May-Moya-Beni-Rdc ; Deux morts sont enregistrés après une attaque des ADF en térritoire de Beni-Nord-Kivu

🔴 Selon une source de la société civile locale,  2 morts et plusieurs personnes disparus dans une nouvelle attaque attribuée aux combattants ADF qui endeullent Beni-Ville et térritoire

Deux civils, un homme et une femme ont été tués dans une attaque attribuée aux combattants ADF ce dimanche 21 juillet soir à Mayimoya, agglomération située près de la localité d'Eringeti, sur la RN4 en territoire de Beni (Nord-Kivu).

Plusieurs personnes ont été enlevées par les assaillants qui ont également emporté le bétail dans leur retranchement.

« C'était vers 18 heures que nous avons entendu le crépitement des balles partout à Mayimoya. Ce matin nous venons de constater les dégâts, il y a deux corps dont une femme et un papa qui ont été tués au quartier Butembo. L’un a été tué par arme blanche, l'autre par arme en feu. Plusieurs chèvres ont été emportées, des civils ont été kidnappés dont des enfants », a dit à ACTUALITÉ. CD, Patrick Musubao, président de la société civile de Mayimoya.

Le même dimanche, deux autres civils ont péri dans une attaque attribuée aux rebelles ADF, dans la localité de Mangboko, située près de la localité de Mbau sur la RN4.

En proie d'insecurité térritoire de Beni est “menacé de terrorisme par des ADF qui veulent islamiser la région” (Armée).

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont réaffirmé que les présumés rebelles des Forces Démocratiques Alliés (ADF), auteurs d'une série d’attaques sanglantes à Beni, visent à "islamiser" la région.

Lors d'un colloque organisé le jeudi 25 octobre par le commandement de l'opération Sokola 1, l'armée a projeté des vidéos à travers lesquelles les rebelles ADF expriment leur intention de “défendre l'islam jusqu'au sacrifice suprême”.

“L'importance de reconnaître le terrorisme, avec des éléments de preuve de l'armée, peut amener à ce qu’on reconnaisse, au niveau national et international, le degré et l'ampleur de la menace”, a dit à ACTUALITÉ.CD, Omar Kavotha, responsable d’une ONG de promotion des droits de l’homme, qui a pris part à ce colloque.

À ces discussions, auxquelles ont également participé des notables de la région, des confessions religieuses ainsi que des responsables des écoles, huit présumés rebelles ADF, capturés au cours des combats dans le triangle de la mort (les localités d'Eringeti, Kamango, Mbau), issus des nationalités congolaise, ougandaise, tanzanienne et burundaise, ont été présentés à l’assistance.

Le commandement du secteur opérationnel Sokola1, le général-major Marcel Mbangu, déplore le manque d’appui des pays voisins dans la traque contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).

“Ailleurs c'est le Cameroun, le Tchad et consorts qui se mettent ensemble pour mettre fin aux menées de Boko Haram. Mais ici, jusqu'à preuve du contraire, nous ne sommes qu’avec l'appui de la Monusco représentée dans le territoire par la force d'intervention.

Nous devons reconnaître que les ADF, c'est du terrorisme et c’est un problème complexe dans la région”, a déclaré, le commandant du secteur opérationnel sokola 1.

Un avis déjà exprimé par le maire de la ville de Beni, Nyonyi Bwanakawa. Ce dernier avait appelé, le 15 octobre dernier, les pays voisins à participer aux combats contre les ADF “pour éviter que la sous-région ne soit embrasée”, avait-il soutenu à ACTUALITE.CD.

Des morts d'hommes, des enlèvements, pillages dont les auteurs seraient les éléments de la rébellion ougandaise ADF NALU.

Depuis octobre 2014, le chef-lieu du Nord-Kivu est ses environs sont régulièrement frappés par des massacres souvent perpétrés de nuit, récemment même en pleine ville. Des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants généralement égorgés, bien plus encore kidnappés, sans que l'armée congolaise ne parvienne à venir à bout de ces assaillants.

Face à cette insécurité qui n'en finit pas, une vingtaine de députés de l'opposition a lancé un appel aux Nations unies et la SADC, la communauté de développement d'Afrique australe, pour qu'ils viennent en aide aux Congolais.

L'impact économique

En outre, au-delà des drames humains que vit la région de Beni, les attaques récurrentes et l'insécurité ont aussi un impact économique. Depuis quatre ans, l'exportation du bois ou encore la culture du café sont largement perturbées par le risque de nouvelles attaques de rebelles.

La population est de plus en plus réticente à se rendre dans les champs. « Nous sommes dans une zone très agricole. L'économie de la province repose sur les exportations de produits agricoles.

Or il n'y a pas moyen de récolter à cause de l'insécurité, la population ne fréquente plus les champs. Par exemple, nous allons lancer la grande saison de la campagne de récolte de café et de cacao. Il faut que nous puissions entrer dans nos champs. Au niveau des entreprises, nous n'allons pas atteindre les résultats qu'on attendait au niveau des exportations », explique Cleopas Paluku Kahongya, vice-président de la Fédération des entreprises congolaises à Beni.

Face à ce qu'ils qualifient d'aveu d'« impuissance », les députés appellent les pays de la SADC à déployer sans délai une nouvelle force indépendante de l'armée congolaise et de l'ONU pour mettre fin aux massacres à répétition dont la région est victime.

Qui tue à Beni ?

Le temps passe en effet sans que l'on ne comprenne ces expéditions macabres ni par qui elles sont menées. Les égorgeurs, comme on les appelle à Beni, ne sont toujours pas formellement identifiés. Les sources officielles parlent des ADF, les rebelles ougandais qui seraient des islamistes, selon une nouvelle terminologie.

Les mêmes sources évoquent également une complicité entre des leaders politiques du coin et des milices locales engagés dans l'entreprise criminelle pour créer l'insécurité dans le grand Nord. Et, tout récemment, les FARDC ont parlé d'« une coalition terroriste internationale » avec des sujets ougandais, rwandais, burundais, kényans, tanzaniens, sud-africains, mozambicains et autres. Mais ce discours ne semble pas convaincre les populations locales du territoire de Beni.

Pour le député national Paul Mohindo, élu de Beni, « tout ceci démontre que le gouvernement lui-même n'a pas d'information précise sur l'identité réelle des agresseurs ». Et, au regard des réalités démontrées par le dernier procès sur les tueries de Beni, où des éléments FARDC ont également été condamnés, Paul Mohindo, très suspicieux, exige une enquête sur le terrain, sans la participation du gouvernement.


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