Ebola-Rdc ; Afin d’éviter la contaminer lors de l’allaitement maternel, les très jeunes enfants et bébés sont séparés de leurs mères.

Aider les plus jeunes victimes d’Ebola dans partie Est de la République Démocratique du Congo.

Près de 3.000 enfants sont orphelins ou séparés de leurs parents suite à l’épidémie d’Ebola en République Démocratique du Congo.

Alors que l’épidémie d’Ebola à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue à faire des victimes, les enfants représentent aujourd'hui plus d'un tiers des cas.

Ce virus est particulièrement redoutable en raison de son « taux de létalité » très élevé : il tue en moyenne environ la moitié des personnes qu’il atteint, selon l’OMS. Aujourd’hui, Il n’existe toujours pas de vaccin ni de traitement commercialisé, seulement un vaccin expérimental, dont les résultats sont très prometteurs. Il est actuellement utilisé dans une campagne de vaccination ciblée en RDC.

« Le soin le plus délicat pour un bébé séparé de sa mère à cause d’Ebola, c’est sa prise en charge nutritionnelle », explique Yvonne Musoke, nutritionniste au centre de traitement de Butembo.

« L’alimentation des nourrissons suspects ou confirmé malade d’Ebola se fait exclusivement avec le lait liquide prêt à l’emploi. Le choix et la manipulation du lait nécessitent des strictes précautions pour qu’une autre infection ne vienne aggraver sa maladie », poursuit la nutritionniste.

L’utilisation de lait prêt à l’emploi réduit la manipulation et facilite la prise en charge des bébés sevrés à cause de la maladie à virus Ebola.

« Un bébé malade d’Ebola admis quelques heures après sa naissance est sorti totalement guéri », raconte fièrement Merveille, une survivante d’Ebola qui s’occupe maintenant des enfants et des bébés au centre de traitement.

Guérie et donc immunisée, Merveille donne son temps pour aider à prendre en charge les enfants admis dans le centre de traitement de Butembo, en les aidant à se rétablir et en leur donnant l'amour dont chaque enfant a besoin.

L’UNICEF travaille avec des survivants d'Ebola comme Merveille pour s'occuper des jeunes enfants séparés de leurs mamans. L’assistance de l’UNICEF aux orphelins et aux enfants non accompagnés est adaptée aux besoins spécifiques de chaque enfant. Depuis le début de l’épidémie d’Ebola, près de 400 bébés ne pouvant pas être allaités ont bénéficié de lait prêt à l’emploi dans les différents centres de traitement, les crèches, les orphelinats et les communautés.

C’est le cas du bébé Daniella, infectée par sa mère. Alors qu’elle n’avait que 12 jours, Daniella a été prise en charge au centre de traitement. Tout au long du traitement, Merveille a pris soin de Daniella comme si c’était son propre enfant, lui donnant tout l’amour dont elle avait besoin pour se rétablir.

La nutrition a un rôle vital pour lutter contre la maladie à virus Ebola et les infections qui y sont liées. Bien que le lait maternel soit l’aliment exclusif recommandé pour les enfants jusqu’à l’âge de 6 mois, le lait liquide prêt à l’emploi permet de sauver les enfants privés de lait maternel à cause d’Ebola.

La réponse de l'UNICEF à l'épidémie d'Ebola est appuyée par la Banque Mondiale, la Commission Européenne - Opérations européennes de protection civile et d'aide humanitaire, Gavi - l'alliance du Vaccin, l’Agence américaine pour le Développement International, le Fonds Central d'Intervention d'Urgence et le Gouvernement japonais. L’UNICEF bénéficie également du soutien du Comité allemand pour l’UNICEF, du Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie, du Gouvernement britannique et de la Fondation Paul G.Allen Family.

Alors que le virus Ebola menace de s'étendre aux pays voisins de la République démocratique du Congo (RDC),l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a reconnu, le 17 juillet, l'épidémie de fièvre hémorragique comme une « urgence » sanitaire mondiale. Il « était temps pour le monde de prendre acte » de l’épidémie, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, demandant à la communauté internationale de « redoubler d’efforts ».

Plus largement, le responsable de l’OMS décrit une situation délicate, rendue plus compliquée encore par l’insécurité et parfois la résistance des communautés locales.

« Parfois, ça prend des semaines et même des mois pour établir des opérations de santé publique. Mais ça peut prendre des minutes pour perdre des acquis », a ajouté Dr Ryan, interrogé sur le renforcement de la confiance entre les équipes de riposte et les populations locales.

Par ailleurs, le suivi intensif des contacts du cas confirmé qui est arrivé à Goma le 14 se poursuivra jusqu’à la fin de la période de 21 jours. En réponse à ce cas, 19 agents de santé ont été déployés à Goma pour apporter un soutien. Les rumeurs selon lesquelles ses contacts se seraient rendus à Bukavu, dans le Sud-Kivu, ont été examinées et écartées par les équipes d’intervention.

Selon l’OMS, aucun nouveau cas n’a été signalé à Goma à ce jour et il n’existe actuellement aucun cas confirmé de maladie à virus Ebola en dehors de la RDC.

De façon générale, l’Agence onusienne insiste sur le fait le combat contre Ebola demande « plus de temps, beaucoup plus de travail ».

« Ce n’est pas le moment de rester les bras croisés et nous avons l’occasion d’aller de l’avant et réagir pour venir à bout du virus. Et nous avons besoin du soutien de la communauté internationale. C’est un appel à l’action », a indiqué le Directeur exécutif chargé du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire.

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) va intensifier ses opérations dans les zones touchées par le virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC). « Le PAM va doubler l’aide alimentaire fournie aux personnes touchées par le virus Ebola, mais aussi aux contacts », a déclaré Herve Verhoosel, porte-parole du PAM à Genève.

Le PAM participe à la riposte au virus Ebola en RDC en apportant une aide alimentaire et logistique (photo d'archive: mai 2018).
Le PAM va doubler son aide pour les personnes touchées par l’épidémie

Au cours des six prochains mois, le PAM prévoit de multiplier et presque doubler son aide alimentaire et son aide nutritionnelle pour atteindre 440.000 personnes touchées par le virus Ebola en RDC. L’aide cible également les « contacts » avec les victimes et leurs familles, ainsi que des cas confirmés et suspectés.

Les personnes infectées par le virus Ebola et qui se sont rétablies reçoivent des rations alimentaires pendant un an.  Alors que la recherche de « contacts » est particulièrement difficile dans la zone de conflit située à l’est de la RDC, les distributions de vivres sont essentielles à l’effort de confinement.

« Ces distributions permettent de limiter les mouvements de personnes susceptibles de propager la maladie et la campagne de vaccination vitale », a ajouté M. Verhoosel.

Ces distributions du PAM sont effectuées dans des sites agréés pour les « contacts » des personnes touchées Ebola. Les rations alimentaires sont données aux ménages de 5 personnes.

Les « contacts » reçoivent des rations d’une semaine à quatre reprises. Ce qui les encourage ainsi à revenir sur le site de distribution où ils peuvent également faire un bilan médical mené par le gouvernement ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins une fois par semaine pendant 28 jours. La période d’incubation du virus étant de 21 jours.

L’Agence onusienne prévoit aussi de quadrupler - de 50 à 200 - le nombre d’écoles primaires assistées dans les zones touchées par le virus Ebola. Le nombre d’enfants devant bénéficier de repas scolaires passera de 17.000 à 70.000.

« Pour beaucoup d’élèves, c’est le principal, sinon le seul repas de la journée dans une région où il y a une malnutrition chronique », a indiqué le porte-parole du PAM.

Sur le plan logistique, outre les vols et la construction de camp pour les intervenants, l’Agence onusienne a mis en place 69 unités de dépistage et d’isolement dans des hôpitaux et aux principaux points de passage des frontières entre la RDC et les pays prioritaires - l’Ouganda, le Soudan du Sud, le Rwanda et le Burundi.

Le PAM a également acheté 13 ambulances et soutenu la construction d’unités de traitement Ebola.

Pourtant sur le terrain, l’accès à certaines zones clés couvertes par les zones de santé de Kalunguta et de Vuhovi est limité en raison de la présence menaçante « de miliciens Maï Maï », face aux efforts de riposte.

Le PAM rappelle d’ailleurs que ces deux zones de santé sont connectées l’une à l’autre et au territoire de Beni, y compris à la région de Mabalako à Beni, qui est l’un des points chauds actuels du virus Ebola sur le territoire de Beni.

S’agissant du financement, le PAM a un besoin urgent de 50 millions de dollars américain pour ses opérations en RDC et dans les pays voisins au cours des six prochains mois.

Le dernier bilan de l’OMS pour cette épidémie en RDC fait état de 1 676 morts pour 2 512 cas, depuis l’été 2018. C’est la dixième épidémie qui touche le pays et la deuxième plus grave en Afrique après celle entre fin 2013 et 2016, en Afrique de l’Ouest, qui a causé plus de 11 000 morts.



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