ITURI-RDC ; Après soit disant la victoire de l'armée contre les assaillants dans plusieurs villages du térritoite de Djugu, les habitants craignent des représailles

🔴Ces derniers mois, la province de l’Ituri au nord-est de la République Démocratique du Congo alimente une seri l’actualité caractérisée par des massacres à répétition perpétrés par des groupe armés qualifiés au groupe armé CODECO.

Avec des bilans lourd qui risque de conduire à une crise humanitaire comme c’est le cas aujourd’hui dans les Kasaï où les miliciens Kamuina Nsapu ont semé terreur et désolation.

Donc depuis février, plus de 40 000 Congolais se sont réfugiés en territoire ougandais, fuyant les violences signalés en térritoite de Djugu et Mahagi en proie d'une nouvelle tuerie dépuis 2017.

Selon des sources locales, plus de 150 personnes ont déjà péri dans ces nouveaux carnages dont le conflit date dépuis des années.

Pourquoi encore l’Ituri ?

La question reste sans réponse en dehors des quelques récupérations politiques à travers des déclarations sur les médias.

Une partie de l’opposition pense, par exemple, qu’il s’agit d’une instrumentalisation de ces communautés par le pouvoir pour entretenir une nouvelle zone de tension afin de retarder les élections.

Le pouvoir parle plutôt des manœuvres entretenues par des ennemis de la paix.

La population, quant à elle, ne sait à quel saint se vouer pendant que les politiciens se renvoient la balle. Or, laisser pourrir la situation pour qu’il y ait toujours des morts afin d’accomplir sa vision politique, est un dessein criminel et ridicule. Il faut identifier les auteurs des massacres et leurs complices pour les juger et les mettre hors d’état de nuire. L’Ituri mérite des solutions sécuritaires durables.

Le traditionnel appel au calme sans effet

Cette situation en Ituri, qui désormais se rapproche de celle de Beni, est d’une gravité telle que  le gouvernement doit agir. Il faut des actions et non de simples paroles à la radio.

Après les massacres, les autorités étatiques ou les délégations de la communauté internationale se déploient en apportant un semblant d’aide aux rescapés, et se contentent de lancer le même message sans impact : « Nous appelons la population au calme et à la retenue. » Et c’est tout.

Mais où est la solution ? Nulle part !

La paix ne peut venir d’une simple déclaration des officiels ou de la communauté internationale.

L’Ituri mérite donc une attention particulière. Il faut s’attaquer aux causes de ce conflit plutôt qu’à ses conséquences mortelles.

Des massacres à Beni, des massacres au Kasaï et encore des massacres en Ituri. C’est trop ! Les mêmes scenarios qui produisent les mêmes effets : des morts, des pillages, des exactions, des épidémies, des déplacements massifs des populations… A qui cela profite ? Face à une telle tragédie, de simples déclarations ne suffisent pas.

L’intensification des violences et tueries à Djugu est due au retrait des Forces armées de la RDC (FARDC) dans plusieurs de leurs positions dans ce territoire, a affirmé dimanche 16 juin, le président de l’assemblée provinciale de l’Ituri, Siméon Banga Tshombe.

Ce retrait de l’armée permet, selon lui, aux hommes armés de quitter leurs bastions de la forêt de Wago, pour commettre des exactions contre la population locale.

« Depuis 2017, ces assaillants qui endeuillent notre province ont été très bien identifiés dans la région de Wago. Tous les autres villages autour de Wago étaient occupés par les militaires. C’est ainsi qu’ils ne pouvaient pas sortir et leurs actions étaient limitées », a indiqué Siméon Banga.

Il fait remarquer que tous ces militaires ont ensuite quitté leurs positions pour se rendre aux camps militaires Kuandroma et de Blukua.

« C’est en ce moment que les hommes armés vont sortir de Wago pour occuper les positions jadis occupées par l’armée congolaise. La même chose s’est passée vers le littoral du Lac Albert. Les militaires se sont retirés pour Tchomi », a-t-il rappelé.

Siméon Baka appelle l’armée à prendre ses responsabilités pour mieux sécurisée les habitants victimes.

Pour sa part, le président congolais a promis de mettre fin aux violences lors de son passage dans cette région. Mais la population n’attend pas grand-chose et redoute des représailles, surtout dans les localités isolées.

16 personnes tuées, des blessés et des maisons incendiés : c’est le bilan macabre établi depuis le passage de Félix Tshisekedi, il y a environ une semaine en Ituri.

Alors que les autorités incitent les populations déplacées à rentrer chez elles, après quelques semaines d’accalmie, les habitants disent leur besoin d’explications et de justice après la série de violences et de tueries perpétrées entre décembre et mars dernier, impliquant les communautés Hema et Lendu, et qui ont surpris par leur ampleur, 15 ans après la fin de guerre civile. D'après le gouverneur de la province, les enquêtes sont en cours. Les dossiers de 80 personnes arrêtées au mois de février ont été transférés à l’auditorat militaire.

Deux hommes discutent sur le parvis de l’église de Fataki. L’un est Lendu, l’autre est Hema. Avant d’être obligés de fuir chacun de leur côté, ils vivaient paisiblement en voisins. De retour chez eux, ils veulent comprendre pourquoi un tel regain de violence. « C'est une guère assez particulière. On n'en connaît pas exactement la source... Mais je crois qu'on va reconstituer exactement ce qui s'est passé. Que la justice soit faite. Nous n'avons pas besoin de la guerre », estime l'un d'eux.

De source judiciaire, 80 personnes ont été arrêtées en février-mars par la police et par l’armée, puis transférées à l’auditorat militaire. Parmi eux, une majorité de Lendu mais aussi des Hema et plusieurs mineurs. Très peu d'informations ont filtré sur leur identité. L’enquête avance lentement. La Monusco doit fournir un appui logistique et technique. A l'issue de sa visite à Bunia en Ituri, Leila Zerrougui, nouvelle numéro 1 de la Monusco, a insisté sur la nécessité que justice soit faite après le regain de violences observé depuis janvier 2018 dans le territoire de Djugu.

« J’espère surtout qu’ensemble, on essaie d’aller s’attaquer aux sources du problème parce que ce n’est pas seulement de mettre un pansement sur la blessure mais de la soigner, et permettre que ce qui s’est passé à Djugu ne se propage pas, que les auteurs répondent de leurs actes, soient identifiés non pas comme Lendu ou Hema, mais comme monsieur untel, madame untel, qui a fait un, deux, trois et s’est établi, et on respecte les normes d’un procès équitable et on les juge.

Le procureur militaire enquête. On apporte un appui à cette enquête et nous espérons le plus tôt possible, sans qu’on verse dans la justice vengeance, expéditive, mais une justice qui rend justice et qui apaise les cœurs », a déclaré Leila Zerrougui.

« Il ne faut pas seulement qu'on mette la main sur ceux qui ont été pris en flagrant délit, pour ainsi dire, mais il faudrait voir, remonter plus loin le fil, jusqu'à atteindre ceux qui incitent les gens, voir qui est à l'origine de tout ce qui se passe dans la région. Il faudrait balayer le mal à la racine pour que cela finisse une fois pour toutes », estime, pour sa part, l'abbé de Fataki, Jean Lojunga qui attend beaucoup de la procédure.

Le président de la société civile de la province émet des doutes. Pour lui, rien ne justifie le choix d’un tribunal militaire, ni certains délais de détention. Il accuse les autorités d’avoir tardé à réagir. La justice avance à son rythme répond le gouverneur, Abdallah Pene Mbaka, qui promet qu’une audience publique sera organisée dès que possible.

Abbe Eric Abedilembe déplore la poursuite des violences en territoire de Djugu, après le passage du chef de l’Etat.

"Il y a des poches de résistance qui demeurent. La situation sécuritaire est toujours précaire parce que les assassinats continuent.

Il y a des gens qui ont quitté les villages. Il y a aussi des déplacés qui reviennent pour la récolte mais ils sont attaqués dans les champs et d’autres sont assassinés ", explique Eric Abedilembe.

Le général Amisi une solution aux violences ?
Pendant sa visite en Ituri, Félix Tshisekedi a dépêché dans la province le général Gabriel Amisi, chef d’état-major général adjoint des FARDC. Sa mission est de mettre fin aux violences qui sévissent dans le territoire de Djugu.

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Congo (RDC)

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 Ituri : « J’ai envoyé le général Amisi ici pour voir avec l’armée comment mettre fin aux violences »

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Ituri : « J’ai envoyé le général Amisi ici pour voir avec l’armée comment mettre fin aux violences...

Félix Tshisekedi a tenu un meeting, ce dimanche 30 juin 2019, à Bunia.
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Mais pour Xavier Maki, de l’ONG Justice Plus, basée à Bunia, peu de choses ont changé depuis le passage du général Amisi.
"Le général Gabriel Amisi est arrivé et il est déjà reparti. Il y a eu je dirais une petite amélioration par rapport à ce qu’on a vécu.

La route Bunia-Mahagi est de nouveau fréquentable. Mais il y a des communautés qui sont encerclées par des assaillants et elles ne peuvent pas bouger. C’est compliqué et il faut craindre des représailles. "

OCHA à la rescousse des déplacés
La crainte de représailles fait en effet fuir des milliers de personnes. Le bureau de la Coordination des affaires humanitaires en RDC, OCHA, parle de 300.000 déplacés.

Pour fournir une assistance immédiate à ces personnes, le Coordonnateur humanitaire dans le pays a décidé d’allouer 6,5 millions de dollars américains.

🔴LE FONDS HUMANITAIRE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO DEBLOQUE 6,5 MILLIONS DE DOLLARS POUR LA CRISE EN ITURI

 Le Coordonnateur humanitaire en République Démocratique du Congo, David McLachlan-Karr, s’est engagé à allouer 20 millions de dollars US du Fonds Humanitaire RDC pour répondre aux besoins prioritaires des populations affectées par les récentes crises.

De cette allocation, 6,5 millions de dollars US seront destinés à la crise dans la province de l’Ituri, touchée ces dernières semaines par des déplacements de grande ampleur.

« J’ai pu constater, lors de ma visite la semaine dernière à Bunia et à Roe, l’extrême détresse des personnes déplacées, notamment celles qui se sont réfugiées ces dernières semaines autour des bases temporaires de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo », a expliqué Mr. McLachlan-Karr. « Ces fonds permettront aux partenaires humanitaires de fournir une assistance immédiate aux déplacés dans la province de l’Ituri », a ajouté le Coordonnateur Humanitaire.

Le Fonds permet de renforcer la capacité de la communauté humanitaire à répondre aux besoins prioritaires de manière opportune et efficace. Crée en 2006, faisant de ce mécanisme financier un des plus anciens au monde, le Fonds a alloué plus d’1 milliard de dollars via près de 1 500 projets, venant ainsi en aide à plus de 72 millions de personnes à travers tout le pays.

Mécanisme financier crucial pour l’action humanitaire en RDC, le Fonds a déjà alloué, depuis le début de l’année, 56,6 millions de dollars US pour répondre aux besoins urgents dans les provinces du Kasai, du Mai Ndombe, des provinces situées dans le nord-est et sud-est du pays, ainsi que dans la lutte contre le virus Ebola.

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