Election du bureau du Sénat : le FCC fortement supérieur après la victoire d'Alexie Tambwe Mwamba à la présidence

"Le FCC remercie vivement les honorables sénateurs qui ont fait honneur aux valeurs cardinales de discipline, de loyauté et de respect des engagements souscrits et se félicite du soutien personnel de son autorité morale, le camarade Joseph Kabila Kabange en vue de la conquête démocratique du Bureau du Sénat", lit-on dans ce communiqué signé par le coordonnateur du FCC, Néhémie Mwilanya. 

Dans la foulée, le FCC par l'entremise de l'ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila appelle le nouveau bureau à oeuvrer pour un Congo fort.

"Au moment où notre pays franchit une étape majeure dans le processus de renouvellement des institutions de la République, le FCC, première force politique du pays, invite le nouveau bureau à oeuvrer pour un Congo fort et stable, en parfaite harmonie avec les autres institutions, dans le cadre de la coalition FCC-CACH", conclut le professeur Néhémie Mwilanya.

Pour rappel, 4 des 6 candidats du ticket du Front Commun pour le Congo ont été élus ce samedi. Evariste Boshab et Jean-Pierre Zagbalafio n'ont cependant pas bénéfice de la confiance des sénateurs malgré la majorité du FCC dans cette chambre du parlement.

Avec le duel Alexis Thambwe Mwamba et Modeste Bahati Lukwebo pour occuper la présidence de cette prestigieuse chambre des sages.

Soutenu par le Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, majoritaire au Sénat, c’est sans surprise que Alexis Thambwe Mwamba a battu Modeste Bahati et succède ainsi à Léon Kengo Wa Dondo en place depuis 12 ans.

108 sénateurs au complet ont été présents lors de ce scrutin et c’est bien le score de Thambwe Mwamba contre Bahati Lukwebo et l’échec de Évariste Boshab, battu par Samy Badibanga qui font réfléchir.

L’ancien ministre de la Justice a eu 65 voix contre 43 pour l’ancien ministre du Plan alors que Samy Badibanga a battu le candidat (PPRD) Évariste Boshab avec 60 voix contre 44 et est devenu 1er vice-président. C’était la grande surprise de ce samedi.

Pourtant, le Front Commun pour le Congo revendique à lui seul au moins 90 sénateurs contre les autres répartis entre Cap pour le Changement du président Félix Tshisekedi et son allié Vital Kamerhe, la Coalition de l’opposition Lamuka et l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC et Alliés).

Pour beaucoup d’analystes politiques, ce score du Front Commun pour le Congo prouve que la coalition traverse une grande vague à l’interne, car il est bien clair que plusieurs sénateurs FCC ont dû donner leurs votes à Bahati Lukwebo ou encore à Samy Badibanga, se méfiant clairement d’un autre cacique du PPRD, Évariste Boshab.

Si on sait dire clairement que plusieurs sénateurs de la coalition Lamuka avaient déjà jeté leur dévolu sur Modeste Bahati Lukwebo avec notamment la mobilisation de Moise Katumbi, il est aussi vrai que des sénateurs fidèles à Kabila commencent à tourner le dos à leur « autorité morale ».  Si on en croit au chiffre revendiquait par le FCC, il est donc possible que plus de 25 sénateurs se soient décidés de se désolidariser du mot d’ordre du « boss » et de suivre un autre chemin par rapport à l’élection du président du Sénat.

Là où encore c’est plus criant, c’est bien au niveau de la première vice-présidence où le candidat de la Coalition a été tout simplement boudé au profit d’un indépendant et qui l’a largement battu.

Des observateurs et analystes politiques font remarquer qu’avec pareil vote, il est possible que la majorité parlementaire se recompose dans les mois et jours à venir tant à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat, car avec le départ de l’AFDC de Bahati du Front Commun pour le Congo et la grogne qui se fait de plus en plus sentir au sein de cette coalition dirigée par Joseph Kabila, personne ne peut confirmer à ce jour que la majorité parlementaire peut en réalité restée de ce côté-là.

« Les voix discordantes retentissent de plus en plus sous plusieurs formes dans cette coalition politique et en s’opposant à la nomination d’un informateur dans le temps pour identifier la majorité parlementaire, le Front Commun pour le Congo savait parfaitement bien qu’il est fragile et que le président Tshisekedi pouvait se constituer une force incontestable autour de lui et par conséquent arrêter cette vaste blague qu’est le FCC » analysait un acteur politique dans l’émission Tribune du Changement sur radio Svein Bukavu.

Beaucoup d’aigris, beaucoup des frustrations à l’interne du FCC , c’est en tout cas la certitude et Bahati Lukwebo le savait parfaitement bien.

Le prochain rendez-vous c’est bien la formation du gouvernement qui, certainement, va encore créer des mécontents avec la « boulimie » exagérée de l’ancien parti présidentiel le PPRD qui est accusé par ses partenaires du FCC de vouloir tout prendre alors qu’il devait s’agir d’un partage des dividendes dans le cadre d’une coalition.

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