En 11 mois la dixième épidémie d’Ebola en RDC a déjà coûté la vie aux 1744 personnes en Ituri, et Nord-Kivu

Il s’agit de la dixième épidémie d’Ebola en RDC et de la plus importante connue par le pays. C’est également la deuxième plus grave épidémie d’Ebola au monde, après celle qui a frappé l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016.

Près d'un an après les premiers cas, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que cette épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale.

« C'est une urgence. Il existe un risque très réel que l'épidémie d'Ebola se propage aux pays voisins, et la communauté internationale devrait donc s'unir d'urgence pour s'assurer que cela n'arrive pas. Cela signifie qu'il faut accroître les investissements pour que les partenaires sur le terrain disposent des ressources dont ils ont besoin pour traiter chaque cas et retrouver chaque contact.


RDC-Ebola : 2 592 cas et 1 743 décès, un taux de létalité de 67 %

Jeudi 25 juillet 2019

Le bilan de l’épidémie de la maladie à virus Ebola s’élève à ce jour à 2 592 cas et 1 743 décès. Ceci représente un taux de létalité de 67 %, a annoncé mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La même source rapporte que 56% des cas dont l’âge et le sexe étaient connus sont des femmes et 28% des enfants de moins de 18 ans.

Une augmentation de cas par rapport à la semaine dernière a été également signalée, même parmi les personnels de santé – avec 4 nouvelles infections.

Depuis août 2018, un total de 171 502 personnes ont été vaccinées.

Ebola est impitoyable, nous devons donc l'être nous-aussi et mettre un terme à sa propagation - les enfants et les familles de la région ne méritent rien de moins. »

Quel est l'impact sur les enfants ?
Les enfants représentent plus d’un tiers des cas d’Ebola dans les régions touchées par l’épidémie dans l’est de la RDC mais l’impact de la maladie sur les enfants ne se limite pas aux enfants infectés.

Lorsque des parents ou des tuteurs atteints de la maladie sont conduits dans des centres de traitement ou décèdent, les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes. La perte de leurs parents, de leurs soignants et de leurs enseignants a des répercussions sur leur famille et leur communauté. 

De plus, l'épidémie rend l'accès à des services de base comme les soins de santé et l'éducation beaucoup plus difficile.

Maladie à virus Ebola: bientôt un an au Nord-Kivu, pourquoi resiste-t-elle ?

La maladie à virus Ebola sévit dans la partie dite grand Nord de la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo depuis le 1er Août de l’année 2018.

Les médecins congolais et ceux venus d’autres pays, se sont lancés en guerre contre cette maladie aussi mortelle mais celle-ci continue à endeuillée les familles, avec un cas confirmé de la maladie à virus Ebola en ville de Goma, une agglomération de près de un million Cinq-Cents mille habitants le dimanche 14 juillet 2019.

Il s’agirait d’un pasteur qui quittait la ville de Butembo où il a séjourné qui aurait frauduleusement franchi les postes de contrôle jusqu’à arriver à Goma. Détecté par les agents de santé, celui-ci a été vite ramené au centre de traitement Ebola à Butembo où il a malheureusement rendu l’âme.

Des dispositifs de lavage des mains sont maintenant visibles sur différentes artères des villes avec dedans de l’eau chlorée, mais jusque là certaines personnes refusent de s’y laver pensant que c’est cet eau qui pourrait les contaminer.

Autre risque se présente dans le sens où les habitants n’arrivent pas à dénoncé les cas suspects dans leurs communautés, ce qui ne fait que multiplier les risques de propagation du virus.

Pour montrer le danger que court la République Démocratique du Congo en général et la province du Nord-Kivu en particulier, l’organisation mondiale de la santé avec ses collaborateurs a commencé des séances de sensibilisation de différentes couches de la population. Ces derniers parlent des signes que présente un malade atteint de la maladie à virus Ebola, et le mode de prévention.

“Si en seulement six mois la Maladie à virus Ebola a été maîtrisée au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, c’est grâce à l’implication de tous” a laissé entendre le docteur Camerounais Jean-Marie NYAMBE, expert de l’OMS en matière de lutte contre Ebola.

Celui-ci appelle la population du Nord-Kivu à prendre en compte le danger qui leur geutte une fois la maladie propagée sur toute l’étendue de la province. Il appelle la population à dénoncer tout cas suspects pour des prises en charge au moment opportun.

Certains jeunes de la ville de Goma qui participent à ces séances d’échange, disent avoir appris la vérité sur la maladie à virus Ebola et se rangent en sensibilisateur pour ainsi sauver des vies.

Parmi les mesures qui sont communiquées par les agents de santé pour lutter contre Ebola figure le lavage fréquent des mains avec de l’eau propre et du savon ou de l’eau chlorée, la limitation des contacts avec d’autres personnes, la dénonciation des cas suspects de la maladie à virus Ebola, l’alerte des services compétents lors du décès d’une personne atteinte de cette maladie pour l’enterrement digne et sécurisé.

Les experts de santé de l’OMS déployés pour cette occasion, demandent aux habitants de ne pas se fier aux “rumeurs” qui circulent cherchant à diaboliser leur lutte, mais de mettre en avant la vie humaine qui du reste est sacrée.

À la question de savoir pourquoi le vaccin mis en place contre Ebola n’est jusque là pas donné à tout le monde, les professionnels de santé rappellent que ce vaccin est encore dans une période d’expérimentation et ne peut donc pas être donné à tous avant son homologation par les services compétents de l’OMS.

Notons que depuis l’apparition de la maladie à virus Ebola du type zaïre dans la région de Beni, au moins 1744 personnes sont déjà décédées et plusieurs autres restent admises aux soins dans des centres de traitement de la maladie à virus Ebola dit CTE.

Les médecins affectés dans l’équipe de la riposte contre la maladie à virus Ebola au Nord-Kivu, estiment que la participation active de la communauté dans la lutte contre ce virus, reste l’une des voies de sortie pour éradiquer cette épidémie qui a poussé à l’organisation mondiale de la santé à décrété une urgence sanitaire mondiale en ce qui le concerne.

Cependant en villes de Béni et Butembo où cette maladie fait rage, les habitants continuent à s’opposer aux équipes de la riposte en vulgarisant des messages comme quoi la maladie à virus Ebola serait une invention des hommes politiques pour des fins purement égoïstes.

Ces derniers ont à deux reprises brûler des centres de traitement de la maladie à virus Ebola dans la région de Béni, à Mangina, épicentre de l’épidémie. Certains agents commis à la riposte de cette maladie, sont souvent victimes d’agressions de certains jeunes qui ne veulent pas de leur présence.

Si en seulement six semaines les équipes médicales en collaboration avec l’organisation mondiale de la santé ont réussi à éradiquer la maladie à virus Ebola à Abuja au Nigeria, le cas de la République Démocratique du Congo semble aussi complexe dans la mesure où la communauté refuse de mettre la main sur la patte pour éradiquer ce virus.

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