraient à l’incivisme fiscal et à l’intervention de la MONUSCO à la place des militaires congolais qui ne rassurent plus leur population.

Avec un renforcement du mandat des forces onusiennes, et sûrement de leur effectif, on s’acheminerait vers une mise sous tutelle du pays, ce qui ferait bouger les lignes quand on sait que le pouvoir en place ne permettrait jamais que cela n’arrive. Ne serait-ce pas pour autant une manière de le réveiller de son illusion ? Les intérêts privés ne devraient jamais supplanter l’intérêt public du pays. Si la société civile de Beni interpelle aujourd’hui, qui sera le prochain ?

Fin juin, l'armée avait annoncé renforcer ses dispositifs militaires à Mwalika, localité située au sud du territoire de Beni. Elle affirmait qu’à partir de cette localité considérée comme le bastion ADF, les rebelles planifient et mènent des attaques notamment contre la ville de Beni et tendent des embuscades sur la route Beni-Kasindi.

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