Beni-térritoire-Rdc ; Les forces vives appellent tous les habitants et assujettis à s’interdire de payer les taxes et impôts jusqu’au retour de la paix dans la région.

Massacres à Beni: après des journées ville morte, la Société Civile décrète la désobéissance fiscale.

La Société Civile du territoire de Beni au grand nord du Nord-Kivu appelle à boycotter le paiement des taxes et impôts jusqu’au retour de la paix dans cette partie du territoire national.

Une décision prise à l’issue d’une réunion d’évaluation de deux journées ville morte de vendredi 26 et samedi 27 juillet pour s’opposer aux tueries devenues récurrentes et qui ont refait surface au courant de la semaine.

Selon le compte rendu de cette réunion d’évaluation de ce dimanche 28 juillet, les deux journées ont été une réussite.

Cette action vise essentiellement à priver l’État de ses moyens « car le peuple qui meurt ne sait pas voir l’importance des taxes et impôt qu’il paye » explique le président de la Société Civile de Beni-territoire.

Ainsi les forces vives demandent aux opérateurs économiques de se procurer de sifflets qu’ils peuvent utiliser  quand un agent de l’État approche leurs portes.

Cette action concerne également les différentes barrières où est perçu  l’argent pour me compte du trésor public.

A part cette désobéissance fiscale, la Société civile appelle chaque habitant ou chaque famille à passer la nuit autour d’un feu allumé dans les quartiers, avenues de l’ensemble du territoire de Beni. Une façon de réclamer l’arrivée du président Tshisekedi dans cette région.

En effet, les forces vives réitèrent leur demande de voir  toutes affaires cessantes le président de la République Félix Tshisekedi pour palper du doigt la situation sécuritaire volatile qui fait continuellement des victimes.

Autour de ce foyer de feu, la société civile souhaite que la population reste vigilante et alerter en cas d’éventuelles attaques.

Les forces vives promettent d’accentuer leurs actions si aucune réaction des autorités n’est enregistrée. C’est notamment l’arrivée du chef de l’État.

Rappelons qu’en l’espace d’une semaine,  la Société Cvile de Beni territoire dit avoir enregistré 9 attaques qui se sont soldées par la mort de 27 civils,10 blessés et 5  enfants kidnappés.

Ces attaques ont été dirigées contre les villages Mangboko, Malolu ,Watalinga, Mayimoya, Mulobya, Maleki, Eringeti et Oicha.

A en croire Lewis Saliboko, rapporteur de la société civile d’Oicha, par cette même action, la population exige une attention particulière de la part des autorités nationales surtout le Président de la République sur ce qui se passe dans le territoire de Beni.

Cette décision ressort de l’Assemblée générale extraordinaire tenue  ce jeudi 25 juillet à Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni.

Dans leur déclaration finale, les forces vives ont été convaincues que par cette nouvelle manifestation, les habitants vont exprimer leur compassion en mémoire des personnes tombées dans les récentes incursions des rebelles ADF à Oïcha-Mabasele, à Eringeti-Centre, Mayimoya et d’autres milieux du territoire.

Notons qu’en l’espace d’une semaine,  la Société Cvile de Beni territoire dit avoir enregistré 9 attaques qui se sont soldées par la mort de 27 civils,10 blessés et 5  enfants kidnappé

La désobéissance fiscale est une réponse à l’appel lancé par la société civile de cette contrée du pays.

Depuis janvier 2019, les grands et les petits commerçants des localités d’Oïcha, Bulongo, Mutwanga, Mbau et Eringeti dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, protestent contre la montée fulgurante de l’insécurité dans leur région. Pour le manifester, ils ont ainsi décidé de ne plus payer des taxes et impôts, en réponse à l’appel de la société civile de Beni, rapporte radiookapi.net.

La société civile demande aussi à tout opérateur économique d' utiliser des sifflets pour dénoncer la présence des taxateurs de l’État dans les boutiques, magasins et autres lieux de commerce afin de pousser les commerçants à ne pas payer les taxes. Cette situation a entraîné une certaine réticence de la part des taxateurs qui ne veulent plus se rendre sur le terrain afin de recouvrer les taxes.

La conséquence  est que certaines régies financières craignent de ne pas atteindre les objectifs qui leur ont été assignés par le gouvernement central au cours de cette année budgétaire.

Pour contrer cette insécurité et ramener ainsi le calme dans ce coin du pays, le commandant de la force de la Monusco, en mission de service depuis environ trois semaines à Beni, a annoncé le renforcement des patrouilles des casques bleus dans cette ville et ses environs pour lutter contre l’insécurité.

Aussi  une structure d’information a-t-elle été créée avant une éventuelle opération militaire contre les groupes armés actifs à Beni, a-t-il annoncé.

À notre source d'ajiuter que, l’insécurité dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), a contraint plus de 100.000 personnes à fuir leur domicile au mois d’avril, indique le communiqué du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) publié le 3 mai.

Selon le HCR, environ 60.000 personnes ont fui en avril les combats autour de Kamango, près de la ville de Beni. « Au cours du même mois, environ 50.000 personnes ont fui dans le territoire voisin de Lubero, où l’armée congolaise combattait des groupes armés Maï-Maï », a déclaré le porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d’un point de presse vendredi 3 mai à Genève.

Dans la même région, plus de 20.000 civils nouvellement déplacés sont arrivés au cours des derniers mois dans trois petites villes du territoire de Masisi : Mweso, Kashuga et Kirumbu.

Alors que les attaques continuent de terroriser la population, le HCR s’est déclaré vivement préoccupée par la sécurité des civils.

« La semaine dernière, cinq corps mutilés ont été ainsi retrouvés dans une rivière du territoire de Masisi, à environ 60 km au nord-ouest de Goma », a indiqué M. Baloch. Les corps comprenaient ceux de trois enfants. Quatre des victimes étaient des personnes enlevées de Kashuga, un site pour personnes déplacées situé à proximité.

Plus d’un million de déplacés au Nord-Kivu

« Les personnes déplacées se trouvent dans une situation désespérée et leur accès est entravé par l’instabilité de la situation », a ajouté M. Baloch. Les équipes du HCR qui se sont rendues dans la région ont été informées de viols et de recrutement d’enfants par des groupes armés.

Les attaques de groupes armés dans la ville de Beni ont maintenant cessé, mais elles se sont déplacées vers les zones rurales. Les combats se poursuivent également dans le sud du Nord-Kivu et vers la capitale de la province de Goma. « Les enlèvements et les meurtres ont traumatisé la population », a souligné le porte-parole du HCR, rappelant au passage que les personnes déplacées sont souvent les cibles.

La province du Nord-Kivu en RDC reste l’une des régions les plus touchées par les déplacements de population, avec un nombre de déplacés estimé à plus d’un million de personnes.

« C’est aussi le pays qui a enregistré le plus grand nombre d’incidents de violence sexuelle et sexiste », a précisé M. Baloch. Le nombre de cas de viol signalés a notamment augmenté dans le territoire de Masisi.

Dans ce contexte, le HCR a intensifié ses activités dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en RDC depuis août 2018. L’une des priorités de l’agence onusienne est de soutenir les personnes ayant besoin de protection, telles que les victimes de violences sexuelles « et de travailler avec les communautés pour renforcer leur capacité à faire face à de multiples crises et fournir un abri de base aux personnes déplacées et aux rapatriés », a précisé M. Baloch.

À lire sur https://adirodu-roger.blogspot.com/2019/07/beni-territoire-rdc-les-forces-vives.html?m=1



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